Dans un livre d’entretiens, le pape François livre, à partir du Je vous salue Marie, une jolie méditation sur la figure de la Mère de Dieu.
Je vous salue Marie
du pape François
Bayard-Librairie éditrice vaticane
Après le Notre Père il y a un an, c’est sur le Je vous salue Marie que le père Marco Pozza, aumônier de prison à Padoue, a interrogé le pape François, pour une émission de télévision diffusée en novembre et décembre en Italie et un livre, qui paraît mercredi 23 janvier en France. Un choix du pape, qui a voulu « reparcourir » cette « prière qui nous accompagne depuis l’enfance ».
« Le Je vous salue Marie nous est enseigné très jeune et, même si nous négligeons cette prière, lors des difficultés, elle revient sur nos lèvres, mais surtout dans notre cœur », explique-t-il.
« La Vierge m’a toujours attiré », reconnaît-il, confiant que « regarder la Vierge est une belle chose » mais qu’il est « encore plus beau de se laisser regarder » par celle dont le doigt est « toujours dirigé vers Jésus ».
La Marie que décrit François est d’abord une femme « normale », mot qui revient à de nombreuses reprises dans le livre.
« Je me l’imagine comme une fille normale, une jeune fille d’aujourd’hui (…), mais normale, tout à fait normale, élevée normalement, prête à se marier, à fonder une famille », décrit-il, « une femme qui a vécu une vie normale », c’est-à-dire «parmi le peuple et comme le peuple », « enracinée au sein d’un peuple ».
« Marie n’était pas omnipotente, elle était une femme normale, pleine de grâce mais normale », insiste-t-il, faisant d’elle un exemple de cette « classe moyenne de la sainteté » qu’il affectionne. «La sainteté de Marie est la plénitude de l’Esprit Saint, et notre sainteté, c’est de laisser Dieu se faire Christ en nous, dans les petites choses de tous les jours », explique-t-il.
Cette normalité de Marie, affirme-t-il, n’empêche évidemment pas pour lui cet « appel spécial du Seigneur », pour lequel elle « a eu peur ». « Elle était inquiète. On ne peut concevoir la sainteté sans inquiétude», affirme François, qui insiste aussi sur la maternité de Marie.
«N’oublions pas : Dieu salue une femme qui est mère dès le premier instant », souligne le pape qui voit aussi en Marie une mère qui a souffert – « elle a été piétinée », affirme-t-il – et dont la douleur rappelle à l’ancien archevêque de Buenos Aires les Mères de la place de Mai devant lesquels il ne trouvait pas les mots
« Un enfant n’est jamais une malédiction, mais il peut être une croix », relève aussi le pape pour qui cette douleur et cette souffrance sont l’occasion d’évoquer le thème de la mort, mais aussi celui du suicide.
De l’Incarnation à la mort, le Je vous salue Marie, résume François, « commence par la grande vérité du salut » et « finit par la grande vérité de la condition humaine, fruit du péché introduit dans le monde par l’envie du diable ».
Une histoire humaine résumée par cette femme « normale » qu’est Marie, dont il rappelle qu’elle est aussi le visage de l’Église. « Nous les prêtres, nous sommes des hommes, nous ne sommes pas l’Église », affirme in fine le pape, qui veut rappeler que « l’Église est féminine ».
Nicolas Senèze (à Rome)
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