Les caricatures de Dieu jonchent l'histoire, celle aussi du christianisme, comme autant d'idoles mentales qui ont conduit les hommes soit à la cruauté, soit à l'athéisme : comment, à l'époque moderne, avec l'essor de l'esprit critique et de la liberté, auraient-ils pu accepter un Dieu qui leur semblait pire qu'eux-mêmes, du moins que la plus haute exigence de leur conscience secrètement fécondée par l'Évangile ?
Les hommes ne cessent de projeter sur Dieu, pour se l'approprier et l'utiliser, leurs propres obsessions, individuelles ou collectives. Il leur faut comprendre qu'on ne peut saisir Dieu de l'extérieur, comme un objet, car il n'y a pas d'en dehors par rapport à lui, le Créateur ne se juxtapose pas à la créature. « C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Actes 17, 28) comme disait Paul aux Athéniens, mais, enfermés en nous-mêmes, enfermés aussi « dans sa main nous ne pouvons le connaitre que s'il établit librement avec nous une relation où la distance et la proximité se font le lieu d'une Parole, de Quelqu'un qui parle à quelqu'un.manière des hérissons, modèlent sur eux-mêmes leur idée du Dieu bienheureux.
La plupart des hommes, enfermés dans leur corps mortel comme l'escargot dans sa coquille, enroulés dans leurs obsessions à la manière des hérissons, modèlent sur eux-mêmes leur idée du Dieu bienheureux.
CLÉMENT D'ALEXANDRIE
Stromates, v, XI (PG 9, 103)
Apostolia N°152
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