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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 16:26
Du désespoir à l'adoration

Drôle de petit bonhomme. Immobile, dans son fauteuil, comme l’araignée au cœur de sa toile. Un concentré d’intelligence fulgurante et d’affectivité écorchée, dans un corps sec, nerveux, presque rabougri. Des mains fragiles d’enfant musicien, blanches et veinées de bleu. Derrière les lunettes carrées, sous les sourcils en broussaille, des yeux bruns très vifs où dansent un feu et, parfois, une inquiétude.

Après quarante ans d’apostolat au couvent de Nancy, Marie-Dominique Molinié, dominicain atypique, s’est retiré dans une « île » des Landes, une abbaye du sud-ouest de la France, perdue dans l’océan noir de pins.

Toute sa vie, il s’est déchaîné contre la tiédeur et la mièvrerie théologiques, blessant souvent par ses réparties acérées, maniant le paradoxe comme une épée et se faisant, tel Cyrano, des ennemis pour toujours. Tout est excessif chez Molinié : son obsession du Salut, sa peur de l’enfer, son désir de plaire, son besoin d’amitié, l’orgueil de se dénigrer – et même son humilité, « cette force terrible ».

Il voudrait « s’aplatir comme Job », mais ne peut s’empêcher de provoquer, en prêchant un « Evangile rude », sans affadissement. Loin de chercher à « atténuer le mystère », ce mystique torturé en souligne, comme à plaisir, le coté abrupt et redoutable par des traits incandescents, dans une langue souple, moderne, décapante. Souvent incomprise de ses pairs, cette prédication sans concession trouve dans les communautés nouvelles et chez les jeunes chercheurs de Dieu un public avide et enthousiaste.

Ce pessimiste convaincu, frère–ami de Cioran, s’interdit aujourd’hui de désespérer, par obéissance au Saint Esprit : « Ce n’est jamais que de manière surnaturelle que j’ai confiance ». Peut-il oublier la prière de sa mère qui se précipita devant une statue de la Vierge alors qu’il était à un pas du suicide ? et s’exclama : « Que je le perde ! Que je le perde ! Mais qu’il soit sauvé ! »

La supplication adorante, voici l’antidote de Marie-Dominique Molinié, désespéré espérant, qui marche vers la Rive sur les eaux mouvantes de la Foi et n’attend plus que de « s’enfouir dans l’Amour pour toujours ».

Nous fêtons le deux mille ans de notre Salut. De quoi a-t-on besoin d’être sauvé ?

De l’orgueil. Il n’y a qu’un combat dans la vie d’un homme: celui de l’orgueil et de l’humilité. L’orgueil, c’est le refus de l’amour, avec l’abaissement invraisemblable et indicible qu’implique l’amour.

Vous avez toujours eu la Foi ?

Non. A 12 ans, j’ai entendu un sermon sur l’Eternité, le prêtre prêchait si bien que j’ai vu l’enfer. Cela m’a bouleversé. Comment Dieu infiniment bon peut-il permettre des abominations pareilles ? J’ai finalement conclu : c’est trop horrible, je ne peux pas croire ça. A 16 ans, je me suis révolté en douceur.

Aujourd’hui, vous avez compris ?

Je ne comprends pas plus, mais j’accepte de ne pas comprendre. L’enfer, les ténèbres, le péché originel ? Comment tant d’orgueil ? Pourquoi un instrument de supplice qui s’appelle la Croix, alors que Jésus pouvait nous sauver d’un simple sourire ? Pourquoi cette surabondance de souffrance ? Pourquoi les enfants martyrs, les innocents assassinés …. ? Je ne peux pas répondre. Devant ces questions insolubles, j’essaie de rejoindre les gémissements inénarrables du Saint Esprit. Je me réfugie là, et je me tais.

Il faut d’abord « s’écraser » avant de chercher à comprendre ?

C’est Dieu qui « s’écrase ». Il est à genoux devant nous et nous supplie : « Fais-moi confiance » Le seul acte infini que nous puissions poser, c’est d’accepter de faire confiance.

Qu’est-ce qui vous aide à croire ?

Les saints. Je serais condamné à l’agnosticisme et au désespoir sans Thérèse de Lisieux, le Père Kolbe, Marthe Robin, le Padre Pio… ils m’attirent vers le Ciel. Ils ont tenu le coup sans accuser Dieu ? Alors, je ne L’accuserai pas non plus. Grâce à eux, je survis, maladroitement, à coup d’oraison et d’adoration.

Comment avez-vous appris l’oraison ?

J’étais étudiant à Paris lorsqu’une nuit, lors d’une crise de désespoir, je me suis enivré dans une boîte de nuit. Une entraîneuse compatissante a essayé de me remonter le moral. Nous avons bavardé. Elle a murmuré dans l’ombre : « Pour moi, l’amour, ça consiste à mettre ma tête sur les genoux de l’homme que j’aime, et à rester comme ça sans rien dire ! » C’était le secret de l’oraison ! Ce fut une révélation.

L’Evangile dit vrai, les prostituées franchiront devant nous la porte du Royaume des Cieux, parce qu’au moins elles auront laissé parler leur cœur alors que nous fermons le notre : pour éviter les dangers de l’amour, nous nous en protégeons. Ce qui nous préserve des impuretés….en nous préservant de l’amour même !

L’un de vos livres s’intitule Le courage d’avoir peur. Peur de quoi, puisque croire c’est ne pas avoir peur ?

Le courage de regarder en face ce qui doit nous faire peur d’après l’Evangile : « Craignez celui qui peut perdre votre âme ». Le courage de croire à l’enfer. Les chrétiens ne supportent plus ce dogme parce qu’ils refusent d’avoir confiance, ils exigent des garanties et des sécurités. Il ne faut pas confondre la confiance théologale avec l’optimisme. La condition de la vraie confiance, c’est d’avoir peur.

Ne faites-vous pas une fixation malsaine sur l’enfer ?

Peut-être… Néanmoins, la façon dont on évacue cette question dans l’Eglise me stupéfie. L’Evangile est rude. Ouvrez-le : il y est question de l’enfer une soixantaine de fois. « Il y aura des pleurs et des grincements de dents… », ce n’est pas une image, bon sang !

Lire l’Evangile sans jamais se heurter à l’enfer, c’est un tour de force dont j’admire la virtuosité. Nous n’avons pas le droit d’atténuer cette rudesse, même si nous devons la noyer dans la grâce de Dieu qui a tout prévu pour que nous la supportions.

Qu’est-ce qui peut sauver de la peur ?

L’humilité. Regarder le Christ, et Lui seul. Il nous a dit : « Ne craignez pas, petit troupeau, j’ai vaincu le monde. Si votre humilité accepte de craindre, je vous dis « Ne craignez pas » - mais si votre orgueil refuse de craindre, alors craignez ! »

Quel est le secret du Salut ?

Appeler au secours. L’orgueil refuse d’appeler au secours – c’est le seul combat dans la vie d’un homme. Dès que vous êtes humble, vous êtes sauvé. Même si vous ne le savez pas. Le pauvre est celui qui appelle au secours, qui ne cherche pas à avoir des garanties, ni des certitudes dans sa poche.

Mais l’orgueil se mêle de tout, même à l’humilité ?

L’humilité se mesure à la confiance : pour avoir confiance, il ne faut pas se regarder, mais regarder uniquement Dieu, et ce qu’il veut faire.

On parle de « la joie du Salut ». Quelle joie y-a-t-il dans la Croix ?

Encore un mystère ! L’Eglise chante le Magnificat le soir du Vendredi saint, la sainte Vierge aussi. Elle a reçu au pied de la Croix une tornade de paix qui lui a permis de tenir debout. Comment faisait-elle ? Je ne sais pas. Je fais confiance. Elle m’invite à la suivre : « Entre dans cette joie que tu ne comprends pas » -je ne vais pas refuser... La paix, c’est la grâce des grâces, le don de Dieu, un cyclone plus fort que toute tempête.

On a parlé de la « douceur insupportable » du Christ et de la Sainte Vierge au pied de la Croix…. Le Christ n’a pas « surmonté », il n’a pas serré les dents, il s’est laissé désarmer, complètement. Quand on penche les yeux sur l’abîme de cette douceur, c’est bien plus vertigineux que la Croix elle-même… C’est un vertige qui attire.

Etre contemplatif, c’est se laisser attirer par ce vertige ?

En quelque sorte. On croit trop souvent que la contemplation chrétienne est une sorte de dialectique ascendante qui s’élève du monde et monte vers Dieu, à la façon de Platon. Non. C’est la contemplation vécue par Dieu Lui-même, bouleversé dans ces entrailles devant le spectacle de notre misère, et s’abaissant vers nous dans le mouvement inouï de l’Incarnation.

Il n’y a jamais eu qu’un seul contemplatif : Jésus-Christ. Il a contemplé nos ténèbres dans la lumière de la gloire de Dieu, notre dureté dans la lumière de la douceur de Dieu, notre détresse dans celle de la miséricorde… et Il en est mort.

Sa victoire sur les ténèbres, Il l’a obtenue en refusant jusqu’au bout de se défendre, en contemplant ses bourreaux avec ce regard de douceur insupportable que le Père Kolbe offrait encore aux bourreaux d’Auschwitz et qui les obligeait à le supplier de ne pas le regarder ainsi, de ne pas les contempler de cette contemplation qui est déjà la victoire de Dieu.

Qu’appelez-vous les « contemplatifs inconscients » ?

Les « pauvres de Yahvé » - ils sont innombrables – écrasés sans rien y comprendre par la cruauté des puissants et le poids d’un monde endurci. Ils traversent une vie de galère en faisant inconsciemment ce que tous les contemplatifs « officiels » devraient faire consciemment : se tourner vers la Croix du Christ. Elle seule donne un sens à la vie en nous engloutissant progressivement dans le mystère pascal, à travers la pratique quotidienne – parfois douce et souvent dure - de la charité fraternelle.

S’il vous restait une heure à vivre, qu’en feriez-vous ?

Je supplierais, comme d’habitude. Ma vie, c’est accepter de perdre pied, et me laisser aspirer dans le gouffre de la supplication confiante.

Perdre pied ?

C’est la condition obligatoire de la confiance. Pour suivre Jésus-Christ, il faut fermer les yeux, accepter de partir à l’aventure, de « perdre son âme », de tout quitter – emportés dans un mouvement où nous sommes certains d’être débordés, de ne plus avoir pied. Or, cela, nous le refusons. Nous voulons bien courir, mais nous ne voulons pas voler. Nous disons « Non, pas tout de suite… ».

N’êtes-vous pas trop radical ?

Je crois que Dieu l’est plus que moi. La flamme de la vie divine – « Je suis venu allumer un feu sur la Terre… Acceptez-vous que cela aille jusqu’au feu ? » -, si les chrétiens lui ouvraient leur cœur, serait assez violente pour tout emporter. Nous, nous voulons bien aimer Dieu, mais à condition que cela n’aille pas trop vite, pas trop fort, que ce ne soit pas trop déroutant.

En résistant ainsi, nous nous rendons la vie plus difficile et plus âpre : nous faisons des prouesses épuisantes pour éviter de devenir des saints !

Que faire ?

Demander inlassablement la Lumière, pour que l’Esprit Saint nous montre de quelle manière nous répugnons à nous laisser faire. J’aime beaucoup l’histoire d’Alphonse Ratisbonne, ce fils d’un banquier juif qui fut converti par une apparition de la Saint Vierge : il a accepté de voir, du jour au lendemain, toute sa philosophie balayée.

Au fond, notre drame, c’est cela : acceptons-nous que notre idée de la vie soit fichue par terre ? Et de repartir de zéro en disant : « Je n’ai rien compris » ?

Nous n’aimons pas être désarçonnés...

Nous nous cramponnons à un idéal de nous-même, une image de marque. C’est n’est pas sur les points où nous croyons être coupables que nous sommes le plus coupables, mais sur ceux où nous croyons que nous ne le sommes pas.

Ce que saint Jean écrit à l’ange de Laodicée dans l’Apocalypse, c’est à nous qu’il écrit : « Tu n’as pas vu que tu es pauvre, dépouillé, nu, et tu n’as pas voulu te présenter ainsi à moi ; tu as voulu faire comme si tu étais habillé ». Eh bien ! c’est une indélicatesse. Nous sommes misérables à une telle profondeur qu’il faut une intervention spéciale de Dieu pour nous le montrer. Si nous n’en voulons pas, Dieu n’y peut rien : il est timide….

« Au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’amour », dit saint Jean de la Croix – mais nous serons jugés sur la délicatesse de l’amour plus que sur son intensité, car l’intensité, c’est l’affaire de Dieu, mais la délicatesse, c’est la nôtre.

Comment se convertir ?

Se laisser couler. Nous sommes des nageurs qui coulent et qui essaient désespérément de remonter à la surface. C’est ce qu’il ne faut pas faire : il faut nous laisser emporter au fond – alors seulement nous pourrons remonter. Nous ne sommes jamais assez au fond. Une prière qui jaillit des profondeurs de la détresse est toujours exaucée immédiatement. C’est pour cela que Dieu nous y accule parfois, parce qu’il a envie de nous exaucer.

Comme Jacob, nous avons tous notre blessure intérieure : c’est le moyen provisoire dont Dieu veut se servir pour nous exaucer. Mais nous ne savons pas nous en servir. « Si vous demandez en mon Nom, vous obtiendrez ce que vous voudrez. Mais vous n’avez encore rien demandé en mon Nom… ».

La prière creuse en nous un véritable cri qui n’arrive pas à sortir, mais qui finira par jaillir un jour. Ce jour-là, nous obtiendrons tout.

En fait, nous avons peur d’être exaucés ?

Oui. Il y a au fond de nous une résistance sournoise. Je crois que l’orgueil le plus profond et le plus irrémédiable – celui des anges peut-être – consiste à refuser l’accueil de l’infini pour se « contenter » de ce qui est à notre portée. Un tel orgueil se pare des apparences de l’humilité : « Je n’en demande pas tant, je ne vise pas si haut ! C’est très beau, ce bonheur infini, mais c’est trop pour moi ». Et secrètement nous pensons : « Cela me dépasse, car cela ne vient pas de moi ».

Je soupçonne que le péché de Satan a pu être commis très correctement, très poliment, au nom de la morale en quelque sorte : « Si je peux me permettre… ». Satan nous inspire souvent cette attitude de modestie, qui est la pire des suffisances, et le refus de perdre pied. Nous espérons ne pas être dévorés, ni par le Bien, ni par le Mal. Satan nous pousse à être un homme raisonnable, qui n’est entraîné par rien – ni par la folie des ténèbres, ni par celle de l’Amour.

L’homme vertueux ne doit être fou de rien, pas même de joie… pas même de Dieu. C’est à ce péché que s’applique la malédiction de l’Apocalypse : « Si tu étais chaud ou froid…. » Il vaut mieux se tromper d’infini que de renoncer à l’infini !

La tactique du Diable est de proposer le « raisonnable »...

Oui : c’est le prince du tiède, le roi du compromis. Son but n’est pas de nous faire tomber dans des erreurs précises, mais au contraire de nous laisser dans le vague, de plonger la Vérité dans le vague. Parce qu’il est impossible de jouer sa vie sur des idées vagues, et par conséquent de devenir un saint dans ces conditions-là.

Par exemple, il va jeter un doute sur la Présence réelle en atténuant, en diluant, en délavant le sel de la terre.

Pourquoi avons-nous si peur de l’Amour ?

Dieu est un feu dévorant. On pourrait écrire, partout où il y la Présence réelle : « Haute tension, danger de mort, défense d’entrer ! »

Les Israélites le savaient bien, ils avaient ce sens : « J’ai vu Dieu, je vais mourir… » C’est dangereux parce que c’est trop intense, trop fort. Dieu Lui-même n’y peut rien, Il ne peut pas baisser son thermostat. Alors, Il prend d’infinies précautions pour s’introduire en nous.

Vous utilisez des images de feu, de guerre, de haute tension… Le Christ nous dit pourtant qu’Il vient apporter la paix !

Oui, mais sa paix n’est pas la nôtre ! Je compare notre situation à celle d’un pays infesté de brigands : ce sont nos péchés, nos vices, notre orgueil, qui nous empoisonnent l’existence, brouillent la communication dans le pays, nous empêchent de vivre en paix.

Or, ce pays apprend que son voisin est un roi merveilleux, généreux, doté d’une armée puissante. Dans son désespoir, il lance un appel vers ce roi, qui franchit la frontière avec son armée. Les brigands ont peur et disparaissent au fond des forêts ; le pays respire, ses habitants retrouvent la concorde et la joie de vivre ensemble.

Tel est le fruit de notre conversion à Jésus-Christ… En réalité, nous sommes loin du compte : ce que nous appelons « la paix » est un compromis médiocre, un dosage entre Bien et Mal dénommé « équilibre », une « coexistence pacifique » entre le vieil homme et le nouveau, entre notre cœur de chair et notre cœur de pierre. « Ce n’est pas brillant, dit-on, mais enfin, il ne faut pas trop en demander. »

Le Christ est venu pour nous donner sa paix, et non pas celle du monde, qui nous persuade d’accepter le compromis. Le Christ veut nous donner sa paix par l’extinction de tout ce qui menace la circulation de l’Amour. Aussi, le roi dit un jour : « Que sont devenus les brigands ? – Seigneur, ils se cachent, ils sont neutralisés… - Oui, mais il faut en finir ! Je vais les poursuivre et les exterminer. – Oh ! mais vous allez les réveiller, ce sera encore la guerre…- Je ne suis pas venu apporter la paix mais la division : une guerre d’extermination contre tout ce qui menace ma Paix ».

C’est donc le roi lui-même qui déchaîne les brigands que sa présence avait endormis. D’où les tentations étranges qui peuvent se soulever en nous après de longues années passés au service du Christ : le réveil des fièvres endormies… où même l’éclosion de fièvres inconnues. C’est bon signe, c’est le Saint-Esprit qui fait le ménage !

Quel est votre passage de l’Evangile préféré ?

Marie Madeleine, la femme aux sept démons, qui s’effondre en larmes aux pieds du Christ. Pour moi, cela résume tout l’Evangile.

J’ai une profonde vénération pour la Vierge Marie et Marie Madeleine. L’une et l’autre ont versé les mêmes larmes : la contrition de Marie Madeleine ne contemplait pas ses fautes, mais le Cœur du Christ blessé par ses fautes ; et la compassion de Marie regardait ce même Cœur – parce que l’Amour n’est pas aimé.

Je crois que la charité fraternelle doit être un effort pour prolonger entre nous le dialogue silencieux de la Sainte Vierge et de Marie Madeleine – ceux qui ont moins péché devenant finalement plus humbles et plus écrasés par le poids de la Miséricorde que ceux qui ont beaucoup péché.

La solidarité dans le péché, c’est plutôt accablant !

Non, c’est magnifique ! Comme disait le starets des Frères Karamazov de Dostoïevski, si tous comprenaient cela, ce serait le paradis sur Terre !

Nous serions délivrés de nos complexes et de nos scrupules par la joie de l’amour assumant le péché des autres. Et il est bien vrai que si chacun de nous était meilleur, le monde entier serait meilleur.

Le pire des péchés, c’est de vouloir se mettre à part du péché : c’est la définition même du pharisaïsme. « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs », dit Jésus. Quand on accepte cela, on entre dans l’ordre de l’amour, on s’abandonne à la miséricorde, on lâche prise enfin. Et la joie explose en nous !

 

Luc Adrian - Famille Chrétienne N°1161 du 15/04/2000

 

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