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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 23:55
Arvo Pärt

Arvo Pärt, né en Estonie en 1935 est particulièrement apprécié en Allemagne. Malgré son prix des jeunes compositeurs de l’URSS reçu en 1962, Credo (1968) lui vaudra une disgrâce qui le plongera dans une crise profonde.

Il étudiera alors pendant 10 ans le chant grégorien et les compositeurs médiévaux flamands et français, lesquels enrichiront ses références orthodoxes et lui feront dépasser son intérêt pour la musique sérielle.

C’est à l’issue de cette période que vont surgir des œuvres telles que sa Symphonnie n° 3, puis, en 1976, Pour Alina (1976). Cette dernière marquera l’avènement d’un nouveau style, le "Tintinabulum", fondé sur le matériau minimaliste d’un accord parfait qui structure les pièces par ses réitérations.

En proie à la censure, il obtient la nationalité autrichienne et s’installe en 1980 à Berlin-Ouest.

Il composera notamment la célèbre Messe Berlinoise en 1990 et n’aura de cesse de faire respirer les poumons de l’Orient et de l’Occident, comme pour redonner souffle à un monde en crise.

Profondément orthodoxe, Arvo Pärt, saisit le drame de l’Estonie, celui de l’Allemagne, celui de l’humanité et transfigure ce cri dans la paix et le silence d’une prière grave et baignée de lumière.

A la fin du concert, les applaudissements n’en finissaient pas, exprimant la gratitude d’un peuple pour un artiste dont le travail ardent et humble a su trouver les notes de son âme.

Le feu dans la glace

On peut avancer qu’aujourd’hui, les interprètent savent transmettre les parties instrumentales de la musique d’Arvo Pärt.

Pour ce qui est du chant – si bien interprété au demeurant – quelque chose demeure encore inabouti.

Il y a en effet dans les compositions d’Arvo Pärt le paradoxe d’une totale objectivité alliée à une haute expression de l’amour qui n’a d’équivalent, peut-être, que chez Bach.

Mais l’occident, comme enfermé dans l’expression de l’ego, semble ne plus savoir comment s’y prendre. Un peu comme dans le chant grégorien, en étant figé, mécanique et neutre il croit atteindre la justesse et la profondeur d’un chant porteur de silence et de feu.

Pour trouver les clés de ce lyrisme sacré, il faut sans doute regarder du côté de l’Orient. 

Par ses écrits, l’auteur du poème les Lamentations d’Adam, saint Silouane l’Athonnite (1866-1936) [2], redonne accès a une attitude spirituelle propre à ouvrir un chemin.
 
Il ne s’agit pas tant d’une méthode que d’une attitude et d’un don : demeurer dans la souffrance causée par notre éloignement de Dieu, notre propre péché comme celui de l’humanité, habiter l’enfer, comme aimait à le répéter cet ascète dévoré par une compassion universelle, et, dans cette kénose fondée sur l’amour, être saisi par l’Amour[3].
Les lamentations d’Adam

Ainsi, la pièce Adam’s Lament (Les lamentations d’Adam) est sans doute le chef d’œuvre d’Arvo Pärt tant elle exprime, dans sa musique comme dans son thème, le cœur de la mission du compositeur. Dans ce poème en langue russe, le premier homme y pleure la perte de Dieu et fait entrer l’humanité dans une recherche douloureuse de l’Amour.

Le soir du concert, tandis que le texte défilait sous les yeux d’une salle bouleversée, la musique redessinait le souvenir d’une réalité inscrite dans le cœur de tous : « Adam languissait sur terre et sanglotait amèrement. / (…)"Mon âme languit après le Seigneur, et je le cherche dans les larmes. / Comment ne le chercherai-je pas ?" (…) Grande était la détresse d'Adam lorsqu'il fut chassé du Paradis ; / Mais lorsqu'il vit Abel tué par son frère Caïn, sa souffrance redoubla ; / L'âme écrasée de douleur, il se lamentait et songeait : / "De moi sortiront et se multiplieront des peuples entiers. / Tous, ils souffriront ; ils vivront dans l'inimitié / et se tueront les uns les autres. " (…) Moi aussi, j'ai perdu la grâce  / et, d'une seule voix, je crie avec Adam : "Sois miséricordieux envers moi, Seigneur. Donne-moi un esprit d'humilité et d'amour." »[4]

Personne ne pouvait rester indifférent. Beaucoup étaient saisis par cet esprit de repentir et de prière. Parmi les officiels, un militaire regardait avec surprise son voisin qui ne savait pas comment cacher ses larmes. 

« Cette histoire est votre histoire, explique le compositeur, et cela m'interroge. Cette histoire est la mienne, et elle vient répondre à la vôtre. C'est notre histoire à tous. L'histoire d'Adam est celle de tous les enfants des hommes. Et c'est une si grande tragédie »

Un artiste tel qu’Arvo Pärt, fort d’une mission que nous ne pouvons que reconnaître, rejoint les cœurs plus que toute prédication.

Il fait parvenir la grâce bien au delà des voûtes des églises ou du rayonnement des sacrements. Son art réveille le souvenir du Paradis et tourne doucement les âmes vers le Créateur. Et peu à peu, cette pluie légère de notes fait lever une supplication enfouie dans les sillons du monde. 

Bande annonce du documentaire produit par Accentus Music, La passion d’Adam (Août 2015), réalisé autour de la création de la performance du même nom par Robert Willson (Juillet 2015) : 

Arvo Pärt

"Adam’s Lament" (Les lamentations d’Adam) est une œuvre de commande conjointe des capitales européennes de la culture, Istanbul 2010 et Tallinn 2011, composée en 2009 par Arvo Pärt, compositeur estonien, sur un texte de Saint Silouane de l'Athos.

Dans ce texte extatique en même temps que rempli de souffrance, Adam pleure la perte de Dieu et fait entrer l’humanité dans une douloureuse quête de l’Amour perdu après son Exil...

Saint Silouane tente, par son poème, de nous ouvrir un chemin vers la Rédemption. Il s’agit selon ses propres mots de savoir habiter cette préfiguration de l’enfer dans laquelle nous sommes, "Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas", comme le répétait cet ascète qui cultivait avec ardeur une compassion universelle, et, dans ce dépouillement de soi, se sentir saisi par l’Amour de Dieu qui libère et absout par-delà les larmes...

Cette oeuvre sublime réveille en nous l'empreinte enfouie d’une autre réalité, inscrite dans notre cœur à tous, mais noyée par notre déracinement et notre oubli de Dieu...

 

 

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Saint Silouane l'Athonite : Les Lamentations d'Adam

« Adam, père de toute l'humanité, connaissait dans le Paradis la douceur de l'amour de Dieu ; aussi souffrit-il amèrement lorsque, à cause de son péché, il fut chassé du jardin de l'Éden et perdit l'amour de Dieu. Il se lamentait avec de grands gémissements, et ses sanglots remplissaient tout le vaste désert, car son âme était tourmentée à cette pensée : "J'ai offensé le Dieu que j'aime." Il ne regrettait pas tant le Paradis et sa beauté que d'avoir perdu l'amour de Dieu, qui, insatiablement et à chaque instant, attire l'âme à lui.

De même, toute âme qui a connu Dieu par le Saint-Esprit, mais qui, ensuite, a perdu la grâce, passe par les tourments d'Adam. L'âme est malade et éprouve un douloureux regret d'avoir affligé son Seigneur bien-aimé.

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Adam languissait sur terre et sanglotait amèrement.
La terre ne lui était pas douce,
Et il soupirait après Dieu en clamant :
"Mon âme languit après le Seigneur, et je le cherche avec larmes.
Comment ne le chercherais-je pas ?
Quand j'étais avec lui, mon âme était joyeuse et sereine,
Et l'Ennemi n'avait point d'accès auprès de moi.
Mais, à présent, l'esprit mauvais a pris pouvoir sur moi,
Agite et fait souffrir mon âme.
C'est pourquoi mon âme désire à en mourir le Seigneur ;
Mon esprit s'élève vers Dieu, et rien sur terre ne peut me réjouir.
Rien ne peut consoler mon âme,
Mais elle désire de nouveau voir le Seigneur, et être comblée par lui.
Je ne puis l'oublier un seul instant, et mon âme languit après lui ;
Ma peine est si grande que je pleure en gémissant :
Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de ta créature tombée."

Ainsi se lamentait Adam,

Et les larmes lui coulaient de son visage sur la poitrine et jusqu'à terre,
Et tout le désert résonnait de ses gémissements.
Les animaux et les oiseaux se turent de douleur,
Mais Adam pleurait, car, à cause de son péché,
tous avaient perdu la paix et l'amour.
Grande était la détresse d'Adam lorsqu'il fut chassé du Paradis ;
Mais lorsqu'il vit Abel tué par son frère Caïn, sa souffrance redoubla ;
L'âme écrasée de douleur, il se lamentait et songeait :
"De moi sortiront et se multiplieront des peuples entiers.
Tous, ils souffriront ; ils vivront dans l'inimitié
et se tueront les uns les autres."
Cette douleur était immense comme la mer,
Et seul peut la comprendre celui dont l'âme a connu le Seigneur
et sait combien il nous aime.

Moi aussi, j'ai perdu la grâce
Et, d'une seule voix, je crie avec Adam :
"Sois miséricordieux envers moi, Seigneur.
Donne-moi un esprit d'humilité et d'amour.
" Ô amour du Seigneur! Celui qui t'a connu,
sans se lasser te cherche jour et nuit, et s'écrie :
"Je te désire, Seigneur, et je te cherche avec des larmes.
Comment pourrai je ne pas te chercher ?
Tu m'as donné de te connaître par le Saint-Esprit,
Et cette connaissance divine entraîne mon âme à te chercher en pleurant."

Adam pleurait :
"Il n'y a point de douceur pour moi dans le désert.
Il n'y en a point dans les hautes montagnes, ni dans les prairies,
Ni dans les forêts, ni dans le chant des oiseaux ;
Rien ne m'est doux.
Mon âme est dans une profonde affliction, car j'ai offensé mon Dieu.
Et si le Seigneur me prenait à nouveau dans le Paradis,
même là, je souffrais et pleurerais
Pourquoi ai-je offensé le Dieu que j'aime ?"

Chassé du Paradis, Adam souffrait dans son âme,
Et, dans sa douleur, il versait d'abondantes larmes.
De même, toute âme qui a connu le Seigneur, languit après lui et s'écrie :
"Où es-tu, Seigneur ? Où es-tu, ma Lumière ?
Pourquoi m'as-tu caché ton Visage ?
Depuis longtemps mon âme ne te voit plus ;
Elle aspire à toi et te cherche en pleurant.
Où est mon Seigneur ?
Pourquoi mon âme ne le voit-elle plus ?
Qu'est-ce qui l'empêche de vivre en moi ?
Voici : je n'ai pas l'humilité du Christ, ni l'amour des ennemis."

Dieu est Amour infini, Amour impossible à décrire.
Adam marchait sur la terre, et pleurait à cause
des maux sans nombre de son coeur,
Mais ses pensées étaient absorbées en Dieu ;
Et lorsque son corps était à bout de forces
et ne pouvait plus répandre de larmes,
Même alors son esprit restait tendu vers Dieu,
Car il ne pouvait oublier le Paradis et sa beauté ;
Mais, plus que tout, Adam aimait Dieu,
Et cet amour lui donnait la force de s'élancer vers lui.

- Ô Adam, j'écris à ton sujet :
Mais, tu le vois, mon esprit est trop faible
pour comprendre ton désir de Dieu,
Et comment tu portais le fardeau de la pénitence.
Ô Adam, tu vois combien, moi, ton enfant, je souffre sur terre.
Il n'y a presque plus de feu en moi,
Et la flamme de mon amour est près de s'éteindre.
Ô Adam, chante-nous le cantique du Seigneur,
Pour que mon âme tressaille de joie dans le Seigneur
Et s'avance pour le louer et le glorifier,
Comme le louent, aux cieux, les Chérubins et les Séraphins,
Et comme toute la hiérarchie céleste des Anges
lui chante l'hymne trois fois sainte.
Ô Adam, notre père, chante-nous le cantique du Seigneur,
Pour que toute la terre l'entende,
Pour que tous tes enfants élèvent leur esprit vers Dieu,
Se réjouissent aux sons du chant céleste
et oublient leurs peines sur la terre.

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Le Saint-Esprit est amour et douceur pour l'âme, l'intelligence et le corps. Celui qui a connu Dieu par le Saint-Esprit ne peut être comblé ; jour et nuit, il s'élance vers le Dieu Vivant, car grande est la douceur de l'amour divin. Et quand l'âme perd la grâce, c'est en pleurant qu'elle cherche à nouveau l'Esprit Saint.

Mais l'homme qui n'a pas connu Dieu par le Saint-Esprit, ne peut le chercher avec des larmes, et son âme est sans cesse assaillie par les passions ; son esprit est préoccupé par les choses de la terre et ne peut parvenir à la contemplation, ni connaître Jésus Christ. C'est par le Saint-Esprit que l'on connaît Jésus Christ.

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Adam connaissait Dieu et le Paradis ;
et après la chute, il le cherchait en pleurant.

- Ô Adam, notre père, parle-nous du Seigneur, à nous tes enfants.
Ton âme connaissait Dieu sur terre ;
Elle connaissait aussi le Paradis, sa douceur et sa joie.
Maintenant tu demeures aux cieux et tu vois la Gloire du Seigneur.
Dit-nous comment notre Seigneur est glorifié pour sa Passion ;
Parle-nous des chants que l'on chante aux cieux et de leur douceur,
Car c'est dans le Saint-Esprit qu'ils sont chantés.
Parle-nous de la Gloire du Seigneur ;
Dis-nous combien il est clément et combien il aime sa créature.

Parle-nous de la Très-Sainte Mère de Dieu ;
Dis-nous comment elle est magnifiée aux cieux,
Et par quelles hymnes elle est dite bienheureuse.
Parle-nous de la joie des Saints ;
Dis-nous comment ils resplendissent de grâce,
Combien ils aiment le Seigneur et avec quelle humilité
ils se tiennent devant Dieu.
Ô Adam, console et réjouis nos âmes affligées.
Raconte-nous ce que tu vois aux cieux...

Pourquoi donc gardes-tu le silence ?
Pourtant la terre entière est dans la souffrance...
Ou bien es-tu si absorbé par l'amour de Dieu
que tu ne peux plus te souvenir de nous ?
Ou bien vois-tu la Mère de Dieu dans la Gloire
et ne peux-tu t'arracher à cette vision ?
Pourquoi ne veux-tu pas nous dire avec douceur une parole de consolation,
À nous qui sommes accablés,
Pour nous faire oublier l'amertume de la terre ?
Ô Adam, notre père, tu vois pourtant l'accablement de tes fils sur la terre.
Pourquoi donc gardes-tu le silence ?

Et Adam dit :
- Mes enfants, laissez-moi en paix.
Je ne puis m'arracher à l'amour de Dieu et parler avec vous.
Mon âme est blessée par l'amour du Seigneur et se réjouit de sa beauté ;
Comment pourrais-je me souvenir de la terre ?
Ceux qui vivent devant la Face du Seigneur
ne peuvent penser aux choses de la terre.

- Ô Adam, notre père, tu nous a abandonnés, nous tes orphelins.
Nous sommes pourtant plongés dans la souffrance ici sur la terre.
Dis-nous ce qu'il faut faire pour plaire à Dieu :
Regarde tes enfants dispersés sur toute la terre,
Dispersés aussi dans les pensées de leur coeur.
Beaucoup ont oublié Dieu ;
Ils vivent dans les ténèbres et se dirigent vers l'abîme de l'enfer.

- Ne me dérangez pas.
Je vois la Mère de Dieu dans la Gloire,
Et comment pourrais-je m'arracher à cette vision pour parler avec vous ?
Je vois les saints Prophètes et les Apôtres ;
Et, tous, ils sont semblables à notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu.
Je chemine à travers les jardins du Paradis
et, partout, je vois la Gloire du Seigneur.
Car le Seigneur est en moi et m'a rendu semblable à lui.
Le Seigneur glorifie l'homme et le rend semblable à lui.

- Ô Adam, nous sommes pourtant tes enfants.
Dis-nous, à nous qui peinons sur terre,
Comment on peut hériter du Paradis,
Pour que, nous aussi, comme toi, nous contemplions la Gloire du Seigneur.
Notre coeur languit après le Seigneur,
Alors que, toi, tu demeures dans les cieux
et te réjouis de la Gloire du Seigneur.
Nous t'en supplions, console-nous.

- Pourquoi élevez-vous la voix vers moi, mes enfants ?
Le Seigneur vous aime, et il vous a donné les commandements.
Observez-les ; aimez-vous les uns les autres,
Et vous trouverez la paix en Dieu.
À toute heure, repentez-vous de vos péchés,
Pour que vous puissiez rencontrer le Seigneur.
Le Seigneur a dit : "J'aime ceux qui m'aiment,
Et je glorifierai ceux qui me glorifient."

- Ô Adam, prie pour nous, tes enfants.

Nos âmes sont accablées de bien de maux.
Ô Adam, notre père, tu demeures dans les cieux
Et contemples le Seigneur assis, dans la Gloire, à la droite de Dieu le Père.
Tu vois les Chérubins, les Séraphins, et tous les Saints ;
Tu entends les chants célestes, et leur douceur a fait oublier
la terre à ton âme.
Mais nous, sur terre, nous sommes dans l'affliction et assoiffés de Dieu.
Il n'y a presque plus de feu en nous pour aimer avec ardeur le Seigneur.
Inspire-nous : que devons-nous faire pour trouver le Paradis ?

Et Adam répond :

- Ne troublez pas ma paix, mes enfants, car,

À cause de la douceur de l'amour de Dieu,
Je ne puis me souvenir de la terre.

- Ô Adam, nos âmes languissent,
nous sommes écrasés sous le poids de nos peines.
Dis-nous une parole de consolation.
Chante-nous l'un des chants que tu entends au ciel,
Pour que toute la terre l'entende
et que les hommes oublient leurs misères...
Ô Adam, nous sommes accablés de tristesse.

- Ne troublez pas ma paix.
Le temps de mes souffrances est passé.
La beauté du Paradis et la douceur de l'Esprit Saint sont telles
Que je ne puis plus me souvenir de la terre.
Mais voici ce que je vous dirai :
Le Seigneur vous aime, et, vous aussi, vivez dans l'amour ;
Soyez obéissants à toute autorité, humiliez vos coeurs,
Et le Saint-Esprit vivra en vous.
Il vient silencieusement dans l'âme, lui donne la paix,
Et, sans parole, témoigne de son salut.
Chantez à Dieu avec amour et humilité d'esprit,
Car c'est en cela que se réjouit le Seigneur.

- Ô Adam, notre père, que devons-nous donc faire ? Nous chantons, mais nous n'avons ni amour ni humilité.

- Repentez vous devant le Seigneur, et demandez.
Il aime les hommes et leur accordera tout.
Moi aussi, je me suis beaucoup repenti,
Et j'ai beaucoup souffert d'avoir offensé le Seigneur,
Et d'avoir, par mon péché, perdu la paix et l'amour sur terre.
Mes larmes ruisselaient sur mon visage
et inondaient ma poitrine et la terre,
Et le désert entendait mes gémissements.
Vous ne pouvez comprendre ma détresse
ni comment je pleurais Dieu et le Paradis.
Au Paradis, j'étais heureux et joyeux :
L'Esprit de Dieu me réjouissait, et je ne connaissais aucune souffrance.
Mais, lorsque je fus chassé du Paradis,
Le froid et la faim commencèrent à me torturer ;
Les animaux et les oiseaux qui étaient doux dans le Paradis
et qui m'aimaient,
Devinrent sauvages et se mirent à me craindre et à me fuir.
De mauvaises pensées m'assaillirent ;
Le soleil et le vent me brûlèrent ; la pluie me trempa ;
Les maladies et toutes les souffrances de la terre me tourmentèrent.
Mais j’ai tout enduré, et j'ai fermement espéré en Dieu.
Vous aussi, accomplissez les travaux de la pénitence.
Aimez les afflictions, desséchez vos corps,
Humiliez-vous et aimez vos ennemis,
Pour que l'Esprit Saint puisse établir en vous sa demeure,
Et alors vous connaîtrez et trouverez le Royaume des Cieux.

Mais moi, ne me troublez pas :
Maintenant mon amour pour Dieu m'a fait oublier la terre
et tout ce qui s'y trouve.
J'ai même oublié le Paradis perdu,
Car je vois la Gloire du Seigneur et la Gloire des Saints.
Eux aussi, ils resplendissent de la lumière qui jaillit de la Face de Dieu,
Semblables au Seigneur lui-même.

- Ô Adam, chante-nous un chant céleste,
Pour que toute la terre puisse l'entendre
et jouir de la paix dans l'amour de Dieu.
Nous voudrions entendre ces chants :
Ils sont doux, car ils sont chantés dans l'Esprit Saint.

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