Dans l'Evangile, Notre-Seigneur Jésus nous appelle avec insistance à veiller. Lorsque nous regardons le contexte dans lequel ce mot est employé, nous nous apercevons que cette exhortation est en lien direct avec des événements importants qui approchent. Or, la Vierge Marie, Reine de la Paix, nous dit en ce temps: «Il est temps de veiller.» A la lumière de la Bible, regardons ensemble ce que signifie vraiment cet appel qui actualise l'invitation pressante du Sauveur.
Dans deux passages-clés, Jésus utilise le terme veiller (grègorèsai; grègoreite).
Premièrement, la nuit de la Passion.
Au jardin de Gethsémani, Jésus a demandé à ses apôtres intimes de veiller «mon âme est triste à mourir, demeurez ici et veillez avec moi» (Mt 26,38).
Ensuite, alors qu’il les trouve endormis, il leur fait le reproche de ne pas avoir veillé avec lui, même une heure (Mt 26,38-40; Mc 14,34-39).
Et nous voyons aussi que Jésus fait une remontrance personnelle à Pierre en disant: Mc 14,37 «Simon tu dors! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure?»
Ici, nous touchons à notre incapacité à vivre en vérité les paroles du Seigneur, tant que nous ne sommes pas passés au creuset de la souffrance.
En effet, ce même soir, Jésus a institué le Sacrement eucharistique en annonçant par avance sa Passion, le don de sa vie pour la rémission des péchés, pour la rédemption du monde.
Les apôtres ont senti le drame approcher. Ils ont entendu que l’un d’eux trahirait le Sauveur. Alors que tout les invitait à une vigilance accrue en accompagnant la peine et la douleur du Fils de l’Homme, ils se sont endormis.
Tout cela nous laisse perplexes sur nous-mêmes aussi et nous invite à être très proches de Jésus dans la prière et la vigilance, particulièrement dans les moments douloureux.
Maintenant regardons l’autre moment où le Seigneur demande de veiller 1.
Il s’agit du discours eschatologique concernant les événements précédant son retour glorieux, la Parousie. (cf. Me 13,5-36; Le 12,37; 21,36).
Ses annonces prophétiques se rapportent aux moments dramatiques et douloureux que vivront alors l’Eglise et le monde entier.
Si le Seigneur nous demande de veiller, c’est pour que nous recevions la force d’en haut, soyons capables de reconnaître les temps concernés, de tenir bon dans la foi en restant unis à Jésus, à Dieu dans l’amour, la vérité et l’espérance.
Veiller c’est agir en amont en se préparant. Ce n’est donc pas dormir.
Nous devons donc rester avisés et être des veilleurs sereins qui persévèrent dans la prière assidue, dans l’attente amoureuse de l’Epoux qui vient, comme ces cinq vierges avisées qui avaient préparé leurs lampes pour la venue du bien-aimé (cf. Mt 25,1-13).
Là, Jésus dit à nouveau «Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure» (Mt 25,13).
C’est pourquoi il dit aussi Le 12,35 «Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées».
Aujourd’hui Marie nous dit qu’il est temps de veiller. C’est un appel à toute l’Eglise qui doit se préparer à des événements douloureux pour elle et le monde, avant que la paix et la grâce divine brillent comme jamais sur le monde.
En effet, nous entrons dans la période critique de l’histoire de l’humanité. Désormais plus rien n’est sous contrôle.
Nul ne pourra empêcher les désastres dus à l’accumulation continue depuis longtemps des erreurs impies du monde sans Dieu.
Les dettes abyssales des nations, les dérèglements climatiques, les ruines et effondrements des économies mondiales, les épidémies, les famines, le terrorisme, les révoltes et révolutions, les guerres, l’idolâtrie, les scandales et dépravations en tous genres... sont les fruits gâtés de l’abandon des choses saintes.
La Parole de Dieu, la doctrine éclairée de l’Eglise, la prière amoureuse et assidue ne font plus partie de la vie de la plupart des hommes...
Marie est venue en particulier en ces temps de l’histoire et elle nous demande de veiller. C’est un écho qui actualise les paroles prophétiques de son Fils.
Les apparitions de Marie, la Femme revêtue du soleil, glorifiée et couronnée par Dieu, rentrent dans un cadre apocalyptique.
Nous devons avoir conscience que nous vivons depuis quelques années divers passages du livre de l’Apocalypse, et notamment celui du chapitre 12.
D’autres précédemment aussi nous concernent et la suite arrive...
Il est à nouveau étonnant que si peu de personnes aient conscience de ces choses-là dans l’Eglise. La plupart ne comprend pas ou ne veut pas comprendre et comme à Gethsémani dort alors qu’il faudrait veiller.
Comme nous le savons et le voyons, beaucoup ont abandonné l’Eglise sous divers prétextes qui prennent leur source dans des événements réels (scandales, trahisons, abus de pouvoir, tiédeur,...).
Mais nous sommes tous appelés à revenir au Seigneur. Nous faisons partie de la famille de Dieu: si notre frère vient à pécher ce n’est pas pour autant que nous allons quitter notre famille.
Nous sommes l’Epouse sainte et humble préparée pour les noces de l’Agneau (Ap 19, 7.8). Préparée, car nous veillons dans la prière, la foi et l’amour.
Nous sommes le petit troupeau qui ne prend pas part aux mensonges, aux œuvres mauvaises de la prostituée (cf. Ap 17; 18). Elle cherche l’amitié du monde et non celle de Dieu (cf. Je 4,4).
En notre temps nous approchons rapidement vers l’accomplissement de plusieurs mystères prophétiques et nous devons nous méfier des faux prophètes qui recherchent les honneurs, la gloire des hommes et le profit...
Leur manque d’humilité est pour chacun un signe.
D’autre part arrive le Faux prophète au service de la Bête et du monde égaré et non du troupeau fidèle.
Il aura la prétention de relever le monde en train de tomber, d’apporter les solutions aux maux de notre temps, de donner la paix et s’en prendra particulièrement aux enfants fidèles de l’Eglise. Il surprendra les multitudes et même les élus pourront être tentés de le suivre.
C’est pourquoi le Seigneur interviendra en son temps (cf. Mt 24, 22s; Mc 13,20; Ap 18,4-8).
Comment se fait-il que si peu de personnes dans l’Eglise et aussi notre monde, ne voient pas dans les apparitions de Medjugorje le doigt de Dieu à l’œuvre?
Il y a pourtant de nombreux miracles étonnants, indiscutables et vérifiés par la médecine.
Il y a une multitude de fruits mûrs manifestes qui ne peuvent être cachés et pourtant beaucoup ne veulent pas voir l’œuvre du Seigneur par sa Servante toute pure.
Cela nous fait penser étrangement à l’attitude des Pharisiens face à la guérison de l’aveugle-né. Ils le connaissaient bien et savaient qu’il avait toujours été aveugle, mais ils ne voulaient absolument pas reconnaître que Dieu en Jésus-Christ l’avait guéri...
C’est la même chose de nos jours et nous devons être capables de comprendre la réalité contemporaine des attitudes de jadis que Jésus mettait en lumière.
Il est temps de réagir pour tous les chrétiens par la prière éclairée, le jeûne, car nous rentrons dans une nouvelle phase que les fausses accalmies temporaires ne pourront plus arrêter 2.
Veiller c’est se préparer, surtout spirituellement. C’est aussi un remède contre la panique qui arrive lorsqu’il est trop tard.
Les événements actuels, les épidémies, la pandémie le montrent assurément.
Voici donc quelques conseils divins:
Ep 6,18 «Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières, de supplications et pour cela veillez avec une persévérance continuelle et priez...»
1 P 5,8 «Soyez sobres, veillez. Votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer.»
2 Ch 19,7 «Que la sainte crainte de Dieu soit sur vous. Veillez sur vos actes, car il n’y a en Dieu ni iniquité, ni acception des personnes, ni acceptation de présents.»
Nous sommes arrivés à un moment très important dans l’histoire et nous devons entrer dans cette période de façon sereine et avisée.
Ne craignons pas et ne faisons pas attention à ceux qui reprochent aux fidèles chrétiens de veiller, d’être attentifs aux signes des temps.
Ils sont comme ces gens insouciants faussement pacifiques qui, l’orage approchant sont pris de panique et cassent tout autour d’eux.
Dans le Seigneur nous ne craignons rien. Notre vie est passagère en ce monde. Elle est très courte.
Après, c’est soit l’éternité avec Dieu dans son amour et ses merveilles glorieuses, soit l’enfer dans la haine avec le diable et ses anges devenus des démons.
Et pour ceux qui cependant sont orientés vers le Ciel mais ne se sont pas préparés et purifiés ce sera un douloureux purgatoire.
Ce sont là des réalités de l’Ecriture sainte. Alors, nous qui sommes chrétiens, fidèles à la Parole de vérité, nous qui croyons en l’amour de Dieu, nous qui sommes le peuple de l’Eglise sainte que le Seigneur a choisi, n’ayons pas peur et soyons des lumières d’espérance pour les autres.
Notre assurance en Dieu est un témoignage visible. Notre certitude dans la foi est une ancre qui permet au bateau de notre vie de ne pas couler et même de porter les autres qui cherchent la terre promise, le Ciel.
Dieu a donné des consignes à ses veilleurs (Is 6,26).
Dans la foi et la connaissance du Seigneur nous regardons où en est la nuit (Is 6,26).
Nous sommes ces portiers à qui le Seigneur demande de veiller sur la maison (cf. Me 13,37).
Soyons attentifs, afin que les voleurs et les menteurs ne pénètrent pas dans notre maison Eglise.
Veillons à ce que la vérité, la sainte doctrine, les dogmes de la foi, nos richesses spirituelles, sacramentelles, soient gardés intacts.
Ne craignons pas d’éclairer avec charité les manquements, les erreurs, les trahisons qui éloignent les hommes de Dieu.
Voici plus de deux mille ans que le dépôt de la foi est gardé dans l’Eglise.
Des millénaires que celui qui est inconnaissable dans son absolu mais se révèle aux hommes, selon les capacités de chacun, nous donne sa lumière pour que nous le connaissions et l’aimions.
Dieu, on le découvrira éternellement. Il est infini, plus grand que l’univers.
Nous ne connaissons rien de l’univers, pour ainsi dire. Nous ne connaissons qu’une parcelle du lieu où nous habi¬
tons, de notre pays, de notre monde, mais cela nous suffit. Notre connaissance de Dieu, aussi limitée qu’elle soit, nous introduit dans la perfection divine.
Elle est même surabondante de lumière. Ce que Dieu nous a donné, nous devons le garder entier pour notre salut et pour l’offrir aux autres.
Plus on donne et plus la grâce se multiplie. Il y a un miracle divin de l’amour qui ne peut être partagé mais au contraire s’accroît plus on le donne.
En définitive plus on donne ce que Dieu nous donne, ce qui vient de lui, et plus cela se multiplie. Ainsi Dieu nous a donné la vie et notre vie engendre d’autres vies et permet aussi que ceux qui allaient vers la mort, aillent vers la vie éternelle.
C’est ainsi que la vie des saints produit des œuvres de vie. C’est pour cela que Dieu nous a créés: pour que nous ayons la vie éternelle en son Fils, Notre-Seigneur Jésus, vrai Homme et vrai Dieu (cf. Jn 3,15.16.36, etc.).
Vraiment, heureux sommes- nous d’être des veilleurs attentifs en écoutant le Seigneur et Marie Reine des apôtres.
En peu d’années, bien des choses vont se passer dans le monde et l’Eglise. Nous devons être prêts à tout dans la confiance en Dieu. Après les douleurs de l’enfantement et la défaite du Malin, la paix et la lumière de Dieu.
Le Seigneur est Maître de la vie et Maître du temps. Il sait toutes choses, ce qui vient, ce qu’il va faire. Tout ce qui se passe est selon le dessein éternel du Créateur qui nous a créés libres.
Cette liberté donne sens à notre amour désintéressé. Nous aimons Dieu, parce que dans sa bonté il nous a créés.
Nous sommes ce que nous sommes, avec nos imperfections, nos défauts. Mais Dieu ne regarde pas à l’apparence mais au cœur (1 S 16,7).
Il nous appelle tous sans exception à la sainteté. Nous sommes redevables à Dieu d’exister. En l’écoutant, nous demeurons libres et non esclaves de nos passions, du mal.
A l’écoute de Dieu nous restons dans la lumière et l’amour, c’est pourquoi notre relation au Seigneur dans la prière est indispensable.
Notre amour de Dieu se concrétise assurément dans la prière assidue, l’amour du prochain et le pardon. Alors veillons avec Jésus-Christ, car le jour baisse et il se fait tard.
Vierge Marie, tu nous demandes de veiller. Reste avec nous pour que nous demeurions aux côtés de Jésus ton Fils Notre-Seigneur. Reste avec tes enfants, nous t’en prions. Protège l’Eglise.
Notre Dieu, toi qui es Père, Fils et Saint- Esprit, garde-nous tous unis dans la vraie foi, dans l’amour et la paix.
Jacques Magnan
NOTES:
1. Veillez et priez (Me 13,33s; 14,38],
2. Les bouleversements à venir ne doivent pas nous inquiéter. Il y aura un désastre universel, des des¬tructions soudaines de villes (cf. Ap 16,19] mais pas de troisième guerre mondiale qui signerait la fin de l'humanité. Les apparitions mensuelles à Mirjana ont cessé. C'est un signe. Nous devons nous hâter tous de revenir à Dieu. Voir mon article de mai 2020. Surtout restons toujours avisés et sereins face aux bouleversements qui viennent, car Dieu viendra régner dans tes cœurs et dans le monde pour une longue durée pleine de mer¬veilles dont nous voyons déjà les prémices.
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