Je n'ai finalement que cela à vous souhaiter : osez vivre l'année qui vient, comme elle viendra. Si vous êtes sur le versant du malheur, tentez de faire de vos larmes l'eau qui, mêlée à la rugueuse farine des jours, fera lever le pain de la consolation. Si vos heures vous mènent sur la rive d'un bonheur solaire, tentez de faire de votre rire une chaude main tendue de contagieuse espérance. Prenez la vie pour ce qu'elle est : belle et fragile, radieuse et tragique.
Regardez, en ce début d'année, ces « voyageurs venus d'Orient » qui s'agenouillent devant l'infinie fragilité de Dieu. Contemplez, avec eux, l'enfant nu de la Promesse qui vient rejoindre votre propre fragilité. Écoutez le secret murmure de cet enfant de l'Épiphanie qui, lui seul, peut vous offrir le seul voeu qui tienne : « Je serai avec toi...»
Bertrand Révillon
Panorama N° 417 Janvier 2006