Exposition temporaire au musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, du 3 octobre 2018 au 27 janvier 2019
Pour la première fois dans le cadre d'une exposition temporaire, le musée de La Cour d'Or – Metz Métropole s'associe à l'Université de Lorraine.
L'exposition porte sur la spécificité des formes de la création artistique issues du christianisme, dans un vaste territoire allant de la mer du Nord à l'Italie du nord, du Moyen Âge au XVIIIe siècle.
L'exposition présentera des trésors d'institutions culturelles françaises, italiennes, belges, des oeuvres rares, émouvantes, belles et peu connues. L'originalité de cette démarche a d'ailleurs valu au projet d'exposition le label « Exposition d'intérêt national 2018 », délivré par le ministère de la Culture et de la Communication. L'exposition est également labellisée « Année européenne du patrimoine culturel 2018 ».
L'exposition a pour objectif la valorisation des collections du musée de La Cour d'Or, tout en les inscrivant dans un contexte artistique et culturel territorialement plus vaste, lié aux évolutions historiques des espaces concernés : Belgique, Lorraine, Franche-Comté, Savoie, Italie du nord.
Trente-sept institutions françaises et étrangères ont accepté de prêter des oeuvres souvent inédites. De nombreux objets proviennent de musées, de bibliothèques publiques et de trésors d'églises émaillant le territoire concerné.
La dimension internationale du programme de recherche universitaire se reflète dans ce riche et vaste panorama qui fait la part belle aux objets rares et précieux, qui sont tous publiés et illustrés dans le catalogue de l'exposition.
Au total, ce sont plus de cent oeuvres rassemblées de manière exceptionnelle pour ces «Splendeurs du christianisme » : orfèvrerie, sculptures, peintures et gravures, manuscrits, textiles et vitraux. Les grands thèmes de l'art chrétien seront présents à la lumière des formes artistiques remarquables dans ces régions de frontières : la Vierge et les pèlerinages, les Saints protecteurs des hommes et des territoires, les grandes figures d'évêques, la spiritualité féminine, la Passion du Christ et le Corpus Christi.
Le parcours de l'exposition investit deux lieux. La salle d'exposition du nouvel espace d'accueil où le propos est introduit à l'appui d'oeuvres représentatives des thèmes et des territoires traités. La galerie d'exposition principale développe les thèmes grâce à une scénographie inventive et didactique.
L’exposition porte sur l’originalité de la création artistique du Moyen Âge chrétien dans un vaste territoire correspondant à des zones historiques de frontières politiques et religieuses. Cet espace est qualifié « Dorsale catholique » à l’époque moderne.
Organisée en partenariat avec le Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire (Université de Lorraine), elle a largement bénéficié des recherches et apports scientifiques du programme universitaire
« ANR-LOD O CAT » (acronyme de « LOtharingie et DOrsale CATholique »).
L’objectif de ce programme de recherches universitaires est de tenter de définir si des spécificités existaient dans l’art de ces territoires aux époques données, en étudiant ses origines, les limites de ses spécificités et les modes de diffusion à l’intérieur des espaces considérés.
« L’un des objectifs majeurs du projet LODOCAT est ainsi de cartographier ces réalités religieuses, et d’utiliser cette cartographie pour réfléchir sur les liens entre frontières politiques et espaces d’innovations.
Les territoires concernés occupent une position séculaire de frontière religieuse et politique, dans l’espace correspondant à la Lotharingie, puis les « pays d’entre-deux » médiévaux, de la mer du Nord à la Savoie. Augmentés du Milanais, ces pays ont constitué à l’époque moderne la « Dorsale catholique », terme désignant l’axe européen du front de catholicité, entre christianismes catholique et protestant » (extrait du projet ANR- LODOCAT).
Cet ambitieux programme de recherches, qui s’est déroulé sur quatre années (2015-2018), est porté par le Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire, au sein d’un consortium international de 7 laboratoires d’histoire composé de 4 équipes françaises et de 3 équipes étrangères : belge, luxembourgeoise et italienne. 40 chercheurs étaient impliqués dans ce projet interdisciplinaire, historiens et historiens de l’art, médiévistes et modernistes, musicologues.
L’exposition, bénéficie de nombreux prêts exceptionnels d’institutions culturelles internationales, de la Belgique et du nord de la France, de Franche-Comté, de Rhône-Alpes, d’Italie et bien sûr de Lorraine. Ce rassemblement inédit d’œuvres, rarement montrées au public, est rendu possible par le concours de trente-sept institutions françaises et étrangères.
Il est fait appel aux œuvres les plus emblématiques de l’ensemble du territoire étudié et présents dans des institutions diverses. Ainsi des œuvres de musées côtoient des objets conservés dans des églises, des chapelles, des bibliothèques et des palais. Certaines sont, en France, classées mobilier protégé au titre des monuments historiques.
Par exemple saint Pierre Fourier en Lorraine et en Valais, saint François de Sales dans les Alpes ou le protecteur des ducs de Lorraine Charles Borromée en Italie du nord. La seconde partie fait la part belle à la spiritualité féminine dans une atmosphère plus intimiste. La troisième section est consacrée à la Passion du Christ. Le Saint-Sacrement vient conclure le parcours parsemé de récits illustrés par des splendeurs.
L’originalité de l’exposition tient en ce mariage entre la recherche scientifique de très haut niveau et la mise à la portée des résultats auprès d’un très large public au moyen d’œuvres insignes de l’art produites au service de la dévotion chrétienne dans un vaste territoire.
Une place importante est réservée aux collections du musée de La Cour d’Or habituellement présentes dans le grenier médiéval de Chèvremont. Elles quittent un temps le parcours habituel pour s’insérer dans l’exposition et dialoguer avec l’ensemble des œuvres invitées. Un effort particulier de restauration a été consenti pour vingt œuvres messines dont deux sculptures et un très rare textile peint, probable « voile de Carême », récemment acquises sont également présents.
« Figures d’évêques », « Figures de Saints », « Figures divines ». Ces thèmes tentent de répondre à la question des marques de dévotions spécifiques dans nos territoires de frontières. Ainsi est évoqué le rôle des grandes figures d’évêques et de la commande artistique civile et religieuse dans les liens entretenus avec les cultes locaux. D’autres acteurs, mécènes et commanditaires de Lotharingie et de la « Dorsale catholique » sont également présents. C’est toute l’évolution des pratiques de dévotions au plan historique comme artistique qui est mise en lumière dans sa diversité en région de frontières.
La figure tutélaire de la Vierge accueille le visiteur de la galerie principale pour le conduire dans une forme de pèlerinage sous sa protection et celles des Saints vénérés. Ensuite les figures de saint Martin et de saint Nicolas nous guident vers les trésors des évêques lotharingiens aux côtés d’évêques et de prêtres de la réforme catholique.
DIAPORAMA
Marine Moritz, diplômée de l’École Nationale d’Architecture de Nancy, signe la scénographie. Elle a orienté sa réflexion selon deux axes : la déambulation et la découverte. Le visiteur parcourt l’exposition en traversant différentes ambiances tout au long de son cheminement.
La présentation se développe en deux lieux. La salle d’exposition temporaire du nouvel espace d’accueil du musée dévoile la première partie gratuite de l’ex- position et annonce les prémices des splendeurs à découvrir dans la galerie principale.
L’objectif de la scénographie est de lier des œuvres recouvrant une période de huit siècles, du Xe au XVIIIe siècle, au temps contemporain par un choix de couleurs épurées et un aménagement de l’espace qui met en avant les « splendeurs » afin de les sublimer et d’en faire de véritables « bijoux » autour desquels le visiteur est invité à déambuler.
Celui-ci, libre de son parcours, est en immersion au cœur d’un pèlerinage traversant l’Europe et les époques, un véritable voyage dans l’histoire et l’histoire de l’art sacré. L’identité et l’importance de chaque œuvre sont soulignées par des socles indépendants les uns des autres. Elles créent une déambulation sinueuse avec des espaces « de repos » invitant le visiteur à s’asseoir pour une pause dans le parcours et admirer de plus près l’œuvre à côté de lui. Une proximité est créée entre le visiteur et l’œuvre.
La scénographie pensée dans la simplicité et la sobriété, ainsi que dans l’épuration des lignes afin qu’elle se fonde dans l’espace ne constitue pas un décor mais offre une plongée dans l’histoire des « Splendeurs du christianisme ».
Pour évoquer un patrimoine monumental remarquable et non déplaçable, deux dispositifs vidéo accompagnent l’exposition. L’un présente les « Mises au Tombeau », sculptures dont l’une des plus célèbres est conservée dans l’église Saint-Martin de Pont- à-Mousson en Lorraine. Le second est dédié aux « retables baroques », nombreux dans les églises de Savoie et de Franche-Comté. Ces présentations par l’image offrent un regard sur ce patrimoine à la forte dimension touristique.
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