Au jardin, c’est l’explosion des coquelicots.
Ils sont partout, dans le potager, dans les massifs, au milieu des roses ou des fleurs de prairies.
Il fut un temps, me semble-t-il, où on n’en voyait plus sur les talus au bord des routes.
Ils étaient victimes des herbicides, de tout ce qu’on balançait sur ce qu’on appelle les « mauvaises herbes ».
Les pétales rouges des coquelicots ondulant doucement dans le vent, c’est une des plus belles définitions du bonheur.
Dans le langage des fleurs, le coquelicot symbolise l’« ardeur fragile » et la « consolation ».
Je ne sais pas qui a inventé ce concept d’« ardeur fragile », mais ça va assez bien au coquelicot, rouge aux joues et délicatesse de papillon.
Quant à la « consolation », c’est une évidence : le coquelicot, c’est l’annonce de l’été, des longs mois de lumière et de douceur.
Même si, selon le romancier suédois Stig Dagerman, « notre besoin de consolation est impossible à rassasier », l’été fait l’affaire, après la tristesse de l’hiver.
Et puis, le coquelicot, c’est la voix de Jacques Douai chantant cette comptine de l’enfance, « gentil coquelicot mesdames, gentil coquelicot nouveau ».
C’est aussi celle de Mouloudji chantant « comme un petit coquelicot, mon âme, comme un petit coquelicot ».
Chanson qui se terminait tragiquement : « Sur le corsage blanc, juste à la place du cœur, y avait trois gouttes de sang qui faisaient comme une fleur. »
Coquelicot, fleur rouge sang des enfants de Manchester (et d'ailleurs).
Alain Rémond
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