L'église Saint-Jean (en turc : Karşı Kilise) à Gülşehir est une église historique sculptée dans la roche en Cappadoce, Turquie.
"La différence est d’abord sémantique", explique le théologien orthodoxe Olivier Clément.
Le terme passif d’Assomption traduit l’idée que la Vierge Marie ne s’élève pas d’elle-même au ciel mais qu’elle y est élevée, "assumée". La tradition orthodoxe, elle, insiste sur la douceur de la mort de Marie, tel un endormissement. D’où ce terme de Dormition.
"Un terme qui peut être appliqué à n'importe qui", précise Olivier Clément.
Les orthodoxes ne font pas de la Dormition un dogme, mais personne ne la remet en cause.
La différence entre Dormition et Assomption est aussi théologique, les orthodoxes refusant le dogme de l'Immaculée Conception sur lequel se base en partie l'Assomption.
"Chez les catholiques, Marie est immaculée par sa conception et sa naissance ; chez les orthodoxes, elle l'est parce que sa vie a correspondu à sa vocation."
Marie est citée pour la dernière fois dans un livre du Nouveau Testament. En effet, les récits bibliques ne racontent pas la fin de sa vie terrestre. Aussi des chrétiens ont rédigé des textes pour l’évoquer. On les appelle des écrits apocryphes.
On y trouve toujours les éléments suivants. Un ange annonce à Marie sa mort, paisible et sereine, tel un endormissement. De là vient le terme « Dormition ».
Pour y assister, les apôtres, en mission d’évangélisation dans le monde, sont amenés miraculeusement par des anges.
Au moment de l’endormissement de Marie dans sa mort, son âme quitte son corps. À cet instant, le Christ apparaît. Il prend dans ses bras l’âme de Marie, représentée sur les images par un bébé en signe de sa pureté.
Il amène l’âme dans le Royaume de Dieu. Les apôtres célèbrent les obsèques de Marie.
À la fin, les anges emmènent le corps de Marie au Paradis où son corps retrouve son âme.
L’empereur romain d’Orient Maurice (539-602) décide de célébrer le 15 août cette fête de la Dormition.
À l’origine, les chrétiens d'orient et d'occident honoraient la fin de la vie de la Vierge Marie de façon identique. La différence va s’établir progressivement.
Si l’Église catholique célèbre l’Assomption de Marie, l’Église orthodoxe préfère parler de Dormition.
L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie. Elle est tournée vers Dieu, comme durant toute sa vie. Elle n’a pas peur de la mort. Elle sait que Jésus l’accueillera dans le Royaume de Dieu.
Le 15 août est journée fériée depuis 1638 en France où l'on célèbre l'Assomption « l’élévation dans la gloire céleste de l’âme et du corps de la Vierge Marie », soit l’enlèvement au ciel de la mère de Jésus-Christ. Son enveloppe charnelle n'a pas à attendre la résurrection des corps à la fin des temps.
Le terme Assomption vient du latin assumere qui signifie « prendre » ou « enlever ».
Cette journée célèbre à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.
En 1950, l’Assomption de Marie est définie comme un dogme de foi par le pape Pie XII.
« L’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste », évoque-t-il.
Pour l'Eglise catholique le dogme de l’Assomption est la conséquence de celui de l’Immaculée Conception. Un privilège divin a épargné Marie du péché originel. Elle échappe donc à la mort, conséquence de ce même péché.
Pour l’Orthodoxie, il n’y a pas de privilège dans la conception de Marie. Avec l’aide de la grâce, la Mère de Dieu s’est gardée toute sa vie pure de tout péché personnel. Elle a néanmoins été conçue avec le péché originel. Marie a partagé le sort commun de l’humanité, y compris dans la mort.
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