Il y a dans la créature un appel spontané à l’amour de Dieu, lisible jusque dans les plus amères révoltes. Mais cet appel ignore d’abord qu’il est en fait une réponse à un autre appel qui toujours déjà le précède. S’éveiller à cet appel que l’on porte, c’est devenir capable d’entendre l’autre et d’y trouver la clé de son être.
Ce dernier dit à l’oreille :
je t’ai fait pour que tu m’aimes et parce que je t’aime ;
je peux tout, sauf vouloir à la fois te donner ton être et te le retirer ;
je n’ai aucunement besoin de ta souffrance ;
je n’ai pas besoin que tu fasses semblant de croire qu’elle est pour moi le moyen nécessaire d’un bien que je ne pourrais produire autrement ;
je te demande seulement de croire qu’elle n’est, pas plus que tes bonheurs présents, le dernier mot de ton existence et de l’existence en général ;
le bien que je te propose, que je te promets sans contrainte, n’a pas à être produit : c’est moi, qui suis sans avoir besoin que rien le fasse être ;
je ne crée pas pour vaincre mes créatures, mais pour me donner à elles parce que je n’ai rien d’autre à donner ;
or je ne peux être reçu, connu, que dans un consentement aussi absolument libre et dépouillé que celui de ma propre toute-puissance, aussi vide de soi dans l’accueil du plus grand bonheur que dans la traversée de l’extrême déréliction.
Michel NODE-LANGLOIS
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