Sa mort ((celle de Marie) ), de même que sa vie entière, n’est que rencontre, amour, approche et montée vers la lumière de l’éternité qui jamais ne s’assombrit ni ne connaît de déclin…
La mort est ici vaincue de l’intérieur, libérée de tout ce qui emplit de crainte et de désespoir…
Elle se transforme ‘en aube du jour mystérieux’.
Aussi dans cette fête, il n’y a ni tristesse, ni sanglots funéraires, ni douleur, mais uniquement lumière et joie, comme si pour chacun de nous, qui approchons ce seuil inévitable, s’ouvrait déjà la porte d’où proviennent les rayons resplendissants de la victoire qui avance, du Royaume de Dieu qui vient vers nous.
En ces journées d’août, où la nature atteint l’apogée de la beauté et devient elle-même, en quelque sorte, doxologie, espérance, signe d’un autre monde, dans cette lumière particulièrement festive, retentissent les paroles de cette prière :
"Ni le tombeau, ni la mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, infatigable dans ses prières.
Car elle est passée à la vie, celle qui est la Mère de la Vie."
La mort, cessant d’être mort, rayonne d’éternité et d’immortalité.
Père Alexandre Schmemann in « Vous tous qui avez soif », p. 275
La tradition des récits apocryphes
L’événement commémoré n’est pas d’origine biblique, mais est connu par diverses légendes anciennes qui circulaient sous forme de récits apocryphes, les Transitus Mariae (dont les plus anciens pourraient remonter au 3e siècle ) et relatant tous la mort de Marie à Jérusalem puis, pour certains, sa montée corporelle au ciel et sa résurrection.
Selon le Synaxaire orthodoxe du 15 août, qui reprend, pour l’essentiel de son texte, le Pseudo-Jean le Théologien et le Pseudo-Méliton (5e-7e siècle), la mort de Marie eut lieu à Jérusalem : La Mère de Dieu apprend d’un ange envoyé par le Seigneur que son trépas est proche et qu’elle va partir pour la vie éternelle.
La Toute-Sainte reçoit alors la visite des douze apôtres et de Paul amenés des extrémités de la terre sur les nuées, tous représentant l’Église du ciel et de la terre, pour l’assister dans ses derniers moments.
Elle meurt paisiblement, puis ils voient apparaître le Seigneur Jésus, accompagné d’une multitude d’anges, qui reçoit dans ses mains l’âme de sa Mère.
Les apôtres portent alors le corps de Marie sur une litière jusqu’à Gethsémani et la déposent dans le tombeau.
Après trois jours (et pour Thomas toujours en retard), le tombeau est rouvert et trouvé
vide, témoignage du transfert au ciel du corps de la Mère de Dieu et de sa réunion à son âme auprès de son Fils (résumé du Synaxaire).
Ces textes vont pénétrer dans la liturgie de la fête. Pourtant, l’évènement de la mort de la Mère de Dieu ne se trouve pas dans le Nouveau Testament et ces récits sont légendaires, mais on ne peut exclure a priori qu’ils remontent à une tradition orale primitive sur une fin glorieuse de Marie.
Le fait étonnant de l'absence de reliques corporelles (à la différence des martyrs et des saints) ne constitue cependant pas la raison principale de la croyance en la destinée de la Vierge après sa mort.
Si vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blog (et regardez votre dossier spam ou indésirable pour valider ensuite votre inscription envoyée par Feedburner) :