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Cette icône représentant saint Christophe au XVIIIe siècle a été officiellement interdite par l'ordre du Saint Synode comme « contraire à la nature ».
Plus connu comme saint Christophe, Christophe de Lycie a vécu au IIIe siècle ap. J.-C.
Saint Christophe est connu pour être le saint patron des voyageurs. Il est communément représenté portant le Christ enfant sur l’épaule et l’aidant à traverser une rivière. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Sur les premières icônes, il était représenté avec une tête de chien. Alors pourquoi ces deux traitements très différents ?
Il existe plusieurs versions expliquant pourquoi le martyr Christophe, qui a vécu au IIIe siècle, a commencé à être représenté avec une tête de chien.
Selon l’une des légendes, il aurait été tellement beau qu’il aurait lui-même demandé à Dieu de l’enlaidir pour éviter toute tentation – les femmes auraient été trop nombreuses à chercher ses faveurs.
Une théorie affirme qu’il souffrait d'un type rare de mutation génétique, l'hypertrichose, qui fait que le corps humain est presque entièrement recouvert de poils épais.
Il y a même une opinion selon laquelle Christophe appartenait à une tribu de gens à tête de chien, dont la description est souvent trouvée depuis les temps anciens.
Le péché fut toujours associé aux pulsions primaires, autrement dit animales, de l’homme. Dans certains récits, l’homme pécheur allait jusqu’à prendre une figure de bête.
Chez les Égyptiens, on retrouvait la figure du Dieu Anubis, un homme à tête de chacal. Si bien que ce genre de représentations finit par intégrer naturellement l’iconographie chrétienne.
Le péché fut toujours associé aux pulsions primaires, autrement dit animales, de l’homme. Dans certains récits, l’homme pécheur allait jusqu’à prendre une figure de bête.
Or selon une tradition très populaire, saint Christophe était à l’origine l’un de ces hommes à tête de chien qui, après avoir rencontré le Christ, retrouva son apparence humaine.
Bien sûr, c’est une image symbolique employée pour montrer qu’il quitta une vie de débauche pour vivre selon l’Évangile. Les premiers chrétiens, notamment en Orient et particulièrement en Égypte, décidèrent de représenter Christophe avec une tête de chien en référence à cette conversion légendaire.
Depuis le XIIe siècle, on préfère le représenter aidant un enfant à traverser une rivière, ce qui constitue un autre élément de sa légende. Son nom est d’ailleurs un dérivé des mots grecs Khristos (Christ) et phorein (porter), c’est-à-dire celui qui porte le Christ.
En Russie, l’on l’a représenté à tête de chien dès le XVIe siècle, si bien que sur ces icônes il ressemble au dieu égyptien Anubis.
Cependant, en 1722, le Saint Synode a interdit de telles icônes, qu’il jugeait « contraires à la nature, à l’histoire et à la vérité ».
Depuis, l’on l’a représenté en homme ordinaire, et la majorité des icônes le montrant cynocéphale ont été détruites.
Quelques exemplaires sont toutefois arrivés à nos jours.
D’ailleurs, les orthodoxes vieux-croyants continuent de vénérer Christophe à tête de chien.