Chers Amis,
Et s'il suffisait d'écouter...
C'est quand même le premier commandement : « Shema Israël ! » Mais écouter qui ? Ecouter quoi ? J'oserai dire écouter l'inaudible ! Le son, le bruit, c'est le domaine de la manifestation. Mais derrière le son, derrière le bruit, ou avant le son, avant le bruit !
Entendre l'inaudible, c'est se connecter à ce qui ne se manifeste pas mais qui sous-tend tout ce qui se manifeste. C'est revenir à la racine incréée de toute chose, et d'abord de nous-mêmes. Cette racine n'est pas rien, mais elle n'est pas non plus « quelque chose » ... C'est une qualité, une présence dont nous avons tous l'expérience. Nous sommes invités à nous y plonger : « faire mémoire » de ce saisissement que Graf Dürckheim appelle l'expérience du « numineux » ...
« Se donner le temps de se souvenir » ...
Cela s'appelle le « rappel de conscience » : c'est le nerf de la guerre ! Toutes nos pratiques pourraient être supprimées, rien ni personne ne peut nous empêcher de mettre cet exercice au cœur de notre quotidien. « Chercher d'abord le Royaume des cieux », c'est replonger régulièrement en nous. « le Royaume des cieux est à l'intérieur de vous », dit Jésus.
« En nous », mais où au juste ?
Et bien là où nous sommes ici et maintenant en train de naître à nous-mêmes, enracinés en terre et en ciel dans la conscience de ce champ d'énergie qu'on appelle le corps. En dehors de cette conscience, nous sommes dans l'inconscience... Nous sommes en train de mourir à nous-mêmes, immergés dans le mental qui nous coupe de la vie.
Tout ceci demande à être pratiqué !
Une once de pratique vaut des tonnes de théorie. « Debout ! Soyons attentifs ! En silence ! » proclame le diacre au début de la liturgie. Mais la liturgie est une célébration de la vie, une manière de rendre grâce, et nous sommes invités à le faire « en tout temps et en tous lieux ». Laissons ce « Debout, soyons attentifs, en silence », résonner à chaque instant dans notre quotidien.
Dans les arts martiaux, c'est un rappel constant durant l'entraînement. Il nous est demandé d'être « en garde » à chaque fois que l'on « baisse la garde » ... Pieds bien au sol, posé dans son bassin, orienté vers le ciel. Cette attitude est liturgique ; nous sommes « des célébrants » de la vie. C'est notre tâche : être là ! Intensément là ! Et peut-être un jour être saisi par le pur silence de l'Être.
C'est dans ce Silence que notre identité la plus profonde se révèle et que commence véritablement notre seconde naissance.
Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !
Père Francis président du Centre Béthanie
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