… Il est bon, le moment venu, que tu abandonnes tes exercices intellectuels, et apprennes à goûter un tant soit peu l’amour de Dieu en en faisant toi-même l’expérience spirituelle…

Tu te reposeras sans cesse dans la conscience nue de toi-même, toujours abandonnant ton être à Dieu, lui faisant par là l’offrande la plus précieuse que tu puisses lui faire.

Mais sois bien sûr… qu’elle est nue, de peur d’être trompé… Tes facultés doivent se détourner un moment du plaisir naturel que leur procure la science…

Il est absolument certain que l’on ne peut goûter ou faire l’expérience de Dieu spirituellement si ce n’est par l’effet de la grâce…

Je te supplie donc de chercher l’expérience plutôt que la science : celle-ci est souvent cause d’égarement par orgueil, tandis qu’une expérience humble et guidée par l’amour ne ment pas. La science enfle, mais la charité édifie (1 Co 8, 1).

Dans la science réside le trouble, dans l’expérience le repos.