... la passion ou, peut-être, cette réaction de défense a pu quelquefois aveugler certains savants, tout comme nos théologiens, jusqu'à leur faire commettre des actes indignes d'hommes de science.
Chez d'autres, l'hostilité aux miracles peut aller encore plus loin, tout simplement parce qu'au-delà du prodige, du signe, ils devinent la présence de Celui qui en est l'auteur et que, déjà, dans leur cœur, ils Le refusent profondément.
Le miracle n'est pas contraire aux lois de la Création mais, par son caractère exceptionnel, il révèle une action ponctuelle de Dieu, une intervention de Dieu dans notre histoire en fonction de notre propre attitude et selon un dessein de Dieu.
Cela, beaucoup ne peuvent pas ou ne veulent pas le supporter.
Que Dieu soit à l'origine de l'univers et qu'il en ait fixé les lois, passe encore, mais à la condition que, la pichenette initiale une fois donnée, il ne se permette plus d'intervenir.
Qu'il poursuive sans cesse un dialogue avec l'homme, que nous vivions sans cesse sous son regard et que nous sentions sans cesse ce qu'il attend de nous; qu'il intervienne - ou non - en fonction de notre propre conduite, une telle dépendance, beaucoup ne peuvent pas, ne veulent pas la supporter.
Derrière les attentats qui visaient à détruire certaines reliques, témoins des interventions de Dieu, il y avait la volonté de détruire Dieu lui-même.
De la même façon derrière les combats feutrés,- à coups d'arguments intellectuels, derrière les blocages psychologiques, il y a la guerre cosmique et métaphysique entre le Bien et le Mal, entre Dieu et Satan, et les miracles sont au cœur de cette lutte.
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Je me suis toujours senti en accord profond avec les orthodoxes qui ont toujours refusé ces « preuves » et notamment avec la formule de Paul Evdokimov: «On ne prouve pas l'existence de Dieu, on l'éprouve. »
Il y a là bien plus qu'un jeu de mots. Il s’agit de situer correctement le terrain où notre rencontre de Dieu peut avoir lieu. Ce terrain comporte certainement la raison, mais il ne s'y réduit pas. C'est nécessairement avec tout notre être que cette rencontre peut se faire. Elle est le fruit de l'intelligence du cœur.
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Si l'idée de preuve me parait tout à fait contraire à la pédagogie de Dieu, c'est que notre adhésion à sa présence et à sa Volonté se situe principalement au niveau du cœur, au sens où l'entend toute la tradition des Pères du désert. Satan sait bien que Dieu existe. Il n'en reste pas moins prisonnier de son refus. Il ne suffit donc pas de croire que Dieu existe, il faut avant tout le désirer.
François Brune
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