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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 22:50
Frères migrants

"Quand l'humain surgit,

l'accueil apparaît et l'humanité se construit"

Patrick Chamoiseau

 

Patrick Chamoiseau, qui vient de publier "Frères Migrants" (Ed. Seuil), explique "Migrants ne correspond à aucune catégorie juridique", comme "demandeurs d'asile" ou "réfugiés". Résultat : "Quand on regarde l'histoire de l'humanité, on réalise qu"on ne peut comprendre le développement du processus d'hominisation sans des phénomènes migratoires absolument intenses"

"Il n'y a pas une seule culture (...) un seul ADN qui ne témoigne de migrations incessantes"

L'écrivain Patrick Chamoiseau est l'invité d'Ali Baddou. (fichier audio de 7')

 

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Biographie de Patrick Chamoiseau

Romancier (Prix Goncourt pour Texaco), poète, conteur, publie deux textes invitant à la résistance : «L'intraitable beauté du monde : adresse à Barack Obama» (éd.Galaad) co-signé avec Edouard Glissant, et « Les neuf consciences du Malfini », où l'on retrouve la veine des contes créoles, qui deviennent contes cruels destinés aux adultes...ou considérés comme tels. Dans cette geste épique aux accents de fable naturaliste, sur fond de méditation philosophique, s'élabore une défense et illustration de l'imaginaire de la diversité, une poétique du vivant qui elle aussi appelle à la prise de conscience, à de nouveaux modes de résistance. Un nouveau versant de l'oeuvre du Marqueur de Paroles, célébrant la force de l'écriture en « pays dominé »...

Frères migrants
Lire la déclaration des poètes

Télécharger ICI

Frères migrants 
Patrick Chamoiseau

La poésie n’est au service de rien, rien n’est à son service. Elle ne donne pas d’ordre et elle n’en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe -- c’est ainsi qu’elle s’oppose, ou mieux : qu’elle s’appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence.

À tout ce qui est contraire aux beautés relationnelles du vivant. Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m’appelait pour me dire : « On ne peut pas laisser passer cela ! » Il appuyait sur le « on ne peut pas ».

C’était pour moi toujours étrange. Nous ne disposions d’aucun pouvoir. Nous n’étions reliés à aucune puissance. Nous n’avions que la ferveur de nos indignations.

C’est pourtant sur cette fragilité, pour le moins tremblante, qu’il fondait son droit et son devoir d’intervention. Il se réclamait de cette instance où se tiennent les poètes et les beaux êtres humains.

Je ne suis pas poète, mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j’ai imaginé qu’Edouard Glissant m’avait appelé, comme m’ont appelé quelques amies très vigilantes.

Cette déclaration ne saurait agir sur la barbarie des frontières et sur les crimes qui s’y commettent.

Elle ne sert qu’à esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde.

Ce n’est pas grand-chose. C’est juste une lueur destinée aux hygiènes de l’esprit.

Peut-être, une de ces lucioles pour la moindre desquelles Pier Paolo Pasolini aurait donné sa vie.



 

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