Le dialogue avec l'islam
Fait accidentellement prisonnier par les Turcs en 1354, saint Grégoire Palamas séjourna plus d'un an parmi eux.
Nous possédons deux lettres qu'il écrivit alors dont une « à son Église », celle de Thessalonique, et le compte rendu détaillé d'une discussion théologique qu'il eut avec des docteurs de l'islam. Grégoire, tout en considérant les Turcs comme des « barbares », les remercie de leur tolérance, encourage dans la foi les chrétiens qui restent nombreux en Asie Mineure, mais que tente la conversion soit à l'islam soit à une sorte de judaïsme proche de l'islam, préconise enfin un témoignage irénique de l'Évangile par un véritable dialogue avec les musulmans.
Il multiplie les entretiens avec leurs docteurs : « L'un d'eux déclara : "Le temps viendra où nous nous entendrons entre nous" ; et moi je l'approuvai et j'exprimai le vœu que ce temps vienne rapidement. » (Lettre à son Église, p. 19). Cette attitude qui tranche sur la polémique byzantine habituelle se fonde sur une philosophie de l'histoire où l'islam a sa place.
Pour Palamas, il apporte en effet à d'innombrables païens la révélation du Dieu unique, du Dieu personnel : « Même si tous les hommes ne sont pas soumis à l'évangile du Christ, tous, transformés inconsciemment, confessent ensemble un Dieu unique, créateur de l'univers. Et si tu interroges [les peuples orientaux, c'est-à-dire musulmans], entendras te répondre immédiatement ces paroles dignes d'Abraham : "Nous vénérons le Dieu du ciel." » (Défense des saints hésychastes, p. 392-394).
Ce que n'auraient fait ajoute Palamas, ni les savants, ni les poètes, ni les philosophes de la Grèce antique.
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