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« Impatience de l’Absolu. Face au genre inhumain » ( Ed. de la Table Ronde ) est un essai de Jacqueline KELEN qui nous invite à réfléchir sur notre « stupide société » dominée par les loisirs, le bien-être, les jeux, les achats permanents, les réseaux virtuels, les images et le bruit à profusion.
En effet, l’auteur dénonce les nouvelles impostures et poudres aux yeux que nous servent les médias : la conception de l’Homme est en effet remise en cause à travers des mots menteurs et séducteurs dans les médias : humanisme, droits de l’homme, durable, citoyen… Il s’agit en l’occurrence de dénoncer la supercherie, « l’outrecuidance cérébrale » et la manipulation des esprits car « on assiste en ce moment à un génocide sans précédent : celui-ci ne touche pas tel ou tel peuple, mais l’humanité en son entier. »
Passionnée par la tradition occidentale humaniste héritée des XVème et XVIème siècles, Jacqueline KELEN s’insurge contre l’humanisme actuel qui est un humanisme athée et sournois qui vend sa « camelote d’une façon flagorneuse ». Selon l’auteur, les bons sentiments dégoulinent, ce qui est proprement insupportable, car l’Homme est mis à la place de Dieu et on dissuade l’homme de toute préoccupation mystique.
On détruit l’identité spirituelle de l’Homme au profit d’un matérialisme athée et de réalités éphémères. Il convient donc d’être vigilant face à ce que Jacqueline KELEN qualifie d’ « entreprise de démolition » : la qualité d’humanité disparaît, aboutissant au genre inhumain.
Qu’est-ce donc alors qu’une vie heureuse ? Qu’est-ce que le bonheur ? Quand le citoyen se sent-il vivant ? Car c’est cela le bonheur, c’est lorsque l’on se sent pleinement vivant.
L’entretien avec Jacqueline KELEN aborde le thème des nouvelles technologies. Les personnes agrippées à leur téléphone portable ne sont pas ouvertes aux autres, à la présence, et à tout ce qui fait l’imprévu de la relation humaine.
Au téléphone, on encombre la vie des autres. » Exister ne veut pas dire occuper du terrain ni encombrer les autres. » (p. 114) Et puis, autre exemple, devant un ordinateur, il y a un écran qui, comme son nom l’indique, fait vraiment écran à ce que Rimbaud appelait « la vraie vie ».
L’écran est un rempart qui empêche la rêverie et la sensibilité. Il stérilise.
L’entretien avec Jacqueline KELEN revient sur le siècle thérapeutique. On baigne dans le soin : « Aujourd’hui, avec la propagande médicale et pharmaceutique, c’est comme si l’homme était d’abord malade ou se trouvait dans une menace morbide permanente : il doit donc acquérir la santé… » (p. 147)
Il est aussi question des animaux qui « font souvent preuve de qualités exemplaires – patience, courage, humilité, bonté- dont bien des hommes, forts de leur supériorité, se croient dispensés. » (p. 110)
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