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2 mai 2022 1 02 /05 /mai /2022 19:33

Dans le podcast Imprenable, le Père Guy-Emmanuel Cariot compare notre vie à un village fortifié. Les différents bâtiments qui le composent symbolisent les domaines de notre vie, soumis chacun au combat spirituel. Septième épisode, l'église, symbole de notre relation à Dieu.

Quand notre vie spirituelle est attaquée, nous n’arrivons plus à prier, des tentations nous assaillent, notre foi diminue, nous sommes en colère contre Dieu, nous nous détournons de l’Église et des sacrements. Nous pouvons aussi ressentir l’effet de maléfices.

Le démon a plus d’une arme dans son sac et peut nous impressionner. Notre lien à Dieu peut être attaqué par le démon, c’est une certitude. Je diviserai en deux podcasts la réflexion sur l’église du village.

Aujourd’hui, je décrirai les manières dont notre vie spirituelle peut être attaquée et comment.

Dans le second, la semaine prochaine, j’appliquerai à l’église du village la méthode du château.

1.

Il y a en premier lieu les personnes qui ont fait de la sorcellerie, de la magie, consulté des mages, des magnétiseurs, pratiqué telle ou telle thérapie orientale, etc.

Au terme d’un chemin d’éloignement de Dieu, elles se retrouvent sans force spirituelle : l’absence de confession, de messe dominicale, de soutien ecclésial les ont menés à une ignorance de plus en plus grande des mystères de la foi, faute d’enseignement et de « frères ».

Peu ou pas nourrie, leur prière est de moins en moins chrétienne. Souvent le Christ en est absent. Il reste certes un Dieu, là-haut, mais il n’a plus les traits du Fils de Dieu. Cette prière aux forts relents de paganisme entretient la crainte servile de Dieu et a souvent des allures de « donnant-donnant ».

On multiplie les actes et les objets de piété, mais il n’y a plus de rapport avec l’enseignement de l’Écriture et avec les vérités de foi. On attend de Dieu une protection magique - comme une sorte de bulle - qui ne laisse aucune place à la liberté ni au combat spirituel.  

On est alors très proche d’aller se réfugier dans une « spiritualité de bazar » : « Puisque mes prières ne marchaient pas, je suis allé voir quelqu’un ». Aller voir un mage, un voyant, un sorcier pour se protéger du mal est bien pourtant la dernière chose à faire.

Saint Thomas d’Aquin le dit clairement : « Aucun avantage temporel ne peut être mis en balance avec le dommage spirituel qui menace notre salut, si nous invoquons les démons pour découvrir des secrets. »

Il est bon de rappeler ici l’enseignement de l’Église, synthétisé dans le Catéchisme de l’Église catholique (§ 2110-2117).   Il nous met en garde contre la superstition qui est une déviation du sentiment religieux et affecte donc le culte que nous devons lui rendre.

Attacher à la simple matérialité des choses une efficacité spirituelle, sans travailler à se rendre disponible à la grâce est superstitieux.  À propos de la divination et de la magie, le catéchisme invite les fidèles « à s’en remettre avec confiance entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner toute curiosité malsaine à ce propos ».

Le Catéchisme cite les différentes formes de magie pour avertir les chrétiens : « recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort « dévoiler » l’avenir.

La consultation des horoscopes, la chiromancie, l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées.

Elles sont en contradiction avec l’honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul. » 

Ces pratiques de magie et de sorcellerie « par lesquelles on prétend domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel sur le prochain, – fût-ce pour lui procurer la santé -, sont gravement contraires à la vertu de religion.

Ces pratiques sont plus condamnables encore quand elles s’accompagnent d’une intention de nuire à autrui ou qu’elles recourent ou non à l’intervention des démons. Le port des amulettes est lui aussi répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou magiques.

Aussi l’Église avertit-elle les fidèles de s’en garder. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni l’invocation des puissances mauvaises, ni l’exploitation de la crédulité d’autrui. » (§2117)  

On le voit dans ces articles très clairs, l’anémie spirituelle par éloignement de l’Église conduit à toute sorte de liens extrêmement dangereux. La magie est toujours un péché contre Dieu à qui seul, on doit rendre un culte.

Elle cherche toujours à obtenir des avantages matériels (la santé peut l’être aussi) et met pour cela l’âme en danger de mort éternelle. Appartiennent aussi à cette première catégorie ceux qui ont été victimes de sorcellerie sans aucune faute de leur part.

 2. 

En second lieu se trouve, en un nombre plus restreint, ceux qui ont « parlé avec les ténèbres ». Occultisme, satanisme sont assez répandus dans notre monde. Un simple coup d’œil sur un moteur de recherche sur internet laisse pantois. Concernant les jeunes, le satanisme est souvent ludique au début.

Mais faire tourner les tables en fin de soirée avec des amis, invoquer le diable pour obtenir une faveur, peut se révéler pour certains une porte ouverte dramatique et être le début d’un long cauchemar. Si le phénomène est associé à la consommation d’alcool et de stupéfiants, la volonté du jeune sera encore plus affaiblie et l’emprise encore plus grande.

Les fruits ne tarderont pas à arriver : dépression, chute des résultats scolaires, vie de débauche, éloignement de Dieu (impossibilité de temps en temps à pénétrer dans une église, paroles de blasphème incontrôlables, etc.). Certains adultes « pratiquent » activement le satanisme dans des groupes de personnes totalement désespérées et nocives.

Elles sont en fait bien à plaindre. En elles, la lumière est presqu’éteinte puisqu’elles consacrent toute leur énergie à vouloir nier cette présence et cette amitié de Dieu en elles. Certains ont pu aussi conclure un pacte avec le démon, sorte de convention (qui doit bien faire rire le démon) qui lie uniquement celui qui fait le pacte signé avec son sang.

Ces phénomènes sont souvent associés à d’autres troubles (addiction, débauche, déviances en tous genre, sadisme, goût prononcé pour la mort, exaltation du suicide, etc).  

3.

En troisième lieu, et l’enseignement du pape Jean-Paul II l’a rappelé, se trouvent les personnes attaquées par le démon à cause de leur grande foi et de leur sainteté.

Nombreux sont les saints ayant eu maille à partir avec le démon et ses attaques : pensons évidemment au grand saint Antoine du désert assailli par les démons dans sa grotte, à saint Martin, à sainte Catherine de Sienne, à sainte Thérèse d’Avila, à sainte Jeanne de Chantal, au saint curé d’Ars aux prises avec le « grappin » comme il le nommait, à la petite Mariam de Jésus crucifié ou encore au Padre Pio.

Plus on décide d’avancer dans la voie de la perfection en suivant les volontés de Dieu, plus l’adversaire se manifestera (de l’hébreu hassatan – Satan). Le diable est un aiguillon qui, malgré lui, pousse le saint vers la clarté de Dieu.

4.

Enfin la dernière catégorie de personnes qui peuvent être liées par le démon paraît être la plus injuste : ce sont les personnes victimes de traumatismes, particulièrement dans leur enfance.

Il ne faut pas faire ici de généralité mais souvent la violence reçue (dont les abus sexuels sont les plus ravageurs) est une porte ouverte possible pour l’ennemi.

C’est une sorte de « double peine » qui est vraiment injuste. On peut aussi trouver des gens qui ont vécu, enfant, des situations de violence familiales, ethniques, des situations de guerre, de déportation, des abandons violents, des deuils répétés, etc.

Pour toutes ces personnes et pour nous tous en proie aux tentations il sera important de prier pendant la semaine sainte. Que notre foi ne défaille point, que notre Espérance renaisse et que notre charité s’enflamme. Le Seigneur Jésus nous porte et nous suave.

Père Guy-Emmanuel Cariot

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