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30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 22:57
Georgina Dufoix Ancienne ministre socialiste

Georgina Dufoix Ancienne ministre socialiste

Le 20 octobre 1991. Ce jour-là, tout bascule pour Georgina Dufoix, avec la parution, dans le journal Le Monde, des premières accusations la visant dans l’affaire du « sang contaminé ».

Avec l’ancien premier ministre Laurent Fabius et celui qui fut son secrétaire d’État à la santé, Edmond Hervé, l’ancienne ministre des affaires sociales est accusée de n’avoir pas arrêté plus tôt, en 1985, la circulation de poches de sang véhiculant le virus du sida, entraînant la contamination de transfusés.

Violente, la crise va durer plus de sept ans jusqu’au procès dont elle sortira relaxée en 1999. Sept années sous le feu des critiques, pour celle dont la phrase « responsable mais pas coupable » lui colle toujours à la peau, elle qui était encore, en 1989, la deuxième femme la plus appréciée des Français après Simone Veil.

D’où vient alors l’étonnante sérénité avec laquelle, à 75 ans, Georgina Dufoix, mère de quatre enfants et grand-mère de six petits-enfants, évoque cette période ?

De la beauté du domaine où elle vit près de Nîmes, auquel on accède par une majestueuse allée de pins ? Non, cette femme droite et pudique ne cache pas que la vie a été tissée d’épreuves mais, assure-t-elle, « chaque obstacle est l’occasion d’une transformation, chaque crise conduit vers plus de liberté intérieure ».

Sa force pour traverser l’épreuve, elle la tient d’une foi inébranlable, née non pas dans la tempête du sang contaminé mais dès 1988, alors qu’elle quittait le gouvernement de Michel Rocard pour rejoindre le cabinet de François Mitterrand à l’Élysée.

Issue d’une grande famille protestante réformée de Nîmes, Georgina Dufoix était entrée dans la vie politique athée. Elle se souvient toutefois être habitée à l’époque d’un « grand vide intérieur » et mue par une quête de développement personnel qui passe par les philosophies orientales.

Ébranlée par un adversaire politique, elle cherche conseil auprès de l’évêque de Nîmes, voyant là « une des rares professions à respecter encore le secret professionnel », explique-t-elle.

À sa grande surprise, Jean Cadillac lui parle de l’Esprit Saint et l’adresse à la communauté du Lion de Juda (aujourd’hui les Béatitudes). Elle tend l’oreille vers ces catholiques qui professent que le « Christ est vivant » mais reste à distance.

Un peu plus tard, le 8 août 1988, Georgina Dufoix vit « une très grande peine personnelle » et se lance : « Si c’est vrai ce qu’on raconte sur toi, Jésus, c’est le moment de venir. » Elle est alors dans un bureau de Matignon, où elle boucle un dossier. « La grâce du Christ est alors venue, poursuit-elle, comme si c’était hier, et m’a emplie de paix, d’amour, d’une joie totale. »

Cette expérience qui va durer « six jours et sept nuits » est pour elle définitive. « C’est un fait, résume-t-elle, avec l’autorité paisible qui la caractérise. Je n’ai plus jamais douté de la présence du Christ dans ma vie. En revanche, c’est souvent moi qui quitte sa présence. Revenir sous le parapluie de sa grâce est, depuis lors, ce qui m’intéresse le plus dans l’existence ».

La crise qui va suivre l’amène à travailler sur elle comme elle ne l’aurait jamais fait. « J’ai vécu ces années qui auraient pu être très difficiles – et qui l’ont été pour d’autres –, comme un enseignement du Père, animée de la certitude que l’Esprit Saint m’aidait seconde après seconde, à condition que j’accepte deme laisser transformer de manière radicale. »

La descendante de huguenots se plonge dans la Bible. « Les paroles de Jésus m’ont donné des repères et le mode d’emploi d’une vie excellente », assure-t-elle, citant notamment celle-ci : « Ne jugez pas. »

« Un jour, alors que j’entendais en boucle à la radio des accusations d’“assassin” ou de “sorcière”, je me suis mise à pleurer, et j’ai crié à Dieu combien j’en avais assez de ces mensonges. Pour toute consolation, j’ai alors entendu une voix – je n’en entends pas souvent, sourit-elle.

“Tu es jugée comme tu as jugé”… Je me suis rendu compte que je jugeais beaucoup », confesse Georgina Dufoix qui n’a, ensuite, cessé de mettre en pratique le conseil évangélique. Ne pas juger, donc, mais aussi apprendre à aimer ses ennemis. « Cela me paraissait impossible à première vue », reconnaît-elle.

« Mais j’ai eu la chance, pour ainsi dire, d’en avoir un si grand nombre que j’ai été obligée d’essayer de le mettre en application. Et j’ai vu que cela marchait, et que la vie était ainsi bien plus libre et fructueuse», affirme-t-elle, soutenue par son mari qui se convertira lui aussi, ce même 20 octobre 1991, sur une table d’opération à l’hôpital, avant d’être guéri inexplicablement deux mois plus tard d’un cancer de la vessie.

Sans nostalgie pour sa carrière politique, celle qui préside aujourd’hui la Fondation des monuments romains de Nîmes reste en revanche proche d’hommes politiques de tous bords. « Certains se sont moqués pendant longtemps, mais beaucoup, aujourd’hui, fréquentent cette maison », sourit-elle, heureuse que son expérience puisse les aider.
mon conseil en temps de crise

« Croire que tout concourt à notre bien »

« Des épreuves, on en rencontre tous les jours, des petites, des grandes. Les souffrances peuvent être immenses, les séparations désespérantes.

Mais tout change si l’on croit, comme le dit saint Paul dans sa lettre aux Romains (8,28), que “tout concourt au bien de celui qui aime Dieu”. Tout : l’agréable comme le désagréable.

Cela ne veut pas dire qu’on ne souffre pas, mais on n’est plus enfermé, prisonnier de la souffrance. Le moment de la souffrance, aussi douloureux soit-il, s’inscrit dans une marche au vaste horizon. Tous les voyages sont magnifiques quand l’Esprit Saint est là, même les plus difficiles. »

Recueilli par Céline Hoyeau

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