L’amour est ce qui donne la joie aux créatures
L’amour est ce qui cause la joie infinie.
Ce n’est pas la mère qui nous donna la vie,
c’est l’amour.
A cette mère, cent louanges et miséricordes !
* *
La voie de l’amour est un mystère,
il n’y est point de querelle
Il n’y a là d’autres qualités que le sens profond.
Il n’est point permis à l’amoureux de discuter
C’est de non-existence qu’il s’agit,
et non pas d’existence.
* *
Je possède un amour plus pur que l’eau limpide.
Un tel amour est licite pour moi.
L’amour des autres toujours est changeant,
Mon amour et mon Bien-Aimé à moi sont éternels.
* *
C’est l’amour qui détient la pierre philosophale
de la lumière
C’est un nuage porteur de cent mille éclairs.
Dans le secret de mon être, se trouve
la mer de sa gloire :
Toutes les créatures sont noyées dans cette mer.
* *
Le cœur de l’homme est une chandelle
prête à se consumer
La déchirure due à la séparation
d’avec le Bien-Aimé est prête à coudre.
Ô toi qui ignores la patience et la brûlure
L’amour est une chose qui doit venir,
on ne peut l’apprendre.
L’amour est venu et il est comme le sang
dans mes veines et ma peau
Il m’a anéanti et m’a rempli du Bien-Aimé.
Le Bien-Aimé a pénétré dans toutes les parcelles
de mon corps
De moi ne reste plus qu’un nom, tout le reste est lui.
* *
Un amour est venu, qui a éclipsé tous les amours.
Je me suis consumé, et mes cendres sont devenues vie.
De nouveau, mes cendres par désir de ta brûlure
Sont revenues et ont revêtu mille nouveaux visages.
* *
Bien que dans l’amour il faille avancer pas à pas,
Seul est un pas véritable celui qui vient de l’éternité.
Dans la demeure de la non-existence,
on peut avoir beaucoup d’existences.
Ouvre les yeux : partout est la non-existence.
* *
Ô toi dont l’amour est l’essence
du monde de l’émerveillement
Ce qu’apporte ton amour, c’est le bouleversement
Combien de temps m’interrogeras-tu
sur l’état de mon cœur brûlé
Alors que, tu le sais bien,
tu le connais mieux que moi-même.
* *
Au moment où mon essence se transformera
en océan universel
La beauté des atomes sera pour moi lumineuse.
C’est pourquoi je brûle comme la chandelle,
a:fin que, dans la voie de l’amour,
Tous les instants pour moi deviennent un seul instant.
* *
Je suis amoureux de l’amour
et l’amour est amoureux de moi.
Le corps est amoureux de l’âme,
et l’âme amoureuse du corps.
Parfois je tends les deux mains vers son cou,
Parfois il tire, comme les belles, le pan de ma robe.
* *
Si tu es amoureux, reste près de l’amoureux,
Jour et nuit, reste dans le cercle des amoureux.
Alors, quand tu auras trouvé ce cercle,
Laisse le monde, et demeure
auprès du Créateur du monde.
Djalâl-od-Dîn Rûmî, Rubâi’yat, Albin Michel, 1987.
Si vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blog (et regardez votre dossier spam ou indésirable pour valider ensuite votre inscription envoyée par Feedburner) :