Chers Amis, Christ est ressuscité !
Je suis le berger est un thème récurrent dans toute l’Ecriture. Que ce soit dans le psautier ou chez les prophètes, et même dans le Cantique des Cantiques de Salomon, Dieu est le berger, celui qui rassemble, qui prend soin, qui connaît.
Et quand ce n’est pas Dieu c’est son Messie, son roi, comme David, et à travers lui c’est quand même Dieu.
« Egô eimi ho poimên ho kalos » Je suis le berger, le bon. Kalos en grec se traduit autant et même d’abord par beau, avant de se traduire par bon, mais c’est la même réalité, ce n’est pas une qualité morale, ni une qualité esthétique car il s’agit ici de la beauté intérieure qui est donc aussi bonté intérieure. En hébreu, on dira « tov » et c’est la même chose qu’en grec pour le mot « tov » qui en hébreu veut autant dire beau que bon. On dira de quelque chose que c’est « tov », que c’est beau, que c’est bon et on souhaitera « chana tova » c’est-à-dire bonne année, belle année. C’est important de garder en conscience grâce au grec et à l’hébreu que notre Dieu, non seulement est bon, et peut-être que cela nous l’avons un petit peu intégré, si on a fait enfin un sort au dieu père fouettard et qui punit, mais qu’Il est aussi beau. Pas seulement le bon Dieu, mais aussi le beau Dieu, car « la beauté sauvera le monde, » a dit Dostoïevski.
« Je suis le beau berger, le beau berger expose sa vie pour ses brebis. » Cela vient sans doute d’une expression hébraïque qu’il faut traduire littéralement par : « le beau berger met son âme dans la paume de sa main ! » Autrement dit, le beau berger prend des risques. Nous l’avons vu tout au long de cette semaine sainte encore si proche, Dieu prend des risques, celui d’être livré, trahi, renié, flagellé, crucifié, mis à mort. Il les prend tous ces risques car Il est le beau berger qui « connaît » ses brebis et que ses brebis connaissent.
Dans la Bible, connaître est le mot qui est employé, dès la Genèse d’ailleurs, pour parler des relations amoureuses, des relations amoureuses et physiques entre l’homme et la femme. Adam connut Eve et elle fut enceinte. Abraham connut Sarah, etc. La relation entre le berger et ses brebis, entre Dieu et ses créatures est du même ordre, il connaît ses brebis, c’est-à-dire qu’il les aime intimement, profondément, personnellement, comme un amant.
Et Jésus insiste, car il est important pour nous de comprendre l’intensité et la qualité de son amour, en nous disant : « De même que le Père me connaît, moi aussi je connais le Père. » Jésus ne nous propose pas moins qu’une relation du même type que la relation entre les personnes divines, comme la relation entre Lui et son Père, une relation personnelle et intime sur le modèle des relations au sein de la Divine Trinité.
Enfin Jésus nous dit qu’Il a « d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos, celles-là aussi je vais les conduire ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau et un seul berger. » Au moment où Il le dit aux disciples, il s’agit du monde païen et d’Israël bien sûr, mais aujourd’hui nous pouvons très bien y voir aussi une annonce « œcuménique », celle du rassemblement des Eglises, mais aussi l’annonce du rassemblement de l’Eglise et des autres traditions, sans oublier ceux qui n’ont pas de tradition, car toute l’humanité, sans aucun doute, est brebis du Seigneur et « il y aura un seul troupeau et un seul berger » dit Jésus.
Christ est ressuscité !
Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !
Père Pascal
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