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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 22:53
La lettre de Béthanie N°141

Chers Amis,

Le carême se termine ! Nous avons sans doute travaillé sur nous-mêmes, un peu, beaucoup, passionnément, dès la première heure ou à la onzième heure c’est selon. Maintenant nous allons passer à autre chose. L’ascèse est utile, nécessaire même, c’est l’expression de notre volonté, de notre liberté, mais cela ne suffit pas. Il faut la synergie entre elle et l’action de Dieu, et c’est pourquoi il nous faut maintenant suivre Jésus pas à pas. Il ne faut plus s’occuper de nous, mais de Lui et de Lui seul qui prend le chemin de Jérusalem, c’est-à-dire de notre cœur, pour y faire lever la pâte de notre humanité. Pour cela il va traverser la mort, la vaincre et nous ressusciter du fond de notre tombeau.

Ce dimanche, montons avec Lui à Jérusalem. La liturgie nous propose de vivre cette entrée de Jésus, le rabbi de Galilée, dans Yeroushalaïm en liesse, dans Jérusalem en fête, dans la ville de la paix. Il entre en triomphateur ayant montré à la foule, en ressuscitant Lazare, qu’il a le pouvoir sur la mort et qu’il peut susciter la vie, même dans un cadavre de quatre jours. On savait qu’il pouvait faire des prodiges, guérir des malades, commander aux éléments et même ressusciter des morts, mais tout cela s’était généralement passé au loin, en Galilée.

Aussi quand on l’a vu ressusciter Lazare, à Béthanie, à deux pas de Jérusalem, en présence des Judéens, de gens sérieux, instruits, qui ne racontent pas n’importe quoi, le regard a changé. Lazare, un notable, un érudit de la Thora, un véritable israélite, au dessus de tout soupçon, que tout le monde connait, était mort. C’était de notoriété publique et voilà qu’il a été ressuscité par Jésus. Du coup, beaucoup de Judéens se sont mis à croire que c’était vraiment le Messie, qu’Il était vraiment l’Envoyé d’Adonaï pour sauver Israël des mains des Romains.

L’enthousiasme d’une foule, c’est extraordinaire, cela s’enflamme tout d’un coup, c’est comme un raz de marée, ça emporte tout… mais c’est versatile. Aujourd’hui c’est « vive Jésus » : Hosanna au plus haut des cieux, Hosanna c‘est-à-dire : Secours-nous ! Plus qu’une louange, hosanna c’est un appel au secours, mais demain ce sera : crucifie, crucifie-le ! C’est pourtant la même foule, une foule versatile, une foule déçue, parce qu‘elle n‘a rien compris. Et cette foule c’est mon âme, ma psyché ! Elle monte vite, elle descend encore plus vite. Elle change tout le temps, ne prend pas le temps de s’arrêter pour comprendre, c’est mon âme, c’est moi !

Jésus lui ne change pas, Il est le même hier, aujourd’hui, demain. Il sait ce que pense la foule, ma foule. Elle veut un roi pour chasser les romains. Mon âme aussi veut un roi qui la sécurise, qui opprime les autres, qui lui fait croire qu’elle a toujours raison, qu’elle est la meilleure. Mon âme est pleine d’orgueil, de besoins d’être reconnu, de désirs matériels. Tout ça c’est rassurant, réconfortant, et pourtant divise mon royaume, mon cœur, contre lui-même. Prendrai-je mon ego comme roi ou utiliserai-je mon esprit pour entendre comment et où Dieu veut me guider ?

Dieu essaye encore, une fois de plus, de suggérer autre chose à la foule, de suggérer autre chose à mon âme. Aussi n’arrive-t-Il pas à Jérusalem sur un char ou sur un cheval comme César rentrant à Rome pour son triomphe ! Il ne veut pas qu’il y ait confusion. En pédagogue, Il essaie encore une fois de m’emmener sur un autre chemin. Pour cela, Il va arriver à Jérusalem sur un ânon, le petit d’une ânesse, au milieu des enfants et de ceux qui sont à la mamelle, c’est-à-dire au milieu de ceux dont Il a dit lui-même qu‘il fallait les laisser venir à Lui, et plus encore, qu’il fallait redevenir comme eux pour entrer dans le royaume de Dieu, redevenir des êtres simples, au sens d’unifiés, par opposition à multiples, des êtres à la pensée une, unique, des êtres de l‘instant présent.

Le libérateur arrive sur un ânon et non sur un cheval. Son combat n’est pas celui d’un guerrier mais celui de l’écouteur. Son message est un message de douceur, de paix, d’humilité, de confiance, d‘écoute. Combien de fois n’a-t-il-pas essayé avec mon âme ? Combien de fois ne lui a-t-il pas suggéré de ne pas prendre pour roi mon ego, mais mon esprit, celui qui est porteur du divin, porteur du Verbe divin, de Jésus.

C’est Lui, s’il est sur l’ânon qu’est mon esprit, qui va me libérer des romains que sont toutes ces passions qui m’encombrent, de ce multiple effroyable, de ce brouhaha qui obscurcit mon cœur. C’est Lui qui va me permettre de traverser la mort car Il l’a vaincu sur le Golgotha en l‘embrassant de tout son être. C’est Lui qui va me ressusciter car Il est sorti du tombeau victorieux ! Suivons-Le ! Donnons-Lui toute la place cette semaine, oublions-nous et pas à pas suivons l’ânon qui porte le Verbe. Suivons-Le de Jérusalem jusqu’au Golgotha, du tombeau aux lieux des apparitions où Il nous surprendra.

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !


Père Pascal

 

Télécharger la Lettre au format PDF Cliquer ICI

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