La position du métropolite Antoine Bloom concerne le yoga en tant que pratique spirituelle basée sur des principes et des croyances incompatibles avec une vie chrétienne. Celle du psychanaliste Jean-Guilhem Xerri concerne le yoga en tant que pratique de détente ou sportive qui n'implique pas l'adhésion à une tradition spirituelle particulière.
Elle se disait pratiquante de la foi chrétienne mais aussi de yoga, puisqu’elle m’indiquait aller à la messe le dimanche et à la salle de sport le mercredi. « Est-ce que je dois arrêter mes cours de yoga ? », m’a-t-elle demandé dans son courrier. Cette interrogation m’a interpellé.
L’article faisait référence à un rapport publié par la Conférence des évêques catholiques de l’Inde. Ce document intitulé « Yoga et foi catholique » relève que le yoga et le christianisme sont incompatibles. Quand on explore le contenu attentivement, ce qui apparaît en question, c’est l’instrumentalisation du yoga comme moyen de prosélytisme religieux et politique. L’alerte est donnée pour dénoncer l’attitude de nationalistes et d’activistes hindous qui veulent forcer des élèves à chanter des chants sacrés hindous lors de la pratique obligatoire du yoga, symbole de la culture indienne.
L’Église, dans sa diversité, a des positions pleines de nuances à l’égard de cette discipline. Certains dénoncent le yoga comme un danger pour la foi chrétienne ou une pratique satanique. D’autres y voient au contraire une aide à la vie chrétienne, comme un moine bénédictin qui fait la promotion d’un « yoga chrétien » ou un jésuite qui donne les Exercices spirituels en même temps que des exercices de yoga ! Mettez au milieu de tout cela le dernier concile, qui reconnaît que dans l’hindouisme, les hommes scrutent le mystère divin. De quoi en perdre son sanskrit !
Le yoga fait effectivement partie intégrante d’une culture dont les textes fondateurs, la philosophie, la cosmologie et la religion ne sont pas ceux de la tradition chrétienne.
En réalité, il y a des yogas dont les plus connus sont les Hatha, Raja, Bhakti, Karma, Jnana, Tantra-Yoga. Ils diffèrent selon les niveaux de mobilisation de la respiration, la souplesse, la visualisation, la musculation, la méditation, mais aussi selon la place de la spiritualité et du sacré.
Le plus répandu sous nos latitudes est le Hatha Yoga, plutôt physique et centré sur les postures, la respiration et la relaxation, sans référence à l’hindouisme.
Cette diversité de yogas témoigne qu’il porte plusieurs dimensions ; physique et mentale au premier chef, avec des impacts positifs sur la santé, la concentration et le stress.
Le yoga est d’ailleurs accepté comme une médecine complémentaire, dans un ouvrage de référence sur les médecines « parallèles ». Certains font aussi du yoga une pratique d’ouverture spirituelle qui met en contact avec le divin. Et il est aussi, pour d’autres, une pratique religieuse et confessionnelle de prière avec des divinités hindouistes.
La diversité du yoga met à portée de main des bénéfices importants sur ma santé physique et mentale, sans que rien ne m’oblige à réciter un mantra ou à honorer un dieu hindouiste. C’est aussi l’occasion de me redire qu’un ressenti de bien-être et de détente, aussi agréable soit-il, n’a aucun rapport avec un acte de foi et n’indique pas forcément une expérience spirituelle.
Bon, je vous laisse car ma séance de yoga approche et j’aime la commencer en rendant grâce à Dieu pour le corps et le souffle qu’Il nous a donnés.
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