des extraits de Zacharie 3:3-7 / Ephésiens 4 : 21-23 / Matthieu 22 : 1-14
Zacharie 3:3-7
Enlevez-lui ses habits sales et revêtez-le d'habits somptueux; et lui dit : Vois, j'ai enlevé de dessus toi ton iniquité (...) Si tu marches dans mes voies et gardes mes observances, tu gouverneras ma maison, tu garderas mes parvis et je te donnerai accès parmi ceux qui se tiennent ici.
Ephésiens 4 : 21-23
… si du moins vous l'avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
Matthieu 22 : 1-14
Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces ;( … ) Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ?
Les textes du prophète Zacharie et de l’apôtre Paul que nous avons entendus donnent une des clés de compréhension de la parabole des noces royales rapportées par Matthieu.
Dieu s’adresse à chacun de nous par la voix de l’Ange: « Ôtez-lui ses vêtements sales[1] …Vois je t’ai débarrassé de ton péché et je te revêts d’habits de fête[2] » et il ajoute un peu plus loin ce que je traduis avec mes mots « Fais ma volonté, écoute et mets en pratique mes paroles et tu entreras dans la joie de notre communion d’amour, ma maison sera ta maison[3] »
Et Paul de préciser dans sa lettre aux Ephésiens comme on peut le comprendre avec des mots d’aujourd’hui: « abandonne ta vie passée loin du Christ, abandonne l’homme ancien et revêt l’homme nouveau qui est le Christ lui-même.[4] » et dans une autre épitre : « tu es fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, toi qui a été baptisé en Christ, tu as revêtu le Christ. [5]»
Notre vêtement de ville, l’habit du monde, c’est la tunique de peau qu’ont reçu nos premiers parents, la chair corrompue par le péché et qui retourne à la poussière. C’est ce qui, en nous, ne peut pas entrer dans la salle de noces. Nos habits de fête, c’est notre robe de baptême, c’est le Christ ressuscité qui nous fait entrer avec lui dans la gloire de la sainte Trinité.
La fête nuptiale est l’autre nom du royaume céleste. C’est une image pour nous faire comprendre cette jubilation, ce hors de soi qui accompagne le temps de la noce, de notre union au Christ. Et nous, dans le Christ, revêtus du Christ nous pouvons entrer dès maintenant dans la joie de l’amour dont s’aiment les trois personnes divines.
Le royaume céleste c’est le Paradis de l’intimité avec Dieu dont la porte est gardée par un chérubin à l’épée flamboyante. Le Verbe, le Fils, par son incarnation, sa mort et sa résurrection a ouvert la porte mais le chérubin veille toujours et ne laisse passer que les anges et l’homme Dieu.
Revêtu du Christ nous faisons partie de son corps mystique et participant du Royaume. On peut dire avec familiarité que le chérubin nous laisse passer car comme nous sommes revêtus du Christ alors il n’y voit que du feu.
Quand nous prions, quand nous communions, quand nous recevons l’absolution de nos péchés, quand nous témoignons de l’amour pour notre prochain, le ciel s’ouvre et invisiblement les anges ôtent de nos épaules le vêtement du péché pour nous revêtir de la tunique de gloire, le manteau royal blanchi dans le sang de la Passion, tissé avec la souffrance du Fils de l’homme et orné des joyaux de l’humilité et de l’obéissance des saints.
A cet instant le ciel descend sur la terre. Le Père ne voit plus en nous que son Fils bien-aimé et il nous aime comme ils s’aiment.
Dieu veut notre salut et le salut de l’homme c’est la vie éternelle qui est en Dieu par le Christ dans le Saint-Esprit. La participation au repas des noces du Fils de Dieu est la métaphore de notre entrée dans la vie éternelle.
Et pour cela il faut deux conditions : accepter l’invitation du Roi et revêtir l’habit de fête. Le repas et l’habit sont offerts par l’invitant. Le salut est un don gratuit de Dieu à sa créature.
Au temps du Christ un roi, un noble ou un riche notable faisait porter les invitations à la noce de son fils très longtemps à l’avance pour que les invités puissent se préparer à la fête et se libérer pour y participer.
Nous sommes en même temps les invités et la mariée. L’invitation est une déclaration d’amour. Et nous sommes libres de répondre oui à l’invitation et au mariage.
Pendant notre vie sur terre nous vivons le temps des fiançailles, de la foi, de la confiance réciproque, de rencontres amoureuses plus ou moins intenses mais le jour du oui définitif et sans retour sera celui où nous naîtrons au ciel.
Durant ce temps terrestre nous n’avons pas grand-chose à faire sinon à renouveler notre oui et à laisser le Seigneur nous préparer. Le secret de la vie spirituelle est là : laisser faire Dieu.
L’ascèse, l’exercice qui est difficile pour les sages, les riches et les intelligents, c’est apprendre à laisser Dieu nous diriger, apprendre à nous abandonner à sa volonté, apprendre l’humilité.
Ce n’est pas moi qui prie mais Christ qui prie en moi; ce n’est pas moi qui fait de bonnes actions c’est moi qui laisse Dieu aimer, aimer en moi et par moi mes frères et mes sœurs en humanité.
Quand j’aurai compris que c’est Dieu qui agit si je m’efface alors la paix envahira mon cœur car je sais que tout est enfin comme cela doit être. La paix du cœur est le marqueur de mon agir juste dans le monde.
Ne croyons pourtant pas que laisser faire Dieu c’est se la « couler douce » ! La vie des saints nous montre assez combien Dieu en nous peut devenir vite hyperactif et dangereusement téméraire. Mais quand Dieu a pris les choses de notre vie en main notre volonté se repose enfin, l’angoisse de ne pas réussir nous quitte, nos soucis s’évanouissent car tout est bien et nous voyons « que cela est bon ».[6]
Ensuite quand arrivera le temps du passage à l’orient éternel, le Seigneur et le chérubin scruteront notre âme et rien de ce qui en nous n’aura pas été revêtu du Christ, qui ne lui appartiendra pas, ne passera dans la vie éternelle. Car notre mission en cette vie est de collaborer avec Dieu, le grand alchimiste, pour qu’il nous purifie par le feu de son amour, qu’il nous spiritualise afin qu’ainsi passé au crible et ayant brulé l’ivraie de nos passions nous entrions dans la joie de notre maître.
Nous sommes donc ici aujourd’hui parce que d’une manière ou d’une autre nous avons répondu à l’invitation du Roi des rois, nous sommes venus pour le banquet mystique, pour communier au corps et au sang du Ressuscité. Nous avons revêtu nos plus beaux habits de la terre mais cela ne suffit pas et tout à l’heure le prêtre lavera notre robe baptismale de nos péchés en nous les pardonnant[7] pour que nous soyons dignes de nous approcher de la table royale.
Soyons donc particulièrement conscients en allant communier que nous allons nous unir au Christ à la mesure de notre foi prémices de notre entrée ultime dans la vie éternelle.
A Lui le maître du banquet, l’époux et l’ami soit l’Honneur, la Puissance et la Gloire aux siècles des siècles. Amen !
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