Marie est endormie. Confiant aux apôtres le soin de veiller le corps.
le Christ ressuscité emporte l'âme de sa Mère au creux de ses bras. Image rare, toute de blancheur emmaillotée, d'une âme temporairement séparée d'un corps pourtant resté pur et qui sera lui-même élevé auprès du Père trois jours plus tard, selon les plus anciennes traditions de l'Eglise d'Orient.
Témoignage précieux de l'influence décisive exercée par la pensée grecque sur l'iconographie et la théologie spirituelle du christianisme naissant. Dans ce mouvement d'élévation graduée de la Mère de Dieu que le peintre livre à notre contemplation, c'est l'âme comme principe permanent d'identité qui commence à « prendre corps », enrichissant l'idée originelle d'humanité comprise comme la rencontre inouïe entre le Souffle de Dieu et l'argile du sol, tel l'Esprit qui animait les « ossements desséchés » de la prophétie d'Ezéchiel.
Désormais l'âme est appelée à vivre auprès de Dieu, sans attendre la résurrection des corps. Ô prend mon âme, Seigneur. Guide-là sur le chemin de Vie.