Le Christ aime l'enfance
Lorsque les trois mages eurent été conduits par l'éclat d'une nouvelle étoile pour venir adorer Jésus, ils ne le virent pas en train de commander aux démons, de ressusciter des morts de rendre la vue aux aveugles, ou la marche aux boiteux, ou la paroles aux muets, ni d'accomplir quelque acte relevant de la puissance divine ; non, ils virent un enfant gardant le silence, tranquille, confié aux soins de sa mère ; en lui n'apparaissait aucun signe de son pouvoir, mais il offrait à la vue un grand prodige, son humilité.
Aussi le spectacle même de ce saint enfant auquel Dieu, Fils de Dieu, s'était uni, présentait aux regards un enseignement qui devait plus tard être proclamé aux oreilles, et ce que ne proférait pas encore le son de sa voix, le simple fait de le voir faisait déjà qu'il l'enseignait.
Toute la victoire du Sauveur, en effet, victoire qui a subjugué le diable et le monde, a commencé par l'humilité et a été consommée par l'humilité.
Il a inauguré dans la persécution ses jours prédestinés, et les a terminés dans la persécution ; à l'enfant n'a pas manqué la souffrance, et à celui qui était appelé à souffrir n'a pas manqué la douceur de l'enfance ; car le fils unique de Dieu a accepté par un unique abaissement de sa majesté, et de naître volontairement homme et de pouvoir être tué par les hommes.
Si donc, par le privilège de son humilité, le Dieu tout-puissant a rendu bonne notre cause si mauvaise, et s'il a détruit la mort et l'auteur de la mort, en ne rejetant pas tout ce que lui faisaient souffrir ses persécuteurs, mais en supportant avec une suprême douceur et par obéissance à son Père les cruautés de ceux qui s'acharnaient contre lui ; combien ne devons nous pas nous-mêmes être humbles, combien patients, puisque, s'il nous arrive quelque épreuve, nous ne la subissons jamais sans l'avoir méritée !
Qui se fera gloire d'avoir le cœur chaste ou d'être pur du péché ?
Et, comme le dit saint Jean : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous abusons, et la vérité n'est pas en nous.»
Qui se trouvera si indemne de fautes qu'il n'ait rien en lui que la justice puisse lui reprocher, ou que la miséricorde doive lui pardonner ?
Aussi toute la pratique de la sagesse chrétienne, bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance des paroles, ni dans l'habileté à disputer, ni dans l'appétit de louange et de gloire, mais dans la sincère et volontaire humilité que le Seigneur Jésus-Christ a choisie et enseignée en guise de toute force, depuis le sein de sa mère jusqu'au supplice de la croix.
Car un jour que ses disciples recherchaient entre eux, comme le raconte l'évangéliste, « qui, parmi eux, était le plus grand dans le Royaume des cieux, il appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.»
Qui donc se fera petit comme cet enfant là, voilà qui sera le plus grand dans le Royaume des Cieux.
Le Christ aime l'enfance qu'il a d'abord vécue et dans son âme et dans son corps.
Le Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, règle d'innocence, modèle de douceur.
Le Christ aime l'enfance, vers elle il oriente la manière d'agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards ; il attire à son propre exemple ceux qu'il élève au royaume éternel."
Saint Léon le Grand, Sermons : VII pour l’Epiphanie, 2 – 3.
Comment connait on le prénom des rois mages ?
Gaspard, Melchior, Balthazar...
Que signifient ces noms des mages venus d'Orient, que dévoilent-ils de ceux qui les portent, et à quoi nous invitent-ils ?
Lorsque saint Matthieu raconte la visite « des mages venus d’Orient » (Mt 2), il ne précise pas leur nom.
Ce n’est que vers la fin du XIIIe siècle que Jacques de Voragine, dans sa Légende dorée, évoque le prénom des mages : Gaspard, Melchior et Balthazar.
Mille trois cents ans après leur visite à Bethléem, voilà qui paraît un peu suspect.
Ces prénoms sont soit des surnoms, soit des noms conservés par la tradition orale
Dans la tradition biblique, le nom est très important, car il dit quelque chose de la personne, il « parle » de celui qui le porte.
Quand c’est Dieu qui le donne, le nom renvoie le plus souvent à la mission (Abraham, Jean Baptiste, Jésus).
Quand ce sont les hommes, le nom dévoile une caractéristique. Ainsi en est-il des noms prêtés aux rois mages.
Des surnoms significatifs
Gaspard signifierait en hébreu : « Celui qui possède un trésor » ou en latin : « Celui qui vient voir ». Voilà qui irait bien à un roi mage.
Melchior viendrait de l’hébreu melech qui signifie « roi ». Rien de plus logique !
Balthazar signifierait, dans une langue orientale très ancienne (l’akkadien) : « Le protecteur du roi ». Si on met un « R » majuscule à roi, ça va très bien aussi !
La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) eut la chance, dans des visions, de suivre les rois mages.
Elle raconte qu’ils étaient bien trois, mais qu’ils s’appelaient Mensor, Sair et Théokéno.
Elle ajoute que Gaspard, Melchior et Balthazar ne sont que des surnoms donnés en fonction du caractère de chacun, le premier signifiant : « Il va avec amour », le deuxième : « Il va doucement », le troisième : « Il unit promptement sa volonté à celle de Dieu » ! Voilà qui est étrange !
Que penser de tout cela ? Rien de spécial ! Ce ne sont que des détails qui ne changent rien au fond de l’histoire. Peu importe leurs prénoms, ces fameux mages venus d’Orient nous invitent à adorer le Messie.
Famille chrétienne
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