Enseignement sur le salut des païens
En ces jours-là, pour se prémunir des Judéens, Jésus circulait en Décapole, à l'est du Jourdain, avec ses apôtres et quelques femmes, dont une jeune prosélyte grecque nommée Syntychia.
Comme ils s'étaient arrêtés dans une cité pour y passer le sabbat, Syntychia s'approcha de Jésus, s'agenouilla devant lui en sanglotant et lui dit : « Maître, mon esprit est pro¬ondément troublé.
Il me semble que le fait de croire à ton Royaume céleste me coupe pour toujours des êtres chers que j'ai aimés et qui sont morts.
Ma mère était totalement païenne à vos yeux d'israélites. Pourtant, ce fut la meilleure des mères et sa bonté rayonna sur beaucoup.
Quand je croyais à l'Hadès de nos Anciens, je me disais : « Nous nous reverrons », mais, à présent, si l'Hadès n'existe pas et seulement le Royaume des cieux, je m'inquiète pour le sort des miens, et surtout pour ma mère.
Est-ce sa faute si elle est née grecque ? Est-ce la faute des nôtres si aucun de vos prophètes n'est jamais venu en Grèce nous annoncer le seul vrai Dieu et sa parole de vérité ?
Seront-elles comptées pour rien ses vertus et ses souf-frances ? Comment pourrais-je jamais me réjouir de marcher vers la Lumière éternelle si mes proches, ceux dont j'ai tant reçu, doivent demeurer dans d'éternelles ténèbres ?
Voilà, Maître, la raison de mon tourment. Je te le confie, car toi, tu comprends le cœur de tous les humains. »
Jésus posa sa main sur la tête de la jeune femme et lui dit : « Sois dans la paix, ma fille, car le vrai Dieu est autant le Père des Juifs que celui de tous les autres hommes. Même à travers les erreurs de ceux qui ne connaissent pas son Nom, il réussit à faire passer sa lumière.
C'est elle qui pousse les esprits droits vers le bien. Ainsi, la vertu de ta mère n'est ni grecque ni juive, elle est uniquement de Dieu. Tant que les païens n'auront pas reçu la bonne nouvelle du salut qui vient des Juifs, s'ils observent la religion de leurs pères avec piété et droiture, le Dieu de toute miséricorde les accueillera comme des enfants pauvres, mais bénis.
Il ne repousse que les cœurs égoïstes et mensongers, ceux qui font le mal en se mettant au-dessus de toute loi. Ceux-là sont fils du diable et, s'ils ne se repentent pas, ils tomberont dans une mort éternelle.
Toi, tu as embrassé la vérité tout entière en acceptant de marcher à ma suite. En buvant à la Source des eaux célestes, tu fais non seulement du bien à ton âme, mais aussi à celle de ta mère qui attend, avec tous les autres justes depuis Adam, de pouvoir entrer dans la pleine joie de Dieu.
Tes larmes accompagnées de prières lui sont profitables, car, en s'étant rapprochée de Dieu par une vie droite, elle est devenue encore plus accessible qu'avant sa mort à tout bien spirituel que tu voudrais lui prodiguer.
Ainsi, mon enfant, loin de te couper de ta mère, je t'en rapproche par le meilleur d'elle-même et de toi-même.
En vérité, je te le dis, il existe beaucoup de chemins pour entrer dans le Royaume de mon Père, mais tous passent par Moi, car je suis venu racheter les hommes de toutes les nations et de tous les temps.
C'est donc aussi pour ta mère et pour toi que j'offrirai bientôt mon sacrifice.
Va maintenant sans crainte, et que la paix de Dieu demeure sur toi et tous les tiens ! »
Réconfortée par ces paroles, la jeune femme se retira en louant le Dieu très haut qui sait se montrer aussi miséricordieux envers le petit que le grand, envers le païen que l'israélite, envers la femme que l'homme.
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Le Cinquième Évangile d'après les agrapha et quelques mystiques Bernard-Marie, du tiers-ordre franciscain, docteur en théologie et diplômé de langues bibliques, a rédigé un certain nombre d'ouvrages en lien avec la Bible, notamment, Psaumes de tempête, Prier le Rosaire avec la Bible, et il a récemment révisé les Psaumes et le Nouveau Testament de la traduction Crampon-1923.
Il existe une abondante littérature apocryphe. Dans ce qu'elle a de meilleur, cet te littérature se rattach e aux Écritures canoniques et doit pouvoir y renvoyer sans cesse. Quand elle y parvient, elle constitue une sorte de cinquième évangile. C'est à ce travail de discernement évangélique que s'est attelé le frère Bernard-Marie.
Pour ce faire, il a tamisé près de 10 000 pages. Il a revisité des écrits juifs anciens, ceux des premiers Pères de l'Église, Les Évangiles apocryphes, les textes de Marie d'Agréda, des Bses Emmerich et Mariam, de Maria Valtorta, et même de Marthe Robin qu'il a personnellement connue.
De cette masse énorme, scrutée le plus souvent dans les langues originales, il a retenu une centaine de paroles du Christ lui-même.
Cette nouvelle édition, revue et complétée, est elle aussi revêtue de l'Imprimatur. « Ce livre est une sorte d'Évangile selon les mystiques qui prolonge ce que l'on savait déjà du Jésus du Nouveau Testament, mais en lui apportant un relief nouveau.
Il fait entrer dans la contemplation du Christ, vrai Dieu et vrai homme, un peu comme le suaire de Turin », Père Jean-Gabriel, dans la revue Carmel.
BERNARD-MARIE, Le cinquième évangile
L'auteur soulève ici un coin du voile qui entoure la vie de Jésus. Ayant eu accès aux nombreuses variantes textuelles des évangiles grecs, syriaques, latins, notamment, il a exploré aussi la v...
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