Mon nom même, Judas, est devenu une abjection. Un traître.
Cet homme-là, à qui il vaudrait mieux ne pas être né. Vous avez beau me mépriser, et vous avez raison de le faire, mais souvenez-vous : quand le maître annonçait que l’un des convives le livrerait, tous, tous, sans exception aucune, vous vous êtes mis à lui demander : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Maintenant, les jeux sont faits. Je ne suis qu’un pendu ; toi, tu t’apprêtes à célébrer la Pâque. Mon désespoir m’a emporté, et ma confession faite à mes complices « j’ai livré un sang innocent ! »* n’a sauvé personne.
Pourtant, à moi aussi Jésus s’est donné sans réserve lors de ce repas pascal où il bénissait le pain et le vin.
Toi, tu te tiendras devant ce repas où notre Maître se livre à nous pour notre salut. Souviens-toi de moi au seuil du Royaume !
Qu’il ne se livre pas à toi dans sa Pâque sans que tu le reçoives d’un cœur humble et généreux. Il est ton trésor, contre quoi l’échangeras-tu ?
Quand le prince de ce monde viendra roder près de ta porte, ne marchande pas avec lui : « Que veux-tu me donner pour que je te le livre ? »**
« Serait-ce moi, Seigneur ? » – ne méprise aucun pécheur, tu es de notre nombre. Et surtout, souviens-toi : moi aussi, il m’a aimé !
Il m’appelait son ami.
Aie confiance dans sa miséricorde, elle est bien plus forte que ton péché.
Cours vers lui, non vers tes complices.
Et tu ne suivras pas mon chemin.
Frère Pavel Syssoev
* Évangile selon saint Matthieu, ch. 27, v. 4.
** Évangile selon saint Matthieu, ch. 26, v. 14.
Ecouter la méditation
S'abonner au Blog Seraphim
Cliquer ICI