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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 23:15
On peut se demander comment l'homme se met en route vers son intériorité. Cette recherche répond à une nostalgie de beauté, d'achèvement, d'immortalité, et aussi à un amour dont il éprouve la réalité dès qu'il se recueille dans son espace illimité, privé de toute frontière, plus vaste que l'univers. Le chercheur, qui, semblable à un nouveau Christophe Colomb, s'aventure dans la vie intérieure, visite un continent dont il ne pourra jamais faire le tour. Les découvertes se succèdent, et il va d'étonnement en étonnement, d'émerveillement en émerveillement.

Certes, il rencontre des obstacles, des épreuves qui sont autant d'examens de passage qu'il faut nécessairement réussir, ou recommencer. Dans la vie intérieure, le voyageur ne saute pas de saison, de même que la nature est fidèle à un rythme saisonnier. Pour marcher vite, il lui faut abandonner ses bagages, se délester, parvenir à une totale nudité, se rendre libre afin de favoriser son entreprise. D'où la nécessité de l'ascèse. [... ] Sans ascèse, l'homme intérieur est condamné à l'inauthenticité. Elle n'est pas un but mais un moyen.


MARIE-MADELEINE DAVY
« Les chemins de La profondeur » (Albin Michel,p. 43)
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