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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 23:33
La Lettre de Béthanie N° 128

Chers Amis,

Voici que nous venons de fêter ce mois-ci saint Martin. C’était le 11 novembre, jour de son inhumation en l’an 397. Depuis lors saint Martin est célébré dans tout notre pays comme il le fut aussi rapidement dans toute l’Europe, puis dans le monde entier. Son tombeau fut l’objet du quatrième grand pèlerinage de la chrétienté occidentale après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle.

En France, c’est le nom de famille le plus répandu. C’est aussi celui de plus de quatre cents communes françaises et de milliers de paroisses partout dans le monde.

Jusqu’à la révolution française le 11 novembre était même une fête chômée, c’est dire l’importance de saint Martin dans la conscience spirituelle et populaire de notre pays. Ce jour chômé, supprimé en 1789, sera de retour «incognito » lorsqu’en en 1918, fut signé l’armistice de l’immense hécatombe fratricide de la première guerre mondiale, justement le jour de la saint Martin.

Ce ne peut être un hasard que ce soldat qui s’appelait Martin, c’est-à-dire voué à Mars, Dieu de la guerre, et qui quitta l’armée au risque de sa vie pour servir le Christ, vienne parrainer et bénir en quelque sorte l’arrêt des hostilités en novembre 1918.

Pourtant Martin devint involontairement soldat, puisque c’est son père qui l’enrôla ! Etant soldat, il posa à Amiens ce geste connu de tous, magnifique de miséricorde et de rigueur tout à la fois, geste par lequel il coupa son manteau en deux pour donner la partie qui lui appartenait à un déshérité et conserver l’autre qui appartenait à l’armée pour la lui rendre à la fin de son service.

« Rendez à César ce qui à César et à Dieu ce qui est à Dieu. », mais dans l’application de ce précepte Martin sut discerner le visage de Dieu dans l’homme nu. Puisse-t-il nous donner ce discernement et cette miséricorde !

Devenu catéchumène, en tant que disciple du Christ il quitta l’armée, ne voulant pas verser le sang et considérant qu’il ne pouvait servir d’autre roi que Dieu. Il devint alors moine et ermite mais dût y renoncer et devenir, toujours involontairement, évêque. C’est en effet par un stratagème profitant de ses entrailles de miséricorde que les tourangeaux le mirent en route vers Tours pour en faire leur pasteur.

S’il resta toute sa vie fondamentalement un moine, vivant en moine et au milieu des moines, il devint aussi, étant évêque dans un pays encore largement païen, un missionnaire évangélisant les campagnes profondes. Il prêcha avec efficacité par la parole mais surtout par l’exemple, forçant le respect du peuple à qui il s’adressait par son attitude et par le refus de la violence.

Au milieu des autres évêques et face à l’empereur, en concile à Trêves, il soutint que l’on devait miséricorde à l’hérétique Priscillien et refusa de toute sa force qu’au nom de la foi et de sa défense l’on attente à la vie de quiconque, fut-il un hérétique dangereux. Il parut réussir mais dès qu’il eut le dos tourné on exécuta Priscillien, aussi décida-t-il de ne plus jamais siéger dans ces assemblées… et il tint parole.

Finalement il mourut en plein travail de réconciliation de son clergé en prononçant ces paroles qui sont un véritable testament spirituel : « Seigneur, si Ton peuple a encore besoin de mes services, je ne refuserai pas le labeur. Que Ta volonté soit faite. J'ai combattu assez longtemps le bon combat.

Pourtant, Si tu me demandes de continuer à monter la garde dans ton camp, je ne chercherai jamais à me faire excuser à cause de ma force qui défaille. Je ferai l'œuvre que Tu m'as confiée. Tant que Tu l'ordonneras, je me battrai sous Ta bannière. »

Un des grands enseignements de sa vie aura été, depuis le début, de chercher à faire non sa volonté mais celle de Dieu. Par sa prière puissions-nous en faire autant !

Je vous écris cette lettre alors que vient d’avoir lieu ce terrible drame qui endeuille notre pays. Face à cette folie meurtrière, il me semble qu’il faut tout de suite et avant tout dire comme saint Thiébault juste avant sa mort : « Seigneur, aie pitié de ton peuple ! ». Prions instamment pour appeler la bénédiction de Dieu sur ce monde où se livre un grand combat entre la vie et la mort !


Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

Père Pascal

​http://www.centrebethanie.org

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