Pour Jean-François Noël, prêtre et psychanalyste, , si Dieu s'est fait homme pour partager notre vulnérabilité, nous pouvons lui faire confiance et consentir à notre propre manque...
"On plonge trop rapidement l'homme dans un bain de consolation, dans une espèce de proclamation de la Résurrection qui nierait quelque peu sa condition humaine."
Avant de se réjouir de la Bonne nouvelle au cœur de la foi chrétienne, le P. Jean-François Noël propose de prendre un instant pour écouter l'homme, son cri, sa finitude.
Prêtre et psychanalyste, il est constamment à l'écoute de ce que vivent ses patients et ses paroissiens. Dans son ouvrage "Où es-tu? Présence à soi, présence de Dieu" (éd. Salvator), il montre comment le Christ libère l'homme de ses peurs: peur de sa vulnérabilité, peur de la mort.
"Il n'est pas pécamineux de s'occuper de soi et de savoir s'en soucier."
LE RETOUR DU "CONNAIS-TOI TOI-MÊME"
Se préoccuper de soi n'a pas toujours été valorisé au sein de l'Église. Le "connais-toi toi-même" des socratiques "n'avait pas bonne presse, mis à mal par l'idée qu'il fallait mourir à soi-même". Le prêtre l'affirme pourtant, "il n'est pas pécamineux de s'occuper de soi et de savoir s'en soucier". Il ne s'agit pas bien sûr de tomber dans "un narcissisme excessif".
Depuis le début de son pontificat "le pape François nous met face à la relecture de la souffrance de l'homme", dit le P. Jean-François Noël. Ce pourquoi le prêtre et psychanalyste propose à ses lecteurs de faire un véritable travail sur soi. Quand la vie spirituelle et la vie psychique se rejoignent.
DIEU N'A PAS FAIT SEMBLANT D'ÊTRE UN HOMME
Zachée, le paralytique, Marthe et Marie, Lazare... Dans les Évangiles, les hommes et des femmes que Jésus rencontrent sont comme nous. Le commun des mortels qui vit tant bien que mal avec sa finitude. Il rencontre au sens le plus mystérieux et profond du terme. Car c'est là le grand mystère au cœur du christianisme: celui d'un Dieu qui n'a pas fait semblant de vivre la vie des hommes. Jésus a vécu jusqu’au bout notre condition de mortels.
L'ÉNIGME DE SON DÉSARROI
"Pas mal de gens que je reçois en confession viennent pour se mettre en accord, pour régler un dû à Dieu, mais ils ne s'interrogent pas, à l'issue de la confession, sur le chemin qu'ils pourraient prendre." Or, "quand Jésus dit 'Ta foi ta sauvé', ce n'est pas une intervention magique de Dieu, dit le prêtre, c'est: 'Ce qui se met en route quand Je suis là avec toi qui te sauve'. Pour le P. Jean-François Noël, l'homme - et le chrétien - a, pour l'aider, la relecture de ses rêves et l'observation de sa vie psychique. Ce qu'il appelle "l'éveil de la conscience, l'éveil à sa conscience."
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