12 juillet 2009
7
12
/07
/juillet
/2009
09:06
Je me demande s'il existe dans le monde vingt hommes vivants qui voient les choses telles qu'elles sont réellement. Ce qui voudrait dire qu'il existe dans le monde vingt hommes libres qui ne sont ni dominés, ni même influencés par aucun attachement à aucune chose créée, ou à leur propre moi, ou à n'importe quel don de Dieu, même à la plus haute, la plus surnaturellement pure de Ses grâces. Je ne crois pas qu'il y ait au monde vingt hommes de cette sorte. Mais il doit bien y en avoir un ou deux. Ce sont eux qui maintiennent tout et empêchent l'univers de s'effondrer.
Tout ce que vous aimez pour soi-même, en dehors de Dieu seul, aveugle votre intelligence, détruit votre sens des valeurs morales, et corrompt votre choix si bien que vous ne distinguez plus clairement le bien du mal et ne connaissez plus véritablement la volonté de Dieu. Et, lorsque vous aimez et désirez les choses pour elles-mêmes, auriez-vous des idées justes sur les principes généraux de la morale, vous ne savez pas comment les appliquer. Même lorsque votre application de ces principes est juste dans la forme, il y a probablement une circonstance cachée dont vous n'avez pas tenu compte, qui entachera de quelque imperfection vos actes les plus vertueux.
Quant à ceux qui se sont jetés à corps perdu dans le désordre du péché, ils se rendent souvent totalement incapables de comprendre les principes les plus simples : ils ne peuvent plus reconnaître la loi morale la plus évidente et la plus naturelle. Ils possèdent peut-être les dons les plus brûlants et sont capables de discuter les questions de morale les plus subtiles, — et ils n'ont même pas la moindre idée de ce dont ils parlent, parce qu'ils n' affectionnent pas ces questions en tant que valeurs, mais ne s'y intéressent que d'une façon abstraite, comme à des concepts.
Il y a des aspects du détachement, et des raffinements de pureté intérieure et de délicatesse de conscience, que même la majorité des hommes sincèrement pieux ne réussissent pas à découvrir. Jusque dans les monastères les plus stricts et dans les lieux où on a sérieusement voué son existence à la recherche de la perfection, beaucoup n'arrivent jamais à soupçonner à quel point ils sont guidés par des formes inconscientes d'amour de soi-même, combien leurs actes vertueux sont inspirés par un intérêt personnel étroit et humain.
En fait, c'est souvent la rigidité même et le formalisme inflexible de ces pieuses personnes qui les empêchent de devenir véritablement détachées.
Tout ce que vous aimez pour soi-même, en dehors de Dieu seul, aveugle votre intelligence, détruit votre sens des valeurs morales, et corrompt votre choix si bien que vous ne distinguez plus clairement le bien du mal et ne connaissez plus véritablement la volonté de Dieu. Et, lorsque vous aimez et désirez les choses pour elles-mêmes, auriez-vous des idées justes sur les principes généraux de la morale, vous ne savez pas comment les appliquer. Même lorsque votre application de ces principes est juste dans la forme, il y a probablement une circonstance cachée dont vous n'avez pas tenu compte, qui entachera de quelque imperfection vos actes les plus vertueux.
Quant à ceux qui se sont jetés à corps perdu dans le désordre du péché, ils se rendent souvent totalement incapables de comprendre les principes les plus simples : ils ne peuvent plus reconnaître la loi morale la plus évidente et la plus naturelle. Ils possèdent peut-être les dons les plus brûlants et sont capables de discuter les questions de morale les plus subtiles, — et ils n'ont même pas la moindre idée de ce dont ils parlent, parce qu'ils n' affectionnent pas ces questions en tant que valeurs, mais ne s'y intéressent que d'une façon abstraite, comme à des concepts.
Il y a des aspects du détachement, et des raffinements de pureté intérieure et de délicatesse de conscience, que même la majorité des hommes sincèrement pieux ne réussissent pas à découvrir. Jusque dans les monastères les plus stricts et dans les lieux où on a sérieusement voué son existence à la recherche de la perfection, beaucoup n'arrivent jamais à soupçonner à quel point ils sont guidés par des formes inconscientes d'amour de soi-même, combien leurs actes vertueux sont inspirés par un intérêt personnel étroit et humain.
En fait, c'est souvent la rigidité même et le formalisme inflexible de ces pieuses personnes qui les empêchent de devenir véritablement détachées.
Thomas Merton
Extrait de Semences de contemplation