Le mur est diviseur, c’est là sa vraie nature.
Qu’il soit mur de cloison, de prison, de clôture,
Si l’homme l’a mis là, c’est pour mieux séparer ;
Le mur qui réunit, il reste à inventer.
Qu’on soit intra-muros ou bien loin, hors les murs,
Il est liberticide , et c’est une coupure.
Pourtant, les murs fascinent, et surtout les plus grands.
Murailles ou remparts, on aime ces géants.
A Carcassonne, à Vannes, Avila, Jéricho,
Ou bien à Avignon, à Provins, à Lagos,
On médite à leurs pieds sur les frayeurs humaines,
Leurs fantasmes ou leurs fois qui coûtent tant de peines.
Les pires de nos murs sont ceux dont on s’entoure
Attention aux diktats, aux modes et discours !
Principe et interdits m’ont souvent joué des tours,
Qu’à quatre vingt deux ans je maudis nuit et jour.
Comme le mur du son, ils font forte impression,
Mais vite se dégonflent avec leurs prétentions.
Suis-je mûr pour l’asile, à mettre chez les fous ?
Les murs, toujours m’obsèdent, j’en vois un peu partout.
Déjà, dans ma jeunesse, enfermé en pension,
J’aimais faire le mur à la barbe du pion.
Est-ce entre quatre murs que j’ai pris cette peur ?
Cet ombrage mural m’a assombri l’humeur.
Les murs, je les vois tous, mais aussi les entends :
Tous ces murs qui s’alignent en voile déprimant,
Occupent les radios, la télé et la presse,
Jusqu’aux « murs » de facebook qui point ne m’intéressent.
Mais le mur de Berlin qui fût mur de la honte,
Comme en Cisjordanie, mon moral les affronte !
Et ces murs mal cachés, qui se montent partout,
Au Mexique, en Corée, à Schengen, bout à bout,
De loin dépasseraient la muraille de Chine !
Les peuples s’y déchirent en luttes intestines.
On voit l’humanité face aux murs des idées,
Qui ne sait accorder pouvoir et liberté.
Le mur de l’impossible a-t-il fini ses jours,
Quand, plaqués dos au mur, certains crient au secours ?
Murs d’incompréhension ou bien murs du silence,
Les peuples sont en butte aux murs d’incompétence.
Le mur indestructible séparant pauvre et riche
Est sans doute éternel quoi qu’on dise ou affiche.
C’est bien quand il est mûr, qu’on peut couper le blé ?
Eh bien, c’est même effet pour toute vérité !
Rien ne sert de taper sa tête contre un mur.
A force d’y penser, on ne sait plus l’amure
Où l’on avait choisi d’engager sa mâture !
« Qui ne cueille des verts ne mange pas de mûrs. »
Ces obsessions me minent, on est au pied du mur.
Quand on parle à un mur, rester muet est plus sûr…
Les murs ont des oreilles, évitons les fracas,
S’en tenir aux murmures … et surtout pas d’éclats.
On se heurte à des murs, alors on tourne en rond.
« On construit trop de murs et pas assez de ponts »
Jacques Grieu
http://www.seraphim-marc-elie.fr/
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