Les textes
L’eucharistie est le sommet de la vie sacramentelle de l’Église et le sommet de l’Église elle-même. Elle en est également la base, le mot « corps » désignant à la fois le contenu du sacrement de la communion et l’assemblée entière des baptisés sous la tête du Christ Seigneur.
Quatre textes décrivent dans les mêmes termes le grand mystère : Prenez, mangez, buvez, dit le Seigneur, en désignant le pain et la coupe de vin ; ceci est mon corps et mon sang (Matthieu 26, 26-29 ; Marc 14, 22-25 ; Luc 22, 15-20 et 1 Corinthiens 11, 23ss).
Dans les Actes des apôtres (2, 42) et en Jean 13 (le lavement des pieds), il est question du repas eucharistique.
Le rite
La forme de ce repas suprême est claire. Elle reprend celle du repas juif. Elle repose sur la bénédiction. Le mot « eucharistie » signifie l’action de grâces. Le repas en commun définit la qualité des relations humaines et divino humaines, le mystère de l’unité, celui de la communion interpersonnelle…
On nous rappelle souvent qu’il est fondé sur l’écoute de la Parole, sur la réconciliation entre frères et avec le Père, sur la gratitude, sur le repentir. Mais certains saints nous invitent à aller plus loin et à découvrir l’Eucharistie comme expérience bouleversante.
Le Pain de Vie
Le discours de Jésus Christ se désignant lui-même comme le Pain de vie (Jean 6, 23, 27, 35, 47-58) indique qu’il s’agit de plus qu’un rite. L’Eucharistie est une mystique.
Saint Syméon le Nouveau Théologien et saint Nicolas Cabasilas insistent avec réalisme sur l’expérience saisissante que peut faire le baptisé d’une connaissance personnelle du Sauveur bien-aimé.
L’union au Sauveur commence par l’accomplissement des commandements de vie, parce que, si nous aimons quelqu’un, nous voulons nous approcher le plus possible de cette personne en faisant ce qu’elle aime.
Nous voulons suivre le Maître en faisant sa volonté : c’est déjà une forme de communion. Nous voulons rompre avec tous les péchés de notre vie : c’est déjà une expérience profondément ressentie que celle de la miséricorde.
On voit des personnes verser des larmes de repentir, vivant ce dont parle David en son psaume, le sacrifice intérieur du cœur brisé d’amour et de douleur de s’être séparé de l’Amour en personne.
Le ressenti
Ces grands saints de l’Église souligne l’importance du ressenti. Nous pouvons avoir une conscience saisissante de la communion au Corps précieux et au Sang très pur de celui qui est le Pain de Vie.
Sans une telle conscience, dont les larmes peuvent être le signe, nous finirions par communier sans communier, nous avertit saint Syméon : « alors nous avons reçu un pain pur et simple et non pas Dieu en même temps » (Éthique, 10).
Le même saint recommande la communion fréquente à condition qu’elle soit accompagnée d’une telle conscience ; c’est celle-ci qui rend le baptisé digne du Banquet.
Autrement, dit saint Basile (2ème prière avant la communion), « je suis coupable et je mange et je bois ma condamnation en ne discernant pas le Corps et le Sang de mon Christ et mon Dieu ».
Le sens des grandes quarantaines
L’expérience eucharistique est réelle. Pour cette raison, nous essayons, sans pouvoir la provoquer – car le monde divin n’est pas conditionné – de la préparer.
L’enseignement des Pères orthodoxes tend précisément à éviter l’écueil de la banalisation de la communion et de l’insensibilité.
Les grandes périodes de carême ont pour enjeu principal de restaurer en nous une authentique expérience eucharistique.
Si vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blog (et regardez votre dossier spam ou indésirable pour valider ensuite votre inscription envoyée par Feedburner) :