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7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 21:03

L’ancre est un symbole du christianisme primitif.

On la trouve fréquemment représentée au iie et iiie siècles dans les catacombes et les cimetières chrétiens de Rome (catacombes de sainte Domitille, saint Sébastien, sainte Priscille, sainte Agnès et le majus Coemetarium) et les sarcophages (sarcophages de Brignoles, Tipaza). Elle était aussi gravée sur des bagues, des gemmes.

L’ancre si souvent inscrite sur les épitaphes exprimait la certitude des vivants que leurs défunts étaient arrivés au port, à ce port de la paix éternelle.

C’était la certitude de la vie éternelle avec le Sauveur, et c’était plus une foi qu’une espérance.

Martyre de saint Clément, dans  La Légende dorée  de saint Jacques de Voragine. Richard de Montbaston. XIVe, enluminure.

L'ancre symbolisait l’espérance mais aussi la fermeté dans la foi, la conscience, la pauvreté et les tribulations et le salut.

Une signification est donnée dans l’Épître aux Hébreux (6:19) : « Nous avons cette espérance comme une ancre pour l’âme, ferme et sûre ».

Pour l'auteur de l'épître aux Hébreux, le monde dans lequel nous vivons est instable et passager.

Nous vivons comme au milieu de courants marins puissants qui nous empêchent de demeurer fermes là où nous voudrions nous trouver.

Ce qui nous retient de dériver, c'est la foi en la résurrection. Le vrai monde solide, c'est celui que nous espérons, le monde de l'au-delà, où se trouvent les réalités véritables.

L'espérance de ce monde à venir constitue une ancre qui nous évite d'être emportés par tout vent ou tempête.

Nous sommes invités à « saisir fortement l'espérance qui nous est offerte.

En elle, nous avons comme une ancre de notre âme sûre et pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus grand-prêtre selon l'ordre de Melchisédech » (Hébreux 6, 19).

Notre vie morale s'éclaire de cette lumière d'espérance, surtout dans ce temps de Pâques alors que nous chantons l'alléluia joyeux de la résurrection.

Paulin de Nole, invoquant son saint patron, s’écrie : « Qu’en toi soit pour mon cœur fixée l’ancre de la double vie ».

De fait elle est parfois liée à deux poissons, peut-être symboles de cette double vie, comme sur l'épitaphe de la tombe de Licinia avec le mot « Ichtus » « Poisson (ou Christ) des Vivants » et deux poissons.

Elle pouvait aussi symboliser l'une des trois vertus théologales : l'espérance, comme la Croix camarguaise de nos jours. On la trouve associée au symbole de la croix (tau), du poisson (et à l’acronyme Ichtus) et bien sûr à la barque, et à la lettre E pour SPES ou à Pax tecum, Pax tibi, in pace3.

Vers 99, le Pape Clément de Rome aurait été précipité à la mer avec une ancre attachée autour du cou, comme Jonas.

L'ancre pourrait ainsi symboliser à partir du 1er siècle la primauté de Rome et du Pape, tête (chef) de l'Église.

Plus tard, Clément d'Alexandrie mentionne l'ancre comme un symbole autorisé des chrétiens, avec le poisson (ichtus).

Dans son ouvrage appelé Le Pédagogue, pour les catéchumènes, il écrit : « les signes qui doivent distinguer le chrétien sont une colombe, un poisson, une nacelle portée à pleine voile vers le Ciel et l'ancre marine (anchora nautica). »

Environ 70 exemples de celle-ci furent trouvés dans le seule cimetière de Priscilla, avant le Ve siècle.

 

 

Dans le plus ancien d’entre eux (IIe siècle) se trouve associée à l’ancre des expressions telles que pax tecum, pax tibi, in pace exprimant le ferme espoir des auteurs dans ces inscriptions que leurs amis ont été admis au Paradis.

A l’ancre simple, on ajouta une barre supplémentaire placée au milieu de la tige, ce qui en faisait un symbole voilé de la croix.

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