Il était une fois un garçon avec un sale caractère.
À bout de remontrances, son père lui donna un sachet de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il serait insolent, perdrait patience ou se disputerait avec quelqu’un.
Le premier jour il en planta une vingtaine dans la barrière. Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés diminua jour après jour.
Arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou, ce qu’il s’empressa de rapporter à son père.
Celui-ci lui demanda d’enlever désormais un clou de la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas cédé à l’insolence ou à la violence. Les jours passèrent et finalement le garçon vint dire à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière. Le père conduisit alors son fils devant la barrière et lui dit :
« Assurément tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous qui demeurent dans la barrière. Elle ne sera jamais plus comme avant. Eh bien quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque chose de méchant, tu provoques une blessure comme celle-là. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique. »
Dans une période où l’on parle d’éthique à tout moment, il serait opportun de rappeler que parmi les quatre grands principes de l’éthique, aux côtés de l’autonomie, la justice et la bienfaisance, il y a aussi la non-malfaisance.
Tout le monde peut avoir un propos malheureux mais c’est l’accumulation qui pose question.
Notre période est dominée par l’instantanéité, la rapidité et le zapping alors qu’il faudrait prendre le temps de penser et réfléchir pour éviter de blesser puis de s’excuser car il reste souvent une trace douloureuse. C’est ce respect dans la parole qui fait la noblesse de l’échange.
membre de l’Institut de France et de l’Académie nationale de médecine
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