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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 20:51

Certaines positions du corps sont-elles plus favorables à la prière que d'autres ?


Pour les pères du désert, tradition orientale oblige (!), la position debout constituait une position privilégiée. En effet, comme vous le savez peut-être, le mot «ressusciter» en grec (egeiro) signifie non seulement «revenir d'entre les morts», mais aussi «se lever, se mettre debout». Dès lors, les pères du désert - en priant debout - exprimaient par leur corps qu'ils étaient déjà ressuscites, comme saint Paul lui-même l'écrit dans l'une de ses lettres
.


Personnellement, j'ai coutume de dire à mes paroissiens qu'en nous mettant debout pour écouter l'Evangile ou durant la consécration, nous montrons de manière visible que la Parole de Dieu, que le corps du Christ nous mettent debout au cœur même de nos vies.

C'est ici, à mes yeux, le point capital. Les positions du corps, lorsqu'elles sont choisies en conscience, expriment de façon tangible une démarche plus intérieure. Je dis volontairement «choisies» car certains d'entre nous, du fait de maladie ou de handicap, ne choisissent pas la position dans laquelle ils prient... Mais peu importe, puisque, comme le dit un très beau texte d'Origène (père de l'Eglise mort à Tyr vers 253), nous pouvons aussi prier dans n'importe quelle position !

Dès lors, vous pouvez prier, debout, assis, à genoux, couché, en marchant, dans la posture qui vous conviendra en un mot, ou dans celle que les circonstances vous rendront possible... Car ce qui compte, c'est avant tout de prier ! Et ensuite, c'est le sens que vous donnez à la position de votre corps lorsque vous avez la chance de pouvoir la choisir.

Ainsi, prier à genoux peut signifier, comme le dit un grand saint, «que le péché nous a jetés à terre». Mais faites alors bien attention lorsque vous vous relevez, car ce grand spirituel ajoutait que «c'est la grâce de Dieu qui nous relève». Nous avons trop tendance, en effet, à oublier cette seconde partie de la proposition, et à nous relever sans y prendre garde. Au contraire, si vous vous mettez à genoux, épuisé par les épreuves de la vie, par le péché, et que lentement consciemment vous vous relevez en dépliant votre corps et en regardant vers le ciel, vous faites là, véritablement, l'expérience visible d'une grâce invisible.

De même, prier assis peut offrir - pour celui ou celle qui bouge tout le temps - un moment privilégié pour se poser, se reposer. La position assise, lorsqu'elle est bien vécue, nous invitant à «méditer comme une montagne», c'est-à-dire à retrouver une stabilité intérieure que nous avions peut-être perdue.

A travers ces quelques éléments de réponse, je voudrais simplement pouvoir montrer combien notre corps «constitue» un partenaire essentiel dans cette aventure spirituelle qu'est la prière. Que ce corps soit bien portant ou malade, beau ou laid, jeune ou vieux, l'important en effet, c'est bien de cheminer avec lui vers le ciel...


Patrice Gourrier
www.prier.com
p.gourrier@mp.com.fr
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