Que fais-tu sommeillant ? Crie vers Dieu, t'éveillant.
Réveille-toi pour voir son ciel, que sa paume créa,
et les voiles de ses hauteurs suspendues à ses bras,
et ses étoiles, cachets d'or aux anneaux de ses doigts.
Espère en son secours et crains en son effroi,
et que l'orgueil du coeur ne monte pas en toi.
Que fais-tu sommeillant ? Crie vers Dieu, t'éveillant
et sors dans l'ombre, et marche, et suis la trace glorieuse,
des hommes grands qui L'ont loué, d'une âme non trompeuse.
Leurs nuits étaient nuits de prière, et jeûnes leurs journées;
sous le trône de sa lumière leur place était gardée;
car le chemin de l'Eternel passait par leur coeur;
et leur vie était une échelle à monter au Seigneur.
(prière juive)
Le grand poète tolédan Judah Halévy a écrit cette prière qui ouvre l'office de minuit dans le rite sefardi, durant le mois qui précède les fêtes «austères» (Yom Kippour, Rosh Hashana). Le thème de l'homme endormi que Dieu vient réveiller de sa torpeur traverse tout le premier Testament, notamment les psaumes. Telle une image de notre foi «engourdie», à éveiller sans cesse (Anthologie juive, traduction. Edmond Fleg).