Etonnante icône contemporaine de style byzantin qui réunit deux de mes saint préférés, et qui fait le lien entre l'orient et l'occident comme Saint Silouane et Sainte Thérèse de Lisieux ou Sainte Geneviève et Saint Syméon le stylite.
Voici ce qu'en écrit l'artiste qui l'a créée et les étapes de sa création.
Il y a quelque temps, une commande m'a été faite d'une icône représentant St Seraphim de Sarov et St François d'Assise.
Chacun des deux saints serait accompagné d'un animal sauvage avec lequel il a eu une relation particulière. François et Seraphim ont tous deux eu une familiarité assez exceptionnelle avec les animaux.
Pour St Seraphim il s'agit de l'ours qui venait manger dans sa main et qui était devenu un familier de l'ermite.
Pour St François, le féroce loup de Gubbio qu'il "convertit".
Cette icône se veut un pont entre les deux poumons d'une paroisse de Denver, le poumon oriental puisque cette église offre une liturgie byzantine et le poumon occidental puisqu'elle a également une messe catholique romaine.
Après le travail du dessin, vient l'étape de la gravure. Elle s'effectue au moyen d'une pointe en métal dur. La gravure ne doit pas être trop profonde, l'idée étant de ne graver que les traits principaux qui sinon seraient effacés lors de la pose des premières couches sombres de peinture.
Pour des raisons pratiques (ne pas endommager la peinture avec ma main), je commence toujours pas les parties en haut (et à gauche) de l'icône. J'ai donc commencé à éclaircir les vêtements puis le visage et les mains du Christ. Il s'agit du Christ bénissant, dans la sphère céleste. Généralement, il ne bénit que de la main droite, ses doigts formant le monogramme IC XC (Jésus-Christ). Ici, il bénit des deux mains chacun des deux saints. Sa tunique (le chiton) est rouge et marquée d'une bande (le clavus ou stichos) symbolisant la royauté divine du Christ.. Il est aussi revêtu d'un manteau (un himaton) . Généralement ce manteau est vert-bleu pour symboliser la nature humaine du Christ. Ici, il est d'une couleur claire tirant sur le jaune or, symbolisant la Résurrection.
L'abondante chevelure encadre le visage et tombe en tresse sur l'épaule. Le cou épais et comme gonflé exprime la plénitude du souffle de l'Esprit saint. La barbe est courte. Le Livre, ouvert sur ses genoux contient les lettres alpha et oméga (le début et la fin de toute chose).
Les couleurs sont -comme toujours- mal rendues par la photo...le bleu tire plus vers le vert; en général, elles sont moins criardes que ce que vous voyez ici.
Les vêtements des deux saints ont été progressivement éclairés. Difficile là encore de rendre avec une photo les couleurs exactes. Il y a plus de contrastes sur le vêtement blanc de Seraphim. Quant à la bure de François, j'avais initialement l'intention de la faire dans les bruns (comme celle des franciscains aujour'hui). Et "curieusement" elle est sortie dans les brun/gris. Ayant fait depuis quelques recherches, j'ai découvert que le vêtement franciscain fut gris avant d'être brun (comme le montrent les plus anciennes enluminures, Manuscrit de Thérouanne par exemple). C'était celui des ouvriers pauvres de Calabre. Le brun est devenu la norme actuelle depuis le 15ème siècle seulement. Providentiel certes...mais je me demande quelles seront les réactions des gens devant ce détail inattendu...
Les collines (chacune d'une couleur différente, chaque saint venant d'un monde différent, le rocher devant sur lequel ils se retrouvent tous deux, les arbres...l'arbre de vie au milieu ainsi que le fleuve. Sur l'arbre, se trouvent l'icône de Marie que Seraphim affectionnait tant ainsi qu'un oiseau pour François.
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