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12 février 2021 5 12 /02 /février /2021 20:30

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,21-28.

Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. » L'esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.

Dans cette synagogue, on donne la parole à Jésus, comme c’était l’usage : le jour du sabbat, on avait l’habitude de lire les Ecritures, puis on invitait un des participants à en faire un commentaire. Il n’y avait donc pas que les scribes qui pouvaient prendre la parole dans une synagogue.

« Jésus parlait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ».

Dans l’évangile de Marc, c’est la première fois que Jésus entre dans une synagogue. Il a trouvé ses disciples au milieu des pêcheurs, il est né dans une étable, fréquentait et enseignait dans des lieux ouverts. Donc, "son autorité", il ne l’a pas vraiment acquise dans les synagogues (ou sur les bancs d’un séminaire ! :-).

Il paraît que nos églises se vident, que nos catéchismes sont dépassés, les sermons ennuyeux. Bref, semblables aux scribes détenteurs du savoir théologique, beaucoup de prêtres semblent encore aujourd’hui, les seuls interprètes autorisés de la Bible.

Dans la vie, il y a beaucoup de donneurs de leçons, mais les hommes qui ont une parole qui nous "ranime" sont plus rares.

Jésus ravive ceux qui l’écoutent, et ceux-ci se rendent compte qu’il touche en eux quelque chose de très profond, alors que les scribes et les pharisiens restent enfermés dans leur propre compréhension des textes.

Et cette "autorité" de Jésus ne vient sûrement pas de lui-même, mais de son unité avec le Père (« Que Ta volonté soit faite »).

« Je sais fort bien qui tu es : le saint, le saint de Dieu » et « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? »  

En alternant le "je" et le "nous", il se révèle divisé, il a un discours confus, qui rappelle celui des gens atteints de schizophrénie (étym. : l’esprit divisé). L’étymologie de "aliéné", c’est "autre", "étranger", comme cet "autre" esprit qui "possède" cet homme.

À l’époque de Jésus, être possédé par le démon apparaissait comme un phénomène accepté. L’origine du mot "diable", c’est la même que diviser, c’est le grand "diviseur" (guerre, animosité, jalousie…).

Cet homme est divisé.

Et moi-même, qu’est-ce qui me sépare de LUI ?

Avec la parole « Silence ! Sors de cet homme. », Jésus va exorciser ce démon de la division intérieure, et libérer l’homme de cet "esprit impur" comme il est écrit, lui permettant d’être lui-même ("Va vers toi" dit Dieu à Abraham).

Il peut sûrement encore aujourd’hui, m’affranchir de mes "aliénations" qui m’éloignent de mon intériorité, de LUI (St Paul : "c’est le Christ qui vit en moi").

« Tous s’interrogeaient : Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! ». Ils en oublient ce qu’a enseigné Jésus dans la synagogue.

Que faire aujourd’hui, pour transmettre de manière vraiment nouvelle la parole des Evangiles, que souffle l’Esprit ?

D’après Marc, pour être libérées de tout ce qui les "aliène", nos institutions ecclésiales devraient consentir à une remise en question, à une "dépossession" du savoir, à l'abandon de certaines certitudes.

Mettre à jour « un enseignement Nouveau », parler en vérité, en arrêtant d’interpréter seuls, en affirmant :  "Ce que Dieu veut dire, au travers de cet évangile…".

Olivier

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