Chers Amis,
Nous fêtons ce mois la Pentecôte, c’est-à-dire la naissance de l’Eglise à Jérusalem, dans la chambre haute, cinquante jours après la résurrection du Seigneur Jésus.
C’était il y a de cela pas loin de 2000 ans, c’est-à-dire… il y a très longtemps. Pourtant nous ne fêtons pas un événement du passé mais un événement que nous avons à vivre aujourd’hui, dans la chambre haute de notre cœur. C’est là, à la demande de notre Maître, le Seigneur Jésus, que nous devons nous réunir, c’est-à-dire nous rassembler, dans la prière et dans l’attente de la promesse.
Mais quelle est cette promesse qui nous a été faite ? qu’est-ce qui peut se passer aujourd’hui dans notre cœur ?
La réalisation de la promesse faite par Jésus dans l’Evangile : l’envoi de l’Esprit-Saint. L’Esprit descendu sur les apôtres à Jérusalem, le souffle du Tout-Puissant, peut descendre aujourd’hui sur nous, dans notre cœur.
Nous vivons, il y a deux mille ans comme aujourd’hui, une même et unique réalité, à la fois dans le temps et hors du temps, qui concerne l’Eglise c’est-à-dire nous, les disciples de Jésus, tous ensemble réunis, et à la fois moi, personnellement, intimement !
L’effusion de l’Esprit Saint est une seule et unique réalité qui est simultanément une action communautaire, ecclésiale et éminemment personnelle. L’Esprit-Saint crée à la fois le nouveau Temple de l’humanité et crée l’homme nouveau, Il façonne nos nouvelles personnalités, Il nous marque du sceau de son don.
Le Père Matta El Maskyne, le grand spirituel copte des déserts d’Egypte, fait remarquer que saint Paul fut le premier, à comparer l’action de l’Esprit-Saint dans l’homme, à la marque d’un sceau.
Ce sceau, originellement lié à celui de la circoncision, fut pratiquée par Abraham dans la chair de son prépuce, selon sa foi en Dieu.
Mais si Abraham reçut le sceau de sa foi par la circoncision de l’organe génital, organe de la vie corporelle et de sa reproduction, aujourd’hui le Christ nous a mené sur le chemin de l’intériorisation, ce qui lui fait nous dire que l’au-delà est au fond de nous-mêmes et non pas à Jérusalem ou sur le mont Garizim.
Il va appliquer le symbole du sceau de la foi, de la circoncision de la chair à la circoncision du cœur, au-dedans de nous, là où jaillissent les sources de la vie spirituelle.
L’onction du saint chrême (appelé chrismation ou confirmation) qui suit notre baptême, est un véritable sceau mystique, appliquée par l’Esprit-Saint lui-même.
C’est une circoncision du cœur, un signe éternel et invisible de notre pentecôte personnelle et pourtant ecclésiale. Marqué du sceau de l’Esprit, nous sommes véritablement membres du corps du Christ. Ce sceau, dont l’Esprit-Saint nous marque, porte le Nom et l’effigie du Christ auquel nous avons donné toute notre adhésion, notre foi, notre vie tout entière.
Ce sceau n’est pas une simple image mais un acte spirituel, imprégnant tout l’homme jusqu’au plus profond de son être. C’est une œuvre spirituelle qui sanctifie les membres par la nature enflammée de l’Esprit-Saint.
Lorsque le prêtre applique aux membres visibles les onctions du saint chrême, il marque aussi en réalité les membres intérieurs, il sanctifie tous les sens, il consacre chaque membre pour que l’homme tout entier devienne, dans le Christ, une création nouvelle, comme le dit saint Paul.
Par le chrême il embrase de l’amour divin le cœur de l’homme, il applique directement le feu de Dieu sur notre cœur et nous devenons buisson ardent, porteur du feu de Dieu, pneumatophore.
Or souvenons-nous que le buisson ne se consume pas car le feu de Dieu ne détruit pas. Le feu de Dieu est pourtant un amour ardent, une épée à double tranchant, un amour capable d’aller jusqu’à donner sa vie pour ses amis, il est un don parfait, total, sans retenue, qui nous transforme.
L’effusion du Saint-Esprit c’est l’Esprit qui remplit tout, qui remplit notre cœur, qui déborde de notre cœur, car le sceau dont nous sommes marqués ne porte pas une effigie symbolique mais une image de Dieu vivante, douée de mouvement, une image de la divinité en laquelle « nous avons la vie, le mouvement et l’être ».
A chaque Pentecôte souvenons-nous de cela, mais surtout laissons-le vivre en nous : nous sommes chrismés, nous sommes marqués du sceau de l’Esprit-Saint, image de Dieu appelée à la ressemblance.
Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !
Père Pascal
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