Chaque être humain est prêt à défendre à tout prix ce qui constitue le sens profond de son existence : son métier, sa famille, sa foi, sa liberté…En manifestant le samedi 17 juillet 2021 dans de nombreuses villes, les Français ont ainsi répondu, sur le plan moral et spirituel, au « quoi qu’il en coûte » financier et présidentiel.
Ces premières manifestations ont réuni des personnes très diverses – d’âge, de culture, de croyance et d’option politique. Il ne s’agissait pas, comme les médias l’annonçaient avec mépris, d’une manifestation de « gens d’extrême-droite et d’anti-vaccins ». C’était un soulèvement salutaire d’hommes, de femmes, avec adolescent et enfants, ayant à cœur de clamer leur amour de la liberté, avec la grandeur qui s’y attache, autrement dit, de rappeler la véritable dignité de l’être humain.
Le principal mobile d’un si grand rassemblement n’était pas dirigé d’abord contre la vaccination, mais contre la coercition et la discrimination que représente le pass sanitaire imposé à tous. Si la nécessité d’avoir une carte d’identité ou un passeport n’est pas contestable, en revanche l’idée de faire dépendre le statut de citoyen à part entière de son état de santé (ici, de vacciné) est tout à fait pernicieuse. A quand, pour les récalcitrants du QR code, le port d’un bracelet électronique, version moderne de la crécelle des lépreux ?
Le combat pour la liberté se déroule sur plusieurs plans qui ne s’opposent ni ne s’excluent : social, politique, philosophique et spirituel.
En peu de temps, la France (que les technocrates ne dénomment plus que par « les territoires ») a vu la dictature s’installer. Mais une dictature si bienveillante, diffusant chaque jour son mantra favori « prenez soin de vous », que la plupart des citoyens n’en ont pas perçu la dangereuse et rapide progression.
Il y a quelques semaines, j’ai relu le célèbre livre d’Orwell dont le récit est censé se dérouler en l’an 1984 (l’auteur lui-même est mort en 1950). Le système totalitaire instauré par Big Brother, avec la Police de la Pensée, représente un avertissement autant qu’une sinistre prophétie. Il s’agit, en restreignant le vocabulaire de manière drastique (novlangue) d’empêcher l’expression même de la pensée personnelle et des sentiments.
Un « télécran » surveille chaque citoyen de façon permanente. La peur, la menace, la suspicion et la délation assurent une apparente cohésion entre sujets soumis. Le système de Big Brother se maintient également par l’éviction de tout élan spontané, tout sentiment humain de tendresse, d’affection, de soutien. Je cite : « Le Parti avait commis le crime de persuader que les impulsions naturelles, les sentiments naturels étaient sans valeur. » Tandis que pour les générations précédentes, « ce qui importait, c’étaient les relations individuelles,et un geste absolument inefficace, un baiser, une larme, un mot dit à un mourant, pouvaient avoir en eux-mêmes une signification. »
L’interdiction d’approcher les personnes âgées ou en fin de vie, cela vous rappelle-t-il quelque chose ?
D’après le récit d’Orwell, cette effarante entreprise de déshumanisation aboutirait à son apogée en 2050. On a donc de l’avance.
On connait les armes, misérables mais souvent efficaces, dont usent les régimes totalitaires, munis de leur propagande : la peur, la menace, l’intimidation, le contrôle, le chantage, le bâillonnement, le fichage, la sanction. La force brute et brutale, à défaut de justice. Relisons Blaise Pascal : « La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. (…) Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. »
Et la philosophie, connaisseur des passions humaines et des rouages du pouvoir, de conclure : « Ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. »
Il est tellement simpliste (ou malhonnête) d’affirmer que la manifestation du 17 juillet était uniquement dirigée contre la vaccination et qu’elle rassemblait des individus obscurantistes, ignorants rétrogrades et anti-progrès, et même traités d’êtres nuisibles, tels des pestiférés avides de contaminer autrui. Certes, les Français ont la possibilité de se faire vacciner, ils ont le droit aussi de refuser l’injection d’un pseudo-vaccin ARN messager, dont le protocole d’expérimentation s’étend officiellement jusqu’en 2023.
Mais surtout, certains comprennent que la vaccination généralisée et obligatoire, cautionnée par un passeport de bonne conduite permettant de travailler, voyager, se cultiver, se réunir, est le prétexte tout trouvé pour soumettre et contrôler l’ensemble des citoyens. Derrière les suaves invocations au « bien commun », à l’altruisme, à la sécurité et à la santé de tous, à la protection « des plus fragiles », etc. On entend à nouveau Orwell : « les progrès techniques eux- mêmes ne se produisent que lorsqu’ils peuvent, d’une façon quelconque, servir à diminuer la liberté humaine. »
Face à une vile idéologie enjoignant à la seule survie biologique, l’enjeu de ce combat d’envergure est bien la liberté humaine. En grec, il existe deux termes pour qualifier la vie : « bios », qui est la vie corporelle, le fonctionnement des organes, des membres du cerveau, et « zoé » qui désigne une vie supérieure, impérissable, d’ordre spirituel.
Ainsi Socrate, dans le Gorgias de Platon, s’adresse à Calliclès : « Mais regarde, bienheureux, si la noblesse et la bonté d’âme ne consiste qu’à sauver sa vie et avoir la vie sauve ! » Socrate, mais aussi Sénèque, Cicéron et d’autres philosophes de l’Antiquité rappellent que la qualité d’une vie humaine, sa valeur morale, l’emportent sur la durée d’une existence. Mais, de nos jours, à l’exercice des vertus qui s’avère exigeant, on préfère le prolongement d’une existence dénuée de signification.
Les armes du Prince de ce monde sont, elles aussi faciles à repérer. Je discerne trois stratégies principales destinées à semer le trouble et la zizanie parmi les humains : la confusion, la division, et l’inversion. Ténébreuse trinité.
La division, aujourd’hui, c’est de scinder la société en deux clans, de dresser les citoyens les uns contre les autres : d’un côté les bons (les soumis, les résignés, les peureux, vaccinés ou non), de l’autre les méchants (les dangereux qui, vaccinés ou non, ont encore le goût de la liberté). Cette division crée aussi de grands conflits au sein d’un couple, d’une famille et entre amis.
Au sujet de la « gestion de la crise du Covid », les exemples abondent qui entretiennent et accroissent le climat de confusion : recommandations contradictoires, incohérence, mensonges et dissimulation. Quant à la maligne stratégie de l’inversion, le premier ministre en a offert une démonstration retentissante en distinguant méticuleusement les biens « essentiels » des « non essentiels ».
Les premiers, seuls autorisés par le gouvernement, consistaient en produits alimentaires et de toilette. Le ministre aurait dû dire : produits élémentaires, basiques, de première nécessité, assurant la survie, le « bios ». Parce que ce qui est essentiel, c’est précisément ce qui, immatériel, subtil, transcendant, est relié à l’Essence et procure des nourritures spirituelles. Autant dire, l’exact contraire du matériel qui s’avère provisoire, incertain, périssable. Grave inversion ravalant les inspirations supérieures de l’être humain à des besoins de substance physique.
On s’est moqué de tous ceux qui, pendant le confinement de 2020, avaient fait provision de pâtes et de papier WC. En réalité, ils ont suivi et concrétisé l’image de l’homme à quoi le Gouvernement les réduisait : des tubes digestifs. Or, l’homme intérieur, qui vit de la liberté de l’Esprit, n’a rien à voir, faut-il le préciser, avec l’homme intestinal.
Le monde régi par le Trompeur s’en donne tout à son aise, et ses stratégies de division, confusion et inversion vont bon train (on dit toujours : le diable et son train). Ainsi, à la suite de l’allocution du chef de l’Etat, près de trois millions de Français se sont rués sur Doctolib afin de recevoir leur précieuse dose, substitut de l’élixir de jouvence et de la pierre philosophale. Relaté par le Gouvernement, ce fait a été qualifié de « prise de conscience » chez les Français.
Alors que ceux-ci, juste avant de partir en vacances, se sont vus tout bonnement contraints et forcés d’obtempérer à la seringue magique. Ils voulaient sauvegarder leurs vacances, leurs loisirs, leurs réunions de famille et autres festivités. Ils ont réagi de manière réaliste et pragmatique, et on ne saurait les en blâmer, même si, en cédant au chantage, ils ont abdiqué – ou n’ont pas défendu à tout prix – leur précieuse liberté.
A travers les siècles et dans le monde entier, des êtres humains se sont battus pour la liberté, et non seulement pour les droits qui en découlent. L’Histoire garde mémoire des peuples opprimés, des personnes réduites en esclavage, de tous ceux qui ont enfermés et réduits au silence pour avoir désobéi aux lois temporelles de la cité et témoigné d’un Instance supérieure. Cette liberté de l’homme est toujours à défendre et à conquérir, elle n’est jamais assurée ni définitive. Aussi requiert-elle une extrême vigilance et une vaillance vive.
En l’an 1548, à l’âge de dix-huit ans, Etienne de la Boétie rédigea un texte magistral dont le titre pourrait suffire à lui seul : Discours de la servitude volontaire. Je cite : « C’est le peuple qui s’asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix ou d’être serf ou d’être libre, quitte la franchise et prend le joug, qui consent à son mal… » Bien avant Georges Bernanos, reprenant tragiquement la question de Lénine, « la liberté, pour quoi faire ? », et déplorant que le goût même de la liberté ait été déserté le cœur des Français, la Boétie s’interroge, cherchant « comment s’est ainsi si avant enracinée cette opiniâtre volonté de servir, qu’il semble maintenant que l’amour même de la liberté ne soit pas si naturelle. »
Concernant le domaine politique, les affaires de la cité, il me semble qu’une démocratie était censée garantir la liberté de conscience, d’expression, de travail, de culte, de choix ; la liberté aussi de se déplacer, se réunir, de rencontrer autrui et dialoguer avec lui, autant dire la possibilité et la joie de s’enrichir mutuellement, d’aiguiser son intelligence, d’élargir sa compréhension. Il me semble aussi que ce n’était pas par hasard si le beau mot de Liberté ouvrait la devise trine de la République française.
Venons-en au domaine philosophique et spirituel. A des questions qui concerne chacun. La peur de mourir, instillée à grand renfort médiatique, devrait faire place au questionnement beaucoup plus intéressant (mais perturbant) : que veut dire vivre ? Vivre, est-ce seulement ne pas mourir ? Est- ce seulement sauver sa peau et jouer les prolongations ?
On peut survivre au niveau élémentaire, jusqu’à ce que mort s’en suive. On peut aussi chercher, pressentir, une autre vie qui est sur-vie et sur laquelle la mort n’a pas de prise. Or, il est patent que les gens qui nous gouvernent aujourd’hui sont, sinon athées, du moins dépourvus de toute préoccupation d’ordre métaphysique et spirituel. Rivés au mondain et au temporel, où l’ambition et la volonté de puissance peuvent s’exercer, et dédaigneux de l’éternel.
Pourtant, il n’est pas si loin le temps où le Général de Gaulle, chrétien amoureux de la France, dialoguait magnifiquement avec son ministre, le grand écrivain André Malraux, lui qui se disait agnostique et ne cessait d’invoquer « la plus haute part de l’homme », sa « part éternelle », en Miguel de Unamuno dans le sentiment tragique de la vie : « Celui qui, prétendant diriger ses semblables, dit et proclame qu’il n’a cure des choses de là-haut, ne mérite pas de les diriger. »
Si donc les politiciens se réfèrent uniquement à un monde matérialiste, s’ils ignorent ou refusent toute dimension supra-terrestre, toute réalité invisible et éternelle, tout sens supérieur à l’Histoire humaine, ils dictent des lois et des comportements destinés à maintenir des citoyens au seul niveau temporel et horizontal, avec pour ceux-ci la perspective radieuse de consommer, « profiter » et « se faire plaisir ». Déjà, avec l’’instauration de la « laïcité » à la française qui se montre non pas tolérante mais hostile au phénomène religieux, et finit par étouffer en chacun le sens de l’Idéal et le désir d’éternité.
Il est sommaire d’opposer la laïcité républicaine à la démarche religieuse, parce que ce qui honore l’être humain est son désir de dépassement et sa quête de connaissance, une Connaissance qui surplombe les savoirs et achemine vers la Sagesse. La plupart des philosophes actuels ont chassé la Métaphysique de leur réflexion et lui préfère l’engagement politique, l’écologie, l’humanitaire, voire le thérapeute et le développement personnel.
Aux trois questions existentielles s’offrant à toute conscience humaine : qui suis-je ? d’où viens-je ? où vais-je ? Pierre Dac ajoutait et à quelle heure on mange ? Il apparait qu’au début du troisième millénaire, dans le pays de France à la culture magnifique et à la langue pleine de finesse, on se contente de la dernière question.
Dans les circonstances présentes, l’enjeu spirituel du combat est capital, il est même le levier du soulèvement. Les technocrates de la politique et de la science sont conditionnés par le monde de la matérialité et même asservis à ce monde, acquiesçant à ses normes et à ses lois. Et ils entendent assujettir tous les citoyens au seul monde physique, visible et limité, rendant la caverne du mythe de Platon de plus en plus étriquée et étouffante, même si elle se trouve désormais doté de multiples écrans et gadgets pour faire passer le temps de l’enfermement.
Ils n’en sont sans doute pas conscients, puisque leur seule référence est la réalité physique et empirique qui se présente à leur sens et à leur raison, mais eux-mêmes, qui s’instaurent gardiens de la prison, se trouvent enchaînés. Comme l’écrit Henry Corbin, penseur considérable et inspiré, en décryptant un récit initiatique d’Avicenne (médecin et philosophe iranien du Xème siècle), il s’agit de « sortir d’une prison dont les geôliers ne savent qu’ils sont eux-mêmes captifs. »
Méfions-nous des faux guides qui égarent la population, sous couleur de « prendre soin » d’elle, sous prétexte de la protéger et rassurer. La lumineuse philosophe Simone Weil rappelle dans la personne et le sacré, un essai rédigé la dernière année de sa courte vie, que « la justice consiste à veiller à ce qu’il ne soit pas fait de mal aux hommes. » Et elle développe : « On peut transmettre du mal à un être humain en le flattant, en lui fournissant du bien-être, des plaisirs ; mais le plus souvent les hommes transmettent du mal aux hommes en leur faisant du mal. »
Souvenons-nous des flatteries du Grand Inquisiteur dans l’apologie imaginée par Dostoïevski. On s’aperçoit alors que, avec l’étau qui se resserre et rend la vie irrespirable et les gens malheureux, c’est le confinement de l’âme qui est en jeu. L’issue vers le monde spirituel devient difficile, bientôt empêchée. Les chemins de l’aventure intérieure sont barrés ou effacés afin que chaque mortel soit projeté dans la seule extériorité. Telle est la mort véritable, affreuse. Ecoutons encore Henry Corbin, dans Face de Dieu, face de l’homme, qui date de 1964.
« L’homme mort, c’est-à-dire spirituellement mort, ne reconnaît comme vrai et bon que ce qui appartient au corps matériel et à ce monde-ci. Les fins qui l’influencent ne concernent que la vie de ce il ne peut y croire. ( …) Il est esclave des servitudes extérieures : craintes de la loi, de la perte de la vie, de la richesse, de la réputation – toute chose qu’il valorise pour elles-mêmes. »
Le grand risque, de nos jours comme de tout temps, ce n’est pas de mourir du covid, de la peste ou du choléra, c’est d’oublier et de trahir, tout autant que notre patrie terrestre, la France, la patrie céleste de notre âme, ainsi que notre véritable destination. C’est s’adapter au monde de la finitude, consentir à la condition mortelle, à l’absurde, au néant.
Elle est intéressante aussi, cette expression de « pass sanitaire ». On ne remerciera jamais assez les zélateurs de la novlangue, inventeurs de la très altruiste GPA et des festifs vaccinodromes. Il s’agit en l’occurrence d’un certificat de conformité et de docilité qui ouvre les portes d’un paradis mirifique, fait de cafés et de restaurants, cinémas, discothèques, piscines et parcs d’attractions, etc. Bref, tout ce qui se consomme et fait plaisir immédiatement, tout ce qui « divertit » au sens pascalien, rapporte de gros sous au système et fait tourner la machine sans âme.
Or, le pèlerin spirituel (osons un adjectif qui bientôt sera banni de la novlangue : le pèlerin mystique) cherche, lui, des passages, des trouées vers le Ciel, une issue vers le Haut vers les mondes supérieurs et invisibles par qui il se sait convoqué et auxquels il se sent mystérieusement apparenté. Les plus grandes civilisations de la planète se préoccupaient des choses de l’éternité et du voyage de l’au-delà, ce dont témoignent entre autres le livre des morts de l’Egypte pharaonique et le Bardo Thödol du Tibet.
Ce que visent le pèlerin, l’homme de désir, le chevalier au « cœur d’amour épris », c’est l’Absolu, qui se révèle absolument libre, délié de tout. Ainsi, au IVéme siécle, le grand mystique cappadocien Grégoire de Nysse affirme sans ambages « C’est par sa liberté que l’homme est égal à Dieu. » Cela veut dire que l’homme accompli, l’être de lumière, reflète l’infinie liberté divine et en témoigne en ce monde.
On l’a compris, la liberté véritable est le signe même de l’Esprit. Comme l’énonce la parole célèbre et vivifiante de l’apôtre Paul, dans le deuxième Epître qu’il adresse aux Corinthiens : « Le Seigneur, c’est l’Esprit, et où et l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »
Insistons encore une fois, afin de ne pas diviser les Français. Ceux qui manifestent et luttent pour de meilleures conditions de vie, pour la justice sociale, un travail et un logement décents, pour davantage de dignité et de fraternité, ne sauraient être opposés à ceux qui combattent pour la vie de l’âme au nom de la liberté de l’Esprit. C’est une œuvre commune de transformation et d’élévation qui témoigne de « la force et de l’honneur d’être homme » - selon les termes de Malraux
Ne succombons pas au désespoir ni à la résignation devant ce grand malheur qui s’abat sur la France. Dans les justes combats se manifestent des soutiens, visibles et invisibles. Parmi eux, l’Archange St Michel, patron de la France et vainqueur des ténèbres. Assurément, la situation est très grave, mais la désespérance peut réveiller chez certains une immense nostalgie, une mémoire venant de très loin, la « mémoire de l’immémorial » dont parle Gaston Bachelard. Elle peut aussi chasser les illusions et les fausses promesses dont jusqu’ici beaucoup se contentaient pour continuer à vivre, à survivre.
Peut-être (et assurément à leur insu), ces politiciens et scientistes susciteront un éveil, un élan, chez beaucoup : un rappel de la dimension verticale de l’être humain et de sa mission spirituelle sur terre.
Sans le vouloir, et contrairement à leur plans, ces technocrates vont créer un sursaut chez les Français qui ne sont pas encore totalement anesthésies, ensorcelés. Un sursaut qui, lui, sera une véritable « prise de conscience ». Non, se diront ces Français, il n’y a pas que cette fausse vie à ras de terre, avec sa nourriture empoisonnée et ses plaisirs frelatés, avec ses récompenses et punitions financières, cette existence plate et vide à laquelle ils veulent nous assigner.
Oui, il est possible de vivre, de se sentir vivant, en se passant des restaurants, des loisirs collectifs, du shopping dans les centres commerciaux, etc. En se tournant vers l’intérieur, vers les vraies richesses, la joie inaliénable, et « en même temps » vers le Principe Supérieur, le Dieu unique, l’Ineffable, la glorieuse lumière.
Oui, c’est un bon combat. Un combat héroïque et mystique pour le Souverain Bien.
Il y a 2400 ans, au tribunal d’Athènes, Socrate déclara fièrement aux juges misérables qui le condamnaient à mort : « vous pouvez me tuer, vous ne pouvez pas détruire mon âme. »
Jacqueline KELEN Ecrivain
Dimanche 18 juillet 2021
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