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15 octobre 2023 7 15 /10 /octobre /2023 19:24
Le pouvoir maléfique de la langue mauvaise

Aimez-vous comme je vous ai aimés.
(Jean 13, 34)
Quiconque accueille un « petit » en mon nom,
c’est moi qu’il accueille.

(Mt 18, 5)

 

Il est certain que ce n’est pas la première fois que ce thème est abordé dans ces pages mais, malheureusement, quoique nous fassions, il reste toujours d’actualité et il est bon d’y  revenir.

Nous veillons souvent sur nos actes car ils se voient, mais nous laissons toute liberté à notre langue, peu conscients du mal qui peut être fait par ce minuscule appendice.

On parle;  on dit n’importe quoi; on répète bêtement les cancans et les potins que l’on a pu entendre,  sans même savoir si ce qu’on nous a dit est vrai et, si cela était, la plus élémentaire charité  nous commanderait de nous taire.

Mais c’est plutôt le contraire qui se passe; on répète à  d’autres : « Savez-vous que... ? », « Avez-vous entendu dire... ? », « On m’a assuré que... »,  « Savez-vous ce que m’a dit untel ou unetelle... ? ».

La balle est partie et on ne sait où elle  s’arrêtera, amassant beaucoup de boue en roulant et devenant dix fois sa taille avant de se  fracasser en éclaboussant tout le monde !

Il est étonnant que l’on se complaise à colporter si facilement les ragots, lesquels, la plupart du temps, n’ont aucun fondement ou, tout au plus, sont fondés sur un malentendu ou  une incompréhension, quand la jalousie ou le dépit ne jouent pas leur rôle.

Tous cela est très grave sous des aspects que l’on croit anodins.

La moindre parole « coup d’épingle » devient facilement « épée acérée » qui peut provoquer de très profondes  blessures, longues à cicatriser.

Dans les cas extrêmes, ces paroles inconsidérées peuvent même  détruire des réputations. Et quand bien même ce qui a été dit serait vrai, la charité ne nous  commande-t-elle pas d’être remplis de compassion plutôt que de jugement ?

Comme il sied à des élus de Dieu, saints et bien-aimés, ayez un cœur plein de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.

Supportez-vous mutuellement et pardonnez-vous l’un à l’autre si vous avez entre vous quelque différent.

Comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, pardonnez.  

Mais, par dessus tout, revêtez-vous de la charité qui est le lieu de la perfection (Col 3, 12-14).

Ainsi la charité ne nous commande-t-elle pas de venir en aide à notre prochain par l’amour, la bienveillance et la compréhension plutôt que de l’enfoncer encore plus profondément par un jugement sans appel ?

Et charité ne signifie pas seulement s’abstenir de dire du mal, mais la charité en acte est l’accueil de l’autre, accueil par ses gestes de sympathie, accueil dans sa maison, son foyer, et  accueil du pauvre par le sourire et l’aide matérielle.

Nous ne sommes pas riches nous-mêmes ?  Faux !

Nous avons toujours quelque chose à donner et la vraie charité n’est pas de donner  chichement de son superflu, mais de partager l’essentiel.

Il est certain, cependant, que  déblatérer sur son prochain est tout le contraire de la charité et de l’accueil, car c’est,  purement et simplement, le rejet et la condamnation de l’autre, souvent sans appel.

N’oublions pas que nous sommes trop facilement les « pharisiens » de la parabole !

Il est certain que, souvent, on parle par inconscience (mais peut-être pas tant que cela !) sans se rendre compte du mal que l’on fait ou que l’on contribue à propager.

C’est pourquoi il faut se souvenir de la sagesse du vieux dicton qui nous dit : Tourne ta langue sept fois dans ta  bouche avant de parler ! ce qui veut dire qu’il ne faut jamais parler sans réflexion.

Une parole  inconsidérée peut être mortelle, sinon physiquement, du moins spirituellement et la personne  blessée par le glaive de notre langue a souvent du mal à s’en relever.

C’est là un aspect de la vie spirituelle beaucoup trop négligé car on y attache tellement  peu d’importance... et une parole est si vite lâchée !

Cela me rappelle la pénitence donnée par un confesseur à une personne habituée à clabauder sur son prochain.

Il lui dit : « Vous allez  prendre un oreiller de plumes; vous allez monter au clocher, crever l’oreiller et répandre  toutes les plumes au vent. Quand vous aurez fait cela, revenez me trouver. »

Sitôt fait, la  personne retourne chez son confesseur qui lui dit : « Maintenant vous allez ramasser toutes les  plumes et les remettre dans l’oreiller. »

« Mais ce n’est pas possible; elles sont toutes  dispersées par le vent ! »

« Et bien, dit le prêtre, il en est de même de vos paroles  inconsidérées : le mal est fait et vous ne pourrez jamais le rattaper entièrement ! » Cela se  rapproche du dicton : Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose !

Nous qui prétendons au titre de chrétien, c’est là un point capital sur lequel nous devons  être plus que vigilants.

Il est certain que la langue est vite embauchée au service du Malin qui sait si bien s’en servir !

N’a-t-il pas convaincu Ève de se détourner de Dieu ?

Alors, pour nous aider à combattre ce fléau destructeur de l’entente et de l’harmonie, redisons souvent, avec REPENTIR, la prière du psalmiste :
Seigneur, mets une garde à ma bouche;  veille sur la porte de mes lèvres.  Ne laisse pas dévier mon cœur  à des paroles malicieuses, pour servir d’excuses aux œuvres d’iniquités.

(Ps 140-141)

Mgr Maël

L’assassin ne tue qu’une personne mais celui qui dit  de la médisance en tue trois :

celui qui médit,

celui qui entend,

et la personne visée.

Ce qu'en dit la Bible


«  Si quelqu’un, en effet, veut aimer la vie Et voir des jours heureux, Qu’il préserve sa langue du mal Et ses lèvres des paroles trompeuses, Qu’il s’éloigne du mal et fasse le bien, Qu’il recherche la paix et la poursuive; «  (1 Pierre 3 : 10)

« Celui qui veille sur sa bouche garde son âme; Celui qui ouvre de grandes lèvres court à  sa perte.  » (Proverbes 13:3)

« O Eternel ! qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ?  Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice Et qui dit la vérité selon son coeur. Il ne calomnie point avec sa langue, Il ne fait point de mal à  son semblable, Et il ne jette point l’opprobre sur son prochain. »  (Psaumes 15 : 1-3)

 « Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. Prenez donc garde à  la manière dont vous écoutez; car on donnera à  celui qui a, mais à  celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il croit avoir.  » (Luc 8 : 17-18)

 « Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la Torah et juge la Torah. Or, si tu juges la Torah, tu n’es pas observateur de la Torah, mais tu en es juge. »  (Jacques 4:11)

«  Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront […] hautains, blasphémateurs  […]  insensibles, déloyaux, calomniateurs  […] ennemis des gens de bien,  traîtres […]  ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là . »  (2 Timothée 3)

« Et Dieu dit au méchant : Quoi donc! tu énumères mes lois, Et tu as mon alliance à  la bouche […]  Tu livres ta bouche au mal, Et ta langue est un tissu de tromperies. Tu t’assieds, et tu parles contre ton frère,  Tu diffames le fils de ta mère.  Voilà  ce que tu as fait, Et je me suis tu. Tu t’es imaginé que je te ressemblais; mais je vais te reprendre, et tout mettre sous tes yeux. Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, De peur que je ne déchire, sans que personne délivre. »  (Psaumes 50.16-20)

Les trois filtres de Socrate

Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute opinion de la sagesse. Quelqu’un vient un jour trouver le grand philosophe et lui dit :

"Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ? - Un instant, répondit Socrate. Avant que tu me racontes, j’aimerais te faire passer un test, celui des 3 filtres :

Les 3 filtres ?
Mais oui, reprit Socrate. Avant de me raconter toutes sortes de choses de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire.

C’est ce que j’appelle le test des 3 filtres. Le premier filtre est celui de la vérité.

As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?

Non. J’en ai simplement entendu parler...

Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité.

Essayons de filtrer autrement en utilisant un deuxième filtre, celui de la bonté.

Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

Ah non ! Au contraire.

Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain si elles sont vraies.

Tu peux peut-être encore passer le test, car il reste un filtre, celle de l’utilité. Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

Non. Pas vraiment.

Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?"

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