Le christianisme dit à l'homme : oui, tu peux te perfectionner, mais il est impossible de parvenir à Dieu tant qu'Il ne vient pas Lui-même à toi . »
En même temps, la grâce n'agit pas sans l'homme. Elle n'agit pas comme par un coup de baguette magique (...) Cette union requiert totalement l'activité, l'engagement de l'homme.
L' Évangile nous fait participer au processus de la création divine. Il nous rend co-créateurs, co-participants, co-responsables.
Le père Alexandre rappelait la réflexion d'un positiviste français du xixe siècle qui, un jour, était entré par hasard dans une église. Bercé par la musique de l'orgue, il avait éprouvé un sentiment de bien-être. Il lui avait semblé être dans un navire immobile. Tout passait, mais le navire restait, avec la musique céleste de l'orgue. Tous ses problèmes, tous les problèmes du monde lui étaient apparus insignifiants. Il fallait seulement se laisser emporter par cette musique.
Le père s'exclamait alors : cela, ce n'est pas du christianisme, c'est l'« opium du peuple » ! Pour les chrétiens qui auraient été tentés de faire de leur foi un bon fauteuil, un refuge, un port tranquille, la formule de Marx constituait une mise en garde !
Non, le christianisme n'est pas une couchette chauffante! En devenant chrétiens, nous prenons des risques. Ce n'est pas une assurance pour des états d'âme garantis.
Yves Hamant dans son livre Alexandre Men Ed. Nouvelle Cité