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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 23:52

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Parler de consécration à Marie est un raccourci, et ce serait même de l’idolâtrie au sens strict du mot.

La seule consécration du chrétien, c’est le baptême : nous sommes sanctifiés par la sainteté de Dieu qui fait, des créatures passagères que nous sommes, ses enfants pour l’éternité.

Mais ce n’est pas automatique ; nous nous rendons bien compte que si Dieu se donne, nous avons du mal à nous laisser saisir en entier.

Il nous faut toute une vie pour laisser grandir en nous, petit à petit, l’accueil du don de Dieu.

C’est en ce sens que Marie se trouve sur notre chemin : elle est celle qui ne laisse rien perdre du don de Dieu, celle dont la foi est parfaite.

Et, par sa foi, comme une maman, elle nous apprend à balbutier le « oui » qui permet à cette consécration désirée par Dieu d’agir en nous.

L’anglais (entrustment) ou l’italien (affidamento) sont peut-être plus parlants : c’est un « acte de confiance » en Marie.

Ou, selon l’expression de Jean-Paul II, dans l’encyclique Redemptoris Mater, une « participation à la foi de Marie ».

Elle n’est pas le but mais, comme saint Louis-Marie Grignion de Montfort aimait à le répéter, le moule, dans lequel nous nous laissons couler pour être modelés par l’Esprit Saint. C’est l’Esprit qui nous consacre.

P. André Cabes 

Article La Croix 

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Pour le P. André Cabes, théologien et recteur de la Trinité des Monts, à Rome, la consécration du monde à Marie n’est pas un geste automatique, mais implique un engagement de chaque chrétien.

La consécration, en principe, se rapporte à Dieu. Peut-on vraiment se consacrer à Marie ?

P. André Cabes : Parler de consécration à Marie est un raccourci, et ce serait même de l’idolâtrie au sens strict du mot. La seule consécration du chrétien, c’est le baptême : nous sommes sanctifiés par la sainteté de Dieu qui fait, des créatures passagères que nous sommes, ses enfants pour l’éternité. Mais ce n’est pas automatique ; nous nous rendons bien compte que si Dieu se donne, nous avons du mal à nous laisser saisir en entier. Il nous faut toute une vie pour laisser grandir en nous, petit à petit, l’accueil du don de Dieu.

C’est en ce sens que Marie se trouve sur notre chemin : elle est celle qui ne laisse rien perdre du don de Dieu, celle dont la foi est parfaite. Et, par sa foi, comme une maman, elle nous apprend à balbutier le « oui » qui permet à cette consécration désirée par Dieu d’agir en nous. L’anglais (entrustment) ou l’italien (affidamento) sont peut-être plus parlants : c’est un « acte de confiance » en Marie. Ou, selon l’expression de Jean-Paul II, dans l’encyclique Redemptoris Mater, une « participation à la foi de Marie ». Elle n’est pas le but mais, comme saint Louis-Marie Grignion de Montfort aimait à le répéter, le moule, dans lequel nous nous laissons couler pour être modelés par l’Esprit Saint. C’est l’Esprit qui nous consacre.

Se consacrer personnellement à Marie est une chose, mais quel sens revêt une consécration du monde ? N’est-ce pas empiéter sur la liberté de ceux qui ne croient pas ?

P. A. C. : Cette consécration est une proposition que nous ne pouvons pas ne pas faire, car le monde nous est confié : nous sommes solidaires les uns des autres. Il y a une dimension d’intercession. À notre mesure, nous offrons ce monde, un peu comme l’hostie à la messe, que le Seigneur transforme en son propre corps. Mais ce geste reste une proposition. On ne peut être consacré de force. Beaucoup resteront indifférents, mais d’autres se laisseront interroger : et pour toi, quel sens revêt ce geste ? À charge pour chacun de le ratifier. La consécration n’est pas un geste magique qui ferait de ce monde un monde chrétien. Il faut un engagement de notre vie pour que, à travers nous, le don de l’Évangile puisse être mieux accueilli. Le monde qui excluait Dieu s’est ouvert grâce au « oui » de Marie. Elle a été cette porte étroite qui a permis à Dieu de venir dans ce monde, et en la rejoignant, nous aussi, nous ouvrons une petite porte à Dieu pour qu’il puisse venir dans ce monde.

Peut-on voir des répercussions de cet acte dans l’histoire des nations ?

P. A. C. : C’est très difficile à dire. La question vaut pour la mort de Jésus : 2 000 ans après, constatant l’état du monde, certains se demandent parfois à quoi elle a bien pu servir… Mais Jésus n’est pas vraiment venu tant que nous ne l’avons pas vraiment accueilli. Si l’Église éprouve le besoin de consacrer de nouveau le monde, c’est justement que notre cœur ne s’est pas encore véritablement consacré à lui.

En revanche, on ne peut que s’étonner de constater qu’après le geste de consécration à Marie, en 1984, des choses considérables ont changé : un an plus tard, ce fut l’arrivée de Gorbatchev avec la glasnost et la perestroïka en Russie, pays qui était particulièrement lié à cet acte de consécration dans le message de Fatima… Il y a des coïncidences frappantes, mais jamais nous ne pourrons dire que c’est automatique, puisque c’est sans cesse une proposition qui est adressée à notre liberté. Aujourd’hui, le pape François voit bien l’état de ce monde, menacé par les guerres terroristes : la consécration à Marie est, pour lui, une manière de travailler à la paix, en ce 50e anniversaire de l’encyclique Pacem in Terris.

RECUEILLI PAR CÉLINE HOYEAU 

La Croix

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