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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 20:30

Monticule à Iona où St Columba écrivait
« Nul n’est couronné que celui qui a lutté légalement. » (Saint Columba)

Bien-aimés frères et sœurs en Christ,

Nous nous trouvons au seuil du Carême.

À partir du mercredi des Cendres, nous passerons 40 jours de pénitence et, espérons-le, « porterons des fruits dignes de la repentance » (Mt 3, 8).

Le Christ l’exige de nous et nous dit, « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Mt 4, 17).

Nous aurons une croix de cendres tracée sur nos fronts, une pratique qui puise ses origines dans l’Ancien Testament.

Rappelez-vous, par exemple, l’histoire de Jonas qui a prêché aux Ninivites de se repentir, et le roi de Ninive « se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d’un sac, et s’assit sur la cendre » (Jonas 3, 6).

Dieu veut notre salut. Par le péché, nous nous coupons de Dieu, qui est le Très-Saint.

Lui seul peut pardonner les péchés, et Il le fait par le Christ dans l’Église, mais cela présuppose que nous voulions vraiment changer.

La peur de ses châtiments est une chose, mais ce que nous devons vraiment craindre, c’est la séparation d’avec Dieu.

S’il n’y a pas de peur, il n’y aura pas d’amendement.

Si nous sommes coupés de Dieu par le péché, nous pouvons retourner à la communion avec Lui en nous repentant de nos péchés et en changeant nos habitudes (conversion).

Nous devons cesser d’être dépendants du péché.

Dieu nous pardonne si nous sommes vraiment repentants.

Rappelez-vous ce que le prophète Isaïe a dit, « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (Isaïe 1, 18).

La vraie repentance prend parfois des formes difficiles. Un exemple qui vient à l’esprit celtique est celui de saint Columba.

Il se querella avec Finnian de Moville pour avoir fait une copie du psautier sans son autorisation, mais qu’il avait bien l’intention de garder pour lui.

Finnian a insisté pour qu’il lui remette la copie.

Mais Columba, qui aurait pu être l’héritier de l’un des trônes importants d’Irlande, refusa de le faire. Pendant la première partie de sa vie, il eut le caractère ardent, agité, voire querelleur de sa race.

Ce qui s’ensuivit fut une bataille sanglante au cours de laquelle de nombreux hommes furent tués.

Bien que vainqueur de la bataille, Columba subit bientôt des remords personnels et de nombreuses condamnations.

Un synode l’a excommunié, et bien que l’excommunication fût levée plus tard, son confesseur l’a condamné à l’exil perpétuel de sa bien-aimée Irlande. Columba s’inclina devant cette sentence avec une triste résignation.

Il s’exila dans la petite île déserte d’Iona d’où, grâce à son humble pénitence, va s’épanouir le mouvement spirituel le plus puissant de cette partie du monde. Sa pénitence a apporté tant de saints fruits.

Saint Jean Climaque dit : « Un signe de vrai repentir est la reconnaissance que nous méritons toutes les afflictions qui nous arrivent. »

Saint Silouane ajoute : « L’homme vraiment repentant supporte volontiers toutes les afflictions – la faim et la nudité, le froid et la chaleur, la maladie et la pauvreté, l’humiliation et l’exil, l’injustice et la calomnie ; car son âme est tournée avec désir vers Dieu, et il ne se soucie pas des choses terrestres, mais prie Dieu avec un esprit pur. »

Ces saints hommes comprenaient la gravité du péché et le profond besoin de repentance. Mais comme le père du fils prodigue, Dieu courra à notre rencontre et nous embrassera avec pardon.

Nous vivons dans une société postchrétienne où beaucoup sont retournés au paganisme, alors que tant de croyants sont tombés dans la médiocrité spirituelle.

Au baptême, nous avons été lavés de nos péchés, mais nous portons toujours avec nous la disposition au péché.

La véritable purification de nos péchés nous lave comme dans un nouveau baptême par la mort expiatoire du Christ.

St Tugdual nous donne l’image suivante. En bons jardiniers, pensons à tout le travail de notre sanctification.

Nos péchés deviennent comme du compost par notre repentir et sont placés dans le sol de l’humilité.

Les graines sont semées, la germination commence, et nous arrachons les mauvaises herbes et tous les autres travaux nécessaires jusqu’à la récolte.

Nous cultivons le jardin mais devons le surveiller. Toutes sortes d’animaux, d’oiseaux et d’insectes peuvent l’endommager, l’ennemi vient avec son ivraie et les parasites continuent les dégâts. Il en est ainsi de nos âmes.

Mais si nous faisons diligemment l’œuvre de la repentance, la grande moisson d’automne arrive, et « il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (Lc 15, 10). 

Donnons donc aux anges leur joie ! Amen.

Monseigneur Paul Dupuis

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