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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 22:22
Et pourtant ça ne serait pas si difficile que ça d'entrer dans le Royaume de Dieu

Matthieu 22,1-14.

Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.

Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : ‘Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.

Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? ‘ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. ‘ Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »

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Le Royaume des cieux est donc comme un roi qui invite ses amis au repas qu’il a fait préparer pour fêter les épousailles de son fils.

Ce royaume est en nous. Il est la présence de Dieu dans notre cœur. Il est là et nous ne le sentons pas. Il est là et nous ne le voyons pas. Il nous appelle et nous ne l’entendons pas.

Et pourtant au plus intime de nous-même disent tous les Pères et toutes les traditions il y a cette source de joie infinie. Car le Royaume des cieux dit Jésus est joie et fête.  C’est la joie de Dieu, cette joie festive qu’il ne demande qu’à partager avec ses amis.

Le Royaume des cieux en nous c’est le trésor inaltérable à découvrir, c’est la perle précieuse pour laquelle l’homme avisé donnera tous ses biens pour l’acquérir, c’est ce qui devrait devenir l’objet de notre seul désir.

Dieu le Père se réjouit en nous parce qu’il fête les noces de son Fils bien aimé avec sa créature. Dieu le Père aime infiniment son Fils qui a épousé notre nature, et dans son Fils il nous aime infiniment.

Nous sommes en même temps les épousés de Dieu ET les invités à ses noces. Il nous offre le repas de sa joie et ivre de l’homme, assoiffé de son amour  il s’offre à nous totalement en pain de vie. Le repas du roi est le partage suprême. Les viandes grasses, le pain, les fruits, le vin c’est Dieu lui-même se communiquant à nous par osmose divine.

Celui qui mange et boit à la table de Dieu absorbe Dieu, reçoit l’infusion divine et l’assimile comme il est assimilé par la gloire de son créateur.

Quiconque a entendu l’appel du roi, quiconque a cherché et trouvé le chemin du cœur reçoit la robe de fête et communie avec Dieu. Son être n’est plus centré sur son moi mais sur le Fils d’où  jaillit une source de joie intarissable.

Dieu appelle ainsi tous les hommes à la vie de son être qui est amour et joie éternels.

Pourtant la parabole du banquet eucharistique montre que les amis légitimes, c’est-à-dire ceux qui ont reçu un appel et une révélation personnelle comme le peuple juif hier ou le peuple chrétien aujourd’hui ont du mal à entrer dans cette relation intime avec Dieu car comme dit Jésus « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »(Mat 19,24)

Recevoir l’invitation à participer au repas de noces implique de prendre en conscience une décision : accepter ou non l’invitation, choisir ou non de quitter nos nombreux centres d’intérêt pour revêtir les vêtements offerts par le roi c’est-à-dire changer sa vie présente pour se tourner d’abord vers Dieu, pour le laisser prendre toute la place, pour se donner à lui et désirer de façon irrépressible de se conformer à lui.

Ne soyons pas inquiets pour tous ceux qui ne sont pas chrétiens et comme Jésus pleurant sur le sort de Jérusalem pleurons d’abord sur nous-mêmes qui ne savons pas répondre à l’appel du Seigneur.

En effet Dieu fâché par ses amis c’est-à-dire par moi le premier envoie ses serviteurs sur les routes et les chemins où se trouvent tous ceux qui ne sont pas établis dans leurs certitudes sur Dieu, qui marchent en aveugle ou en boitant sur les chemins de traverse de la vie pour les faire venir même de force, les habiller de la robe de fête et les faire entrer dans la salle du banquet.

Ainsi tout homme  qui ne connaît pas le Christ, qui ne croit pas en lui ni même en Dieu a pourtant accès à la grâce de déification s’il ne refuse pas les élans de bonté qui traversent son coeur. Car ce qui est bon en lui est don gratuit de Dieu et c’est Dieu qui en lui fait ses bonnes œuvres et qui lui tisse sa robe de gloire.

Au fond nous sommes tous des égarés plus ou moins responsables de notre refus de l’appel de Dieu à nous convertir, à adhérer à lui, à croire en lui, à lui faire confiance quoi qu’il nous arrive. Et Dieu connaissant notre faiblesse a envoyé son Fils mourir sur la croix et ressusciter pour que tous nous ayons part à la vie éternelle à l’unique condition d’accepter la robe qu’il nous donne.

Pour nous chrétiens accepter la robe c’est accepter à un moment ou à un autre de nous reconnaître pécheur c’est-à-dire de reconnaître humblement que nous avons trahi l’amitié et la confiance de notre Dieu en choisissant de satisfaire nos petits désirs au lieu de répondre à son appel amoureux.

Ne pas faire cet acte d’humilité, de metanoïa, de dire à Dieu du fond de notre coeur : « je t’ai trahi, je te trahis tous les jours et je préfère le plus souvent passer du temps à satisfaire mes plaisirs plutôt qu’à te prier mais fais-moi grâce quand-même »  c’est prendre l’attitude de cet homme qui se tient silencieux devant le roi.

Il a entendu l’appel, il a suivi les messagers, il est entré dans la salle du banquet mais il n’a pas accepté de changer de vêtement. Il désire vivre de Dieu mais sans rien abandonner de sa vie mondaine ni de sa volonté propre.

Il pourrait être pardonné s’il entrait en dialogue avec le roi et s’il disait une seule parole mais il se tait.

Cet homme c’est ce qui en moi refuse Dieu, ce qui refuse de lui laisser la première place. C’est ce qui devra brûler dans le feu de l’amour divin pour que je puisse entrer en communion avec Lui.

Je peux me présenter autant de fois que je le veux à la communion eucharistique elle restera toujours sans effet sur mon chemin de sainteté et de divinisation si je ne me suis pas préparé, si ma vie intérieure est vide, sans dialogue avec le Seigneur, sans prières quotidiennes, sans repentir, sans un désir fou de l’aimer.

Car la communion avec notre Dieu ne s’accomplit que si nous apportons tout notre être en sacrifice, que si nous faisons de nous-mêmes une eucharistie.

Dieu se donne tout entier à qui se donne tout entier. C’est le sens de cette parole de Jésus: « car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.» (Luc 19,26)

Et ce don de moi c’est mon désir de Dieu quoi qu’il m’en coûte, c’est ma prière incessante qui demande à Dieu de me recevoir tel que je suis avec mes faiblesses et mes manquements à son amour et à l’amour de mon frère.

Sans cette prière intérieure insistante qui devrait m’habiter je suis comme un spectateur extérieur bras fermés sur la poitrine empêchant mon cœur de se briser et d’accepter inconditionnellement de devenir l’humble serviteur du Très Haut.

Frères et sœurs, nous qui avons la chance de pouvoir entrer consciemment dans la joie du Seigneur et recevoir sa vie divine en communiant à son corps et à son sang revêtons la robe de lumière en oubliant au moins pendant le temps de la liturgie nos soucis et nos pensées du monde,  en confessant à l’appel du prêtre que nous sommes faibles et pêcheurs et en demandant sincèrement le pardon et la miséricorde de notre Dieu d’amour.

A Lui le Roi de Gloire qui brise les portes de l’enfer et qui nous ouvre celles du ciel soit l’honneur, la puissance et la gloire aux siècles des siècles. Amen !

Marc-Elie

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