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5 novembre 2020 4 05 /11 /novembre /2020 20:30
Le doute

LE DOUTE DANS LA FOI CHRÉTIENNE, CHEMIN COMMUN DES CHERCHEURS DE DIEU

 
Le mot «foi» vient du latin «fides» qui signifie aussi la confiance. La foi se mûrit à travers les différents doutes, elle s’approfondit à travers des interrogations...

INTRODUCTION

Le mot «foi» vient du latin «fides» qui signifie aussi la confiance. Avoir foi en quelqu’un, c’est faire confiance en lui. Mais quand on a confiance en quelqu’un, en un amour ou en une amitié ou une relation, on a simplement l’espoir que cela dure sans qu’on puisse en avoir la certitude absolue. D’où l’origine du doute. On ne connaît pas l’avenir mais on avance. La confiance est donc liée consubstantiellement à l’incertitude. On ne peut pas ne pas avoir le doute qu’un roseau ne peut pas ne pas être plié par les vents contraires. La foi se mûrit à travers les différents doutes, elle s’approfondit à travers des interrogations. Enracinée dans le roc, la foi est néanmoins assez souple pour ne pas être fossilisée, pour ne pas se scléroser, malgré tout, elle reste vive et pétillante si on veille sur elle par la prière. Qu’on doute, ce n’est pas un problème,  mais que ce doute nous fasse des chercheurs infatigables de Dieu jusqu’à ce que nous découvrions sa présence et son amour. 

I. LE DOUTE EST NATUREL DANS LA FOI

Depuis Jean Baptiste jusqu’aujourd’hui, les disciples de Jésus ont douté sur sa personne «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?» (Mt11, 3) Nous connaissons le doute de l’apôtre Thomas «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.» (Jn20, 25) Le péché n’est pas de douter mais de vouloir ne pas croire en la manifestation de l’amour de Dieu en nous. Le doute en soi n’est pas mauvais car le retirer à la foi est comme s’envoler sans l’objectif d’éviter de tomber. C’est à travers la possibilité de tomber qu’on s’envole bien et avec attention. Le doute est inhérent à la foi et il peut être son chemin et non son contraire. Dans ce qui suit, nous voyons comment le doute spirituel est possible.

1. Une aventure de croire en Dieu invisible

Dieu se complaît de vivre avec des hommes et des femmes qui n’ont pas peur d’avancer sans savoir là où le chemin les conduit. Il faut seulement avoir confiance en Dieu qu’on ne voit pas, qui communique dans le silence, qui répond sans parler. Nous savons que ce Dieu nous amène vers le bien mais nous ne savons pas tous les détails du chemin de cet objectif. Comme on le dit «il doute profondément, celui dont la foi est très profonde.» Dans la Genèse, Adam, sans expérience, est tombé rapidement en croyant rapidement.

            La foi n’est pas un chemin tranquille fait de certitudes et d’évidence mais au contraire une perpétuelle avancée dans le brouillard. La foi c’est la volonté de ne jamais s’arrêter de chercher, d’aller de plus en plus profondément dans le questionnement pour rencontrer Celui qui est la source de notre vie. Dans ce cheminement, la simple certitude de ce que nous croyons n’existe pas tant que nous n’avons pas rencontré Dieu tel qu’Il est réellement. Le doute nous fait avancer beaucoup plus dans notre recherche de vérités divines.

2. Le doute n’est pas toujours un tremplin de la foi

Il existe une forme de doute qui n’est plus une force provoquant une dynamique d’approfondissement de la foi, mais au contraire une remise en cause permanente du fondement même de l’existence. Ce doute-là ne nourrit pas la foi, mais la met toujours en question et finit par l’étouffer complètement. Ce doute conduit à l’immobilisme, à l’absurde et au nihilisme: on doute de l’existence même de Dieu et l’on vit comme s’il n’existait pas.  On doute de sa mission de vie, on doute même que le concept de mission de vie existe et l’on ne s’engage pas, car on finit par douter de la réalité de la vie elle-même. Dans la logique de ce doute, la vie n’a pas de sens. On ne peut pas passer tout son temps à douter, il faut arriver à prendre la décision, à écouter les autres et à ouvrir le cœur à la lumière de la vérité. Un doute qui ne finit pas risque de conduire à l’obscurité totale. 

3. L’insécurité du doute

Un doute permanent conduit à la peur, il freine notre cheminement d’arriver très loin dans la foi et dans sa manifestation. Le doute de la foi en Dieu multiplie notre mal-être jusqu’à nous faire douter de tout ce que nous sommes et pourquoi nous existons. Quand notre mal-être augmente, le doute appelle son armée, celle qui mobilise toutes nos peurs et leur ordonne de défiler. Le doute nous prive de la joie et de la partager avec les autres. Alors qu’avec la foi nous supportons tout ce qui nous arrive, le doute permanent quant à lui nous prolonge dans une souffrance morale qui ne finit pas. Quand le doute persiste longtemps, on perd la joie de vivre et on ne cherche que ce qui libère cette peine d’exister.  

II. QU’EST-CE QUI FAIT DOUTER SUR L’ÊTRE DE DIEU

1. Le silence de Dieu

Le Ps 12 exprime le silence de Dieu «Jusqu'à quand, Yahvé,  m'oublieras-tu? Jusqu’à fin? Jusqu'à quand me vas-tu me cacher ta face? Jusqu'à quand mettrai-je en mon âme la révolte, en mon cœur le chagrin, de jour et de nuit? Jusqu'à quand mon adversaire aura-t-il le dessus? Regarde, réponds-moi, Yahvé mon Dieu! Illumine mes yeux, que dans la mort je ne m’endorme.» (Ps12, 2-4) Il y a des chrétiens qui pensent  que dans certains moment Dieu ne répond pas, il garde silence. Ils demandent mais Dieu n’exauce pas leur prière. Ils ne savent pas que Dieu parle continuellement et que nous ne comprenons pas souvent son langage. Il  parle par la magnificence de sa création, par les événements de nos vies, par toute personne rencontrée, par ses prophètes, enfin, et surtout par son Fils «Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils.» (He1, 1-2) Dieu n’a jamais cessé de parler mais quand nous ne l’écoutons pas, nous pensons qu’il reste silencieux. Dans le livre de Job, ce dernier n’a pas cessé d’écouter sa voix que ses amis n’entendaient pas. Dieu parle et il s’adresse à chacun individuellement, son appel est personnel. Dans l'Évangile, son appel, le «Viens, suis-moi» est adressé à un seul.

            Faisons attention à la manière de parler au Seigneur. Souvent ce qui passe en nous, nous paraît insensé, notre prière semble être un monologue, nous n’écoutons pas la voix du Seigneur et la parole de Dieu que nous écoutons reste lointaine et impersonnelle. Malgré cela, n’abandonnons rien, persévérerons, laissons durer ce que nous faisons, à la fin Dieu intervient, il ne tarde jamais. Ne cherchons pas à écouter Dieu en dehors de nous, son Esprit parle à notre esprit. Chassons les bruits de nos cœurs pour l’écouter. Sa parole est en notre intérieur et Dieu ne dit pas n’importe quoi. «Que dit Dieu? Ce que dit Yahvé, c’est la paix pour son peuple et ses amis.» (Ps85, 9) 

2. Le mal et sa souffrance alarmante

En cas d’une maladie comme cette pandémie de Covid-19 ou d’une autre épreuve qui nous dépasse, des croyants peuvent se rapprocher de Dieu mais d’autres peuvent douter de son existence et de son amour. Nous avons écouté mille reprises, ceux qui disent sans scrupule «où se trouvait Dieu lorsque nous étions assaillis par un tel mal.» En tout cas, ceux qui ne veulent pas lutter avec Dieu et les croyants, rejettent tout ce qui les rapproche de la foi comme la  Bible, le chapelet, le crucifix et abandonnent leur pratique religieuse. Ils oublient que la souffrance est une occasion de faire confiance à Dieu. Job de la Bible est l’homme qui a souffert le plus de tous les temps mais jamais il n’a douté de Dieu. Il a perdu sa famille à cause d’«un grand vent», ses richesses à cause de la guerre et d’un incendie, et sa santé à cause d’ulcères douloureux. Dieu ne lui a pas dit pourquoi, ni lui a demandé d’excuse, mais Job n’a pas abandonné sa foi.

            L’épreuve de la souffrance est forte, elle nous demande de rester en éveil pour comprendre qu’elle peut nous révéler un besoin, une faiblesse ou une mauvaise attitude qui a besoin d’être éliminé comme les impuretés dans le processus du raffinement de l’or. «Vous en tressaillez de joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par divers épreuves, afin que, bien éprouvée, votre foi, plus précieuse que l'or périssable que l’on vérifie par le feu, devienne un sujet  de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus Christ.» (1P1, 6-7)

            Tout ce qui passe dans la vie concourt bien à celui qui aime Dieu, mais attention à la souffrance, au lieu de nous rendre fort, elle peut nous briser spirituellement. C’est un combat, une épreuve et nous savons par expérience qu’on ne gagne pas dans toutes les luttes. Tout dépend de notre préparation et des armes que nous utilisons.  Armons-nous spirituellement pour espérer la victoire quand le mal vient.

3.  Absence de bons témoignages

L’absence de bons témoignages chrétiens est à la base du doute de la foi pour certains. Actuellement par exemple les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, des religieux et des religieuses  ainsi que les abus d’argent dans certaines communautés ou Églises particulières mettent en doute la foi de certains fidèles. Devant un comportement indigne du croyant, ceux qui cherchent encore la foi sont scandalisés, les autres affirment qu’ils sont chrétiens mais non pratiquants. Être non pratiquant est un non-sens bibliquement car si on est vraiment  disciple de Jésus,  on doit le vivre et le défendre d’une façon ou d’une autre.

            Un bon témoignage chrétien suscite la foi aux non-croyants et un mauvais témoignage, non seulement détruit les communautés et empêche certains fidèles à se réaliser et à s’engager. Comme si cela ne suffit pas,  il tue la foi des autres ou ils doutent de la nature de l’Église. Un mauvais témoignage chrétien est sans doute une œuvre de Satan. Celui qui travaille pour provoquer des tensions et des divisions c’est bien l’adversaire de Dieu, il contribue à enterrer la foi des autres.

            Pour celui qui ne croit pas à cause de mauvais témoignages chrétiens, je peux lui dire que dans cette situation ce n’est pas Dieu qu’il faut abandonner ou endosser la faute. Ce n’est plus à l’Église qu’il faut attribuer tout cela. Si nous rejetons l’enseignement biblique et celui de la communauté ainsi que Dieu en personne à cause du mauvais témoignage des croyants, nous faisons fausse route. Sachons qu’il y a d’autres chrétiens et d’autres communautés qui reflètent la beauté d’un Dieu d’amour. Au-delà de nos imperfections, il y a Jésus-Christ le parfait modèle. Laisse-toi toucher par sa vie, sa mort et sa résurrection, suis avec amour son enseignement. Tu ne le regretteras jamais.

III. DU DOUTE A LA FOI, LA JOIE DU CROYANT

Chaque dimanche, dans toutes les églises du monde, les croyants proclament ensemble la foi. Cette foi proclamée est celle de toute l’Église. Chaque membre de ce corps est appelé à l’avoir et à la confesser publiquement et à vivre d’elle. La posséder n’est pas automatique, elle vient de très loin, c’est un don qu’on reçoit et qu’on garde fidèlement. C’est dans sa recherche ou dans sa compréhension qu’on peut tomber dans le doute.

            Il y a différents douteurs: ceux qui doutent en cherchant ou les douteurs sincères et les douteurs passifs qui ne veulent pas chercher parce que la foi ne les intéresse pas beaucoup. Quand on met la force dans ‘je doute’ plus que dans je ‘crois’, ce doute ne mène nul part. Mais quand le doute donne la force de chercher la vérité, on ne tarde pas à arriver au bout. La sortie du doute inonde la joie à un chercheur de Dieu. Imaginez la joie de Thomas de retrouver que Jésus est ressuscité, sans trop attendre il a confessé «Mon Seigneur et mon Dieu» (Jn20, 28) il ne doutait plus, il croit.

1. Action de grâce pour le don de la foi

Il n’y a pas de foi chrétienne qui ne passe par l’hésitation et le doute. Une foi sans questions, sans interrogations risque en effet de sombrer dans le «fidéisme», c’est-à-dire, je n’y comprends rien mais j’y crois quand même ou j’aime mieux ne pas trop réfléchir. La foi est une lumière qui aide à porter ses doutes. Nous devons savoir expliquer notre foi, c’est pour cela que l’Église dans son enseignement cherche à expliquer les vérités révélées. Quand on arrive à une foi mûre, on doit rendre grâce à Dieu.

            Le pape François nous rappelle que «La foi est un don gratuit de Dieu qui demande l’humilité et le courage d’avoir confiance et de faire confiance, afin de voir le chemin lumineux de la rencontre entre Dieu et les hommes, l’histoire du salut» (Lumen Fidei, n° 14) La foi est un don mais il appartient à l’homme de la demander à Dieu. Le bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916) faisait souvent cette prière «Mon Dieu, si tu existes, révèle-toi à moi». Ce don est gratuit «tout est grâce», comme le disait Thérèse de Lisieux (1873-1897). Pour Saint Paul «C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu.» (Eph2, 8)

            Tout ce qu’on a sans un prix payé, nous demande au moins un geste d’action de grâce. Jésus lui aussi rendait grâce à Dieu son Père «Jésus leva les yeux en haut et dit: Père, je te rends grâces de m’avoir écouté.» (Jn11, 41) Les Apôtres imitaient aussi leur maître en rendant grâces à Dieu «Je remercie mon Dieu par Jésus Christ à votre sujet à tous, de ce qu’on publie votre foi dans le monde entier.» (Rm1, 8) On peut rendre grâces à Dieu par des paroles, des chants de louanges mais aussi par les offrandes. N’oublions pas qu’il y a une puissance immense dans l’action de grâce et dans la reconnaissance.

2. Manifester et vivre la foi

La foi en Dieu se manifeste dans ce que nous lui apportons surtout  nos besoins, nos obstacles. La foi se manifeste par notre persévérance à suivre le sentier que Dieu nous trace, même en face des obstacles, du péril et des pertes apparentes.  «C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible.»  (He11, 27)  que nous surmontons. Elle se manifeste quand nous implorons des bénédictions et des grâces. La foi en Dieu se manifeste chaque fois que nous tournons vers sa parole pour y chercher la vie, la lumière et le chemin. Elle se manifeste dans notre obéissance à ses commandements, surtout celui de l’amour. 

3. Protéger notre foi

Les croyants sont comme des voyageurs qui traverse un désert, la foi est leur eau spirituelle à protéger sinon elle s’évapore. Cette foi doit être nourrie régulièrement pour ne pas mourir. Le pire ennemi de la foi est le diable. Ce dernier transforme notre monde en un champ où il est difficile de cultiver sa foi. Mais nous ne devons pas céder à ses tentations, il faut coûte que coûte s’attacher à Dieu sinon nous serons anéantis. Saint Jacques nous révèle ce que nous devons faire pour protéger notre foi «Soumettez-vous donc à Dieu, résistez au diable et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs, sanctifiez vos cœurs, gens à l’âme partagée.» (Jc4, 7-8)

            Nous savons que la foi vient par l’écoute et la pratique de la parole de Dieu. Saint Paul nous le dit «La foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole du Christ. » (Rm10, 17) C’est donc ce qui fait naître la foi qui la fait grandir et qui la protège. Nous ne pouvons pas protéger notre foi sans le concours de la Parole de Dieu. Nous sommes appelés à écouter et à méditer souvent la parole de Dieu. L’écoute de la parole de Dieu fait naître des disciples de Jésus et fait grandir ceux qui le sont.

            Le Carême nous parle du repentir, de la conversion intérieure. La conversion permanente aide un croyant à renforcer sa foi. Dans la conversion, on délie les pièges du diable. On se sépare de cet ennemi numéro un de la foi. Il faut se séparer des méthodes du diable qui sont la paresse spirituelle, se montrer autosuffisant, l’orgueil, l’amour de soi, se réjouir du mal, etc.

            Mais rien ne peut protéger notre foi plus que l’amour du prochain. A ce propos l’apôtre Jean nous dit une parole fondamentale «Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas.» (1Jn4, 20) Plus on aime inconditionnellement, plus on ressemble à Dieu.

CONCLUSION

Le doute, le vacillement ou l’affaiblissement de la foi ne sont pas un problème en soi pour un croyant mais  une épreuve. Lorsqu’elle arrive Dieu est en fait près de lui pour le soutenir. On devient plus fort si on résiste à la tentation et quand on sort du doute, la fidélité et la confiance deviennent totales. Nous demandons chaque fois par la prière du Notre Père que «Dieu ne nous laisse pas tomber en tentation» et nous devons continuer incessamment à prier car la prière nous aide à aller plus loin avec Dieu. 

            Nous devons prendre certaines mesures pour renforcer notre foi parce qu’elle est appelée à grandir et à devenir forte afin d’arriver à sa maturité. Mais comme le dit Jésus la grandeur de la foi est relative. «si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: déplace-toi  d’ici à là, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible.» (Mt17, 20) Ce sont des œuvres ou des actes qui expriment la foi dit l’apôtre Jacques «C’est par les œuvres que je te montrerai ma foi.» (Jc2, 18) Pour que ceux qui nous voient ne doutent pas de Dieu et de son amour, essayons de vivre quotidiennement notre foi dans la joie à travers ce que nous faisons.

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