Charles de Foucauld a eu une vie mouvementée. Son visage s’est progressivement épuré comme le montre la galerie des très beaux portraits qui existent de lui jusqu’à aboutir à ce visage de vieillard hirsute mais rayonnant de l’ermite de Tamanrasset. Charles a été fasciné par Jésus, Dieu fait homme, et son extrême abaissement dans l’incarnation, par sa vie longuement cachée à Nazareth et par cet enfouissement extrême de sa divinité en l’homme jusqu’à nous offrir sa présence cachée dans le pain et le vin eucharistique, en se faisant nourriture. Pour être acteur de cet abaissement il a voulu être prêtre et porter cette présence chez les hommes les plus éloignés de Lui, être leur ami pour qu’ils deviennent l’ami de son Ami, de son Frère Jésus. Aussi combien a-t-il du souffrir quand, seul à Tamanrasset, sans la présence d’un chrétien lui permettant de célébrer la messe, il fut privé pendant plusieurs années de cette présence eucharistique jusqu’à ce que le pape l’autorise à célébrer seul.
Lors de mon pèlerinage à Tamanrasset et à l’Assekrem en novembre 2008, ce qui m’a le plus frappé ce sont ces deux chapelles où Charles a célébré la messe et tant adoré Jésus dans le Saint Sacrement, l’une à la « Frégate » son ermitage de Tamanrasset où il a vécu 11 ans et l’autre dans celui au sommet de l’Assekrem (2.700m d’altitude), chapelles où aujourd’hui encore, entretenu par les petites sœurs et frères de Jésus, le sacrement est présence cachée de Jésus en terre d’Islam.
C’est pourquoi j’ai représenté frère Charles en « méditant » assis comme ses frères Touaregs et portant sur son cœur, dans un cercle d’amour, le calice et l’hostie, signe de cette présence cachée de Jésus, comme il est caché dans le cœur de chacun. Tout son corps rayonne et illumine ce désert bien aimé du Hoggar. Cette chaude lumière ne vient pas des montagnes mais elle rayonne de lui transfiguré par cet Amour crucifié caché dans son cœur.
Le monde de ses amis Touaregs bien aimés est évoqué dans le pourtour bleu, le bleu des « hommes bleus » et ses broderies rouges typiques. Sur sa gandoura « monacale » ne figure plus le cœur rouge surmonté d’une croix qu’il affichait à Béni-Abbès, car trop provocateur pour les musulmans : il ne veut être reconnu comme chrétien que par l’amour qu’il porte aux autres. Ce coeur est discrètement évoqué aux 4 coins de l’icône comme un élément de la broderie, comme aujourd’hui les petites sœurs et frères de Jésus aux 4 coins du monde imitent Jésus caché au milieu des plus pauvres. Comme leur frère Charles, ils témoignent par ce qu’ils sont et par ce qu’ils vivent, cherchant leur Dieu caché en eux, en tous et partout, dans l’adoration silencieuse, l’humilité et la fraternité.
C’est ce message que laisse frère Charles aussi pour nous.
« Frère Charles aidez-nous à découvrir ce Jésus caché en nous, dans les autres et dans l’Eucharistie »
Alain Chenal, icônographe
http://iconesalain.free.fr/Presentations/58.Charles.de.Jesus.Presentation.htm
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